mercredi 18 décembre 2013

Quand le gouvernement socialiste évacue à son tour les églises…

Mal-logés et répression policière à Saint-Denis

Dimanche, 15 décembre 2013. 14h, place de la Mairie et de la Basilique de Saint-Denis (93), une grosse vingtaine de sans-logis, pour une bonne part sans-papiers, et nous, militants associatifs, politiques et syndicaux, pénétrons dans la Basilique de Saint-Denis avec tentes et matelas[1]. Le curé a donné sa bénédiction à cette occupation. Cela fait maintenant 194 jours qu’ils sont à la rue. Les deux immeubles qu’ils habitaient (50 et 103 rue Péri), aux mains de marchands de sommeil, étaient insalubres et devenaient dangereux pour leur intégrité physique. Ils ont été expulsés mais sans être relogés ni même pris en charge par les dispositifs d’hébergement d’urgence. Pourquoi ? Ils sont célibataires et le 115 prend en priorité les familles avec enfants. Ils travaillent en France sans avoir de papiers et le logement social n’est pas accessible aux sans-papiers. Sur leur campement, à proximité de la Mairie, ils n’en peuvent plus, épuisés de dormir dans des conditions ultra-précaires. Dehors, l’hiver est là. Le curé les accueille, il leur donne l’asile. A côté des militant-e-s syndicalistes de Solidaires et de la CGT, du Front de gauche et de ceux de la gauche radicale (NPA, Alternative Libertaires, etc.) bien connus, il reste à Saint-Denis de nombreux militant-e-s catholiques de gauche engagés auprès des sans-papiers et des mal-logé-e-

Au bout d’une petite heure, des brigades et des voitures de police se massent devant le portail de la basilique. Derrière eux, le marché de Noël bat son plein, les badauds viennent faire leurs provisions au marché artisanal, les enfants profitent des animations et du manège. Un jeune commissaire vient à la rencontre des expulsés et du curé : « vous ne pouvez pas restez là, il faut sortir ». Le curé : « j’accueille  bien volontiers ces personnes et je refuse une quelconque intervention policière ». Le commissaire rétorque qu’il a ordre de la sous-préfète d’évacuer. « Ce n’est pas possible sans mon accord » répond le prêtre.

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