jeudi 5 décembre 2013

Le temps des rentiers

Par Guillaume Liégard
La formule est célèbre, « un petit dessin vaut mieux qu’un long discours ». Le graphique reproduit dans cet article en est sans doute un bel exemple. Il représente les dividendes versés dans les entreprises en jours de travail de 1981 à 2012.

En un seul coup d’œil, la dégradation produite par trente années de contre-réformes libérales se révèle dans sa brutalité : en 1981, les dividendes versés aux actionnaires représentaient 10 jours de travail par salarié dans les sociétés non financières, en 2012, ils en représentent 45 jours. Dit autrement, un salarié travaille 45 jours par an, soit 9 semaines, uniquement pour payer les dividendes des actionnaires.
Les modifications dans la répartition capital/travail sont observées depuis bien longtemps. Ainsi des études [1] sur la part des salaires dans la valeur ajoutée montrent une forte diminution de ceux-ci aux profits de la rémunération du capital. On sait aussi que la part des dividendes versés aux actionnaires est passée de 4% de la masse salariale en 1980 à 13% aujourd’hui. Dans un livre très remarqué, Le capital au XXIème siècle, Thomas Piketty présente la dynamique de la répartition des revenus et des patrimoines depuis le XVIIIème siècle et démontre que le capitalisme contemporain est un capitalisme de rentiers. La force du graphique produit par la CGT est sans doute de rendre cette réalité accessible à tous.
Notes
[1] Par exemple celle-ci de l’économiste Michel Husson : hussonet.free.fr.

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