vendredi 31 janvier 2014

Nouvelle augmentation du chômage: la conséquence d'une crise du capitalisme et de choix politiques du gouvernement!

Mouvement des jeunes communistes
le 28 janvier 2014
Comme sonne le glas, les nouveaux chiffres du chômage sont tombés. Comme toutes ces dernières années celui-ci augmente fortement, malgré les promesses de François Hollande qui avait déclaré que la Courbe du chômage s'inverserait à partir de décembre.

10 200 chômeurs se sont inscrits en décembre à Pôle Emploi, 10 200 vies brisées de plus, 10 200 salariés brisés par le capitalisme sur l'autel du profit.

En comptant les personnes à "activité réduite" le nombre de chômeurs voisine désormais les 5 millions. La jeunesse est quant à elle en première ligne avec 40% de la jeunesse non diplômée et 26% de celle qui a eu la chance des faire des études. En effet si le nombre de moins de 25 ans au chômage a reculé sur le dernier trimestre il est en revanche en augmentation sur l'ensemble de 2013. En effet les maigres emplois d'avenir et la promotion d'un apprentissage à marche forcée et sous la coupe exclusive du Patronat ne sont pas de nature à inverser durablement la tendance actuelle.

Par ailleurs nous tenons à faire part de notre inquiétude devant l'ouverture des négociations relatives à l'assurance chômage et à la volonté du MEDEF et de Pierre Gattaz de baisser les allocations pour "inciter à l'emploi". Nous nous opposerons fermement à toute baisse des pensions!
La France n'est malheureusement pas isolée, l'ensemble de l'Union européenne est concernée où des millions de travailleurs sont privés d'emploi.

Cette situation est la résultante d'un système en crise: le capitalisme dont la faillite est aujourd'hui évidente. Ce système n'arrive pas à créer d'emploi pour toute la population, mais surtout le chômage est utilisé comme moyen de pression sur l'ensemble de la classe ouvrière pour faire baisser les salaires et les droits de tous les travailleurs. Une armée de réserve de salariés est ainsi créée.

Appel national pour faire face à l’extrême droite (CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et Fidl)

Dans un contexte européen marqué par la remontée de courants d’extrême droite, où la France n’est pas épargnée comme en témoignent les mobilisations réactionnaires qui se développent, nos organisations restent déterminées à combattre les idées, les propos et les pratiques xénophobes, homophobes, sexistes, racistes et antirépublicaines.

C’est notamment parce que la montée des idées et de l’influence de l’extrême droite, et particulièrement du Front national, impacte de plus en plus le monde du travail et l’ensemble de la société que le mouvement syndical est concerné et doit prendre ses responsabilités. Nous savons que l’absence d’alternatives à la crise, l’aggravation de la situation sociale subies par les travailleurs de toutes origines, du privé comme du public, mais aussi par les chômeurs, les jeunes et les retraités fournissent un terreau exploité par l’extrême droite.

Nos organisations syndicales s’engagent à lutter contre l’imposture sociale de l’extrême droite. Nous décidons d’une campagne de longue durée marquée par des initiatives larges communes dans les entreprises, les administrations, les services publics et les universités, appuyée sur un travail concret de terrain. Nous décidons d’agir ensemble dans la durée et de nous doter d’outils et de moyens permanents pour faire face à l’extrême droite. D’ores et déjà, dans les semaines qui viennent, des initiatives unitaires s’organisent dans plusieurs régions.

Notre travail s’inscrit dans le prolongement de l’appel « La préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme », signé en mars 2011.
Nos organisations, CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et Fidl, appellent toutes les organisations syndicales à rassembler leurs forces contre l’extrême droite, ses idées, ses pratiques, à nous retrouver pour poursuivre cet engagement.

jeudi 30 janvier 2014

Rejeter tout le marché transatlantique

Par Patrick Le Hyaric
J’ai alerté ici même à plusieurs reprises et dans un ouvrage (Marché transatlantique : Dracula contre les peuples) sur les lourds dangers qu’induit le projet de création d’un marché unique entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Depuis des mois, des syndicats, des associations de consommateurs, des mouvements citoyens, des élus progressistes éclairent sur ces dangers des deux côtés de l’Atlantique. Le projet est en effet une machine de guerre d’une puissance inégalée jusque là contre le monde du travail, les consommateurs, les assurés sociaux et contre nos systèmes productifs industriels et agricoles.

Le projet consiste à la fois à supprimer tous les mécanismes de protection aux frontières et à abaisser tous les droits sociaux et environnementaux. Et pour une part ceci se ferait par une mécanique infernale en dehors des parlements et des gouvernements, en violation des lois, code du travail, code pénal ou civil, code environnemental que se donnent les Etats – Nations, celui de la création de tribunaux arbitraux privés, permettant à des sociétés transnationales de poursuivre un Etat, dés lors qu’elles considéreraient que les législations des pays iraient à l’encontre de leurs intérêts de rentabilité et de profit. Ainsi, caché dans les dernières lignes du mandat de négociation européen, sous le chapitre intitulé « Cadre institutionnel et dispositions finales », il est indiqué que l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis « comprendra un mécanisme de règlement des différents approprié ». Plus loin, dans la partie concernant le commerce des services et la protection des investissements, on peut lire que l’accord « devrait viser à inclure un mécanisme de règlement des différends investisseurs-Etats efficace ». Ce mécanisme antidémocratique est déjà présent dans certains accords de libre-échange. Il a déjà permis à des entreprises européennes de poursuivre l’Egypte contre l’augmentation du salaire minimum ou le Pérou parce que celui-ci limitait l’émission de gaz toxiques ou des entreprises américaines du pétrole poursuivant le Canada parce qu’il veut enlever des substances toxiques dans les carburants. Autres exemples : en Uruguay comme en Australie, le géant du tabac Philip Morris, basé aux Etats-Unis a mené des poursuites contre les avertissements sanitaires sur les paquets de cigarettes. La multinationale suédoise de l’énergie Vattenfall réclame 3,7 milliards d’euros à l’Allemagne, suite à sa décision d’abandonner l’énergie nucléaire.
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La pauvreté cachée au cœur des villes

Une étude publiée mardi analyse finement les taux de pauvreté selon les territoires. Elle met en avant la persistance d’importantes poches de misère dans les grandes villes ainsi que de fortes inégalités entre quartiers.
C’est une première. Les sociologues Louis Maurin et Violaine Mazery ont étudié les taux de pauvreté selon les territoires, après impôt et cotisations sociales. Leurs travaux, publiés hier par le Centre d’observation et de mesure des politiques d’actions sociales (Compas), dressent le classement des 100 plus grandes villes de France au regard de leur taux de pauvreté. Les dix premières places sont trustées par les communes d’outre-mer, avec cinq villes affichant un taux de pauvreté supérieur à 33 % (lire encadré).
La banlieue nord de Paris, surreprésentée
Roubaix, dans le Nord, détient le triste record de France avec 45 % de pauvres sur son territoire. Viennent ensuite de nombreuses villes de la banlieue nord de Paris, surreprésentée dans ce triste palmarès avec Aubervilliers (39 % de pauvreté), Saint-Denis (34 %), Sarcelles (32 %), Épinay-sur-Seine et Pantin (30 %)…
Si l’on intègre les cités de moins de 50 000 habitants, des villes comme Grigny (Essonne), Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ou Garges-lès-Gonesse s’invitent dans ce classement, avec 43 %, 45 % et 40 % de pauvres sur leurs territoires. Les cités de banlieues présentent toujours – hélas ! – de grandes concentrations de pauvreté, « n’en déplaise au discours ambiant selon lequel il n’y aurait de pauvreté que dans les zones périurbaines », relève Louis Maurin.
« Il faut faire attention, ajoute le sociologue, à ne pas se limiter à une analyse par commune et par moyenne de revenus, qui peut être trompeuse. » À première vue, une ville comme Paris est reléguée à la 84e place du classement des cent villes comptant le plus de pauvres. « En changeant d’échelle, on s’aperçoit que des arrondissements comme le 18e, le 19e ou le 20e, qui regroupent plus de 200 000 habitants, affichent un taux de pauvreté de 20 %, bien au-dessus de la moyenne nationale (14 %). »
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mercredi 29 janvier 2014

Manifester samedi à Paris pour le droit à l'IVG

La capitale française attend du monde, samedi après-midi, pour défendre le droit à l’avortement, dès14 heures de la Place Joffre (Ecole militaire) jusqu’à l’ambassade d’Espagne.     Les militantes l’assurent: il y aura du monde samedi à la manifestation. Le Planning familial, la CADAC, le collectif Tenon, qui tenaient ce mardi une conférence de presse, figurent parmi les quatre vingt dix organisations appelant à battre le pavé. «Au-delà du soutien aux femmes espagnoles, l’enjeu est de savoir quelle société européenne nous voulons construire», explique Marie-Pierre Martinet, la secrétaire générale du Planning.
De nombreuses villes de France, de nombreuses capitales européennes s’apprêtent à recevoir la  foule des défenseurs du droit à l’avortement, menacé directement ou indirectement selon les pays. L’attaque du gouvernement espagnol, qui entend annuler la loi autorisant l’IVG, est vécue dans le Vieux continent comme un danger pour l’ensemble des femmes.  «C’est inacceptable pour les femmes du monde», soutient Josiane Ceret, membre de la CADAC depuis sa création, en 1990, «alors que les intégristes catholiques entrent dans les hôpitaux pour empêcher les avortements», précise-t-elle.
Retour en arrièreDepuis la loi Veil, les complications liées à l’IVG avaient disparu. «On a vu des femmes mourir de septicémie, des femmes devenir stériles, des femmes mourant d’hémorragies», rappelle toutefois la gynécologue Martine Hatchuel, membre de l’ANCIC, une association de professionnels de santé. Elle regrette que l’avortement soit encore «stigmatisé». La médecin note qu’aujourd’hui, «un vent venu des fonds de l’histoire la plus glauque, la plus rétrograde», tente d’«imposer un retour en arrière».
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Lettre du RAPSE n°114 du 20 janvier 2014

mardi 28 janvier 2014

Adresse de la CGT au Premier Ministre 27 janvier 2014

Monsieur le Premier Ministre.
Il y a exactement deux mois, vous receviez la CGT suite à votre annonce d’une remise à plat de la fiscalité d’ici à 2015. Votre objectif était qu’elle soit plus juste, plus efficace et plus claire. La CGT est favorable depuis longtemps à une réforme de la fiscalité avec un double enjeu : renforcer et développer nos capacités productives et rendre la distribution des richesses plus juste, entre individus mais aussi entre territoires. La CGT a la volonté de s’impliquer dans cet objectif. Où en êtes-vous aujourd'hui?
Le président de la République vient d’annoncer la suppression des cotisations familiales patronales, un nouveau cadeau de 30 milliards d’euros d’exonérations sociales pour les entreprises, au moins 50 milliards d’euros de baisse des dépenses publiques en trois ans, un choc de simplification aux contours flous … Il passe un accord sans engagement avec le MEDEF et demande aux organisations syndicales de dire ce qui pourrait être sauvé en matière sociale !
Il y a un donc un besoin urgent de clarification, tant sur les montants que sur la méthode, des annonces faites par le président de la République. L’ouverture de chantiers parallèles sans discussion préalable ne permet pas une réflexion globale sur le sens des politiques publiques et de leur financement par l’impôt.
Le transfert du financement de la politique familiale des entreprises vers le budget de l’Etat est une attaque de grande ampleur contre la protection sociale. Il remet en cause le socle de la protection sociale issu du Conseil National de la Résistance, son financement par le travail, et ouvre la porte à la fiscalisation des prestations sociales. La CGT y est opposée. Elle propose la mise à plat du financement de la protection sociale sur la base d’une augmentation de ses moyens et d’une modulation incitative des cotisations patronales.
La baisse de la dépense publique d’au moins 50 milliards d’euros en trois ans est historique. Elle s’inscrit dans la politique d’austérité qui est contre-productive en matière de relance économique, de progrès social et de cohésion sociale. Baisser encore les dépenses publiques, c’est dégrader le service public et réduire les capacités d’intervention publique. Les services publics sont un bien commun et un élément de solidarité. Ils ont démontré leur efficacité en matière de développement économique et leur rôle d’amortisseur social pendant la crise. Il faut au contraire les consolider, et augmenter leurs moyens d’action.
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Ernest Pignon-Ernest : "Le dessin affirme la pensée 
et la main, il affirme l’humain"



ENTRETIEN. La prison Saint-Paul à Lyon est le dernier lieu de son intervention entre des murs qui ont retenu la souffrance. Retour sur le parcours d’un artiste singulier, dont les interventions in situ ont toujours fait date, qu’il s’agisse de Charonne, des murs de Naples ou des Extases mystiques, à l’occasion d’une exposition à la galerie Lelong à Paris de ses dessins et photos. Ernest Pignon-Ernest, on connaît 
vos dessins, pourtant, vous n’êtes 
pas au sens strict, un dessinateur.Ernest Pignon-Ernest. Les dessins sont essentiels dans mon travail mais ils sont comme un outil. Si on peut parler d’œuvre, l’œuvre, c’est ce que provoque l’insertion du dessin dans la réalité. Quand je choisis les murs de la prison Saint-Paul à Lyon, les escaliers de Montmartre ou du métro Charonne, mon travail tient plus du ready-made au sens où Duchamp l’a inventé que de la figuration. C’est le lieu et le moment que je propose, le dessin, c’est révéler en quelque sorte la réalité du lieu.C’est le fruit d’une réflexion qui veut prendre en compte tout ce qui ne se voit pas d’emblée mais qui est là, l’espace, la lumière, la texture du mur. C’est, en même temps, tout ce qui appartient à l’histoire, à la mémoire, aux traces. Avec des photos, ça ne marcherait pas. Parfois des gens disent que c’est du dessin académique, mais ce n’est pas la question. Le dessin doit répondre aux contraintes qu’implique cette relation avec la réalité. Il faut que j’aie assez d’effets de réel. Du strict point de vue du dessin, moi je préfère un dessin de Francis Bacon à un dessin réaliste, mais si je colle un dessin de Bacon sur un mur…
Oui, ce sera un dessin…
Ernest Pignon-Ernest. Un dessin exposé dans la rue. Moi, je n’expose pas des dessins dans la rue, je provoque quelque chose dans la rue. D’ailleurs, ça m’énerve vraiment si on me dit que j’expose des dessins dans la rue.
Je comprends que ça énerve. Mais, 
malgré tout, pourquoi avez-vous fait 
au départ le choix du dessin ?
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lundi 27 janvier 2014

Le patronat inflige un camouflet au président de la République

Par Gérard Filoche
Même Mme Parisot, qui dit ne plus rien avoir à faire avec le Medef, est ressortie pour crier : « pas de contreparties ». Pour Pierre Gattaz ce serait « suicidaire » de s’engager dans la voie de donner des objectifs chiffrés d’embauche. Le patronat veut bien encaisser les milliards que lui propose le Président de la République mais n’a pas l’intention de rendre quoi que ce soit en retour, ni en emploi, ni en compétitivité. Aucun engagement, rien.
Les patrons dominés par la finance n’ont aucun intérêt à l’emploi : ils utiliseront les « aides » reçues dans l’économie-casino exactement comme les banques l’ont fait depuis 2009.  Le total du bilan des 4 banques françaises les plus importantes représente 400 % du PIB de notre pays (ce qui rend bien dérisoire la comparaison avec la France qui atteint 94,3 % de dette par rapport à son Pib – dette envers ces banques !). Le seul bilan de la BNP-Paribas, à lui seul, est égal à 100 % de ce PIB. Elles vont très bien mais ne font rien pour contrarier la récession de l’économie ni le chômage de masse du pays. Les banques privées « sauvées » par le public ont continué comme avant, elles se sont recapitalisées, elles ont continué à spéculer et, sans aucune reconnaissance, sont revenues aux bénéfices antérieurs, redistribuant des dividendes massifs. 177 banquiers français ont touché en moyenne 1,56 million d’euros en 2012. Ceux de Dexia, qui ont rendu leur banque toxique, se gavent.

Les entreprises font et vont faire pareil : elles feront tourner l’activité ce qu’il faut pour dégager le maximum de marges que les actionnaires exigent d’encaisser. Déjà elles ne produisent qu’à 70 % des capacités de production qui sont les leurs. Ca rapporte plus de ne pas produire que de produire. Comme le regrette un industriel de Aéroengines « les marges ont baissé parce qu’on a vendu plus que prévu ». « Les entreprises »  ne veulent pas être compétitives, elles veulent être rentables au maximum. Si elles voulaient être compétitives, elles le seraient immédiatement, il suffirait de baisser les 210 milliards de dividendes qui grèvent l’an passé le coût de leurs produits. Mais non, elles s’attaquent au « coût du travail » plutôt qu’au coût du capital. Ces milliards qu’elles gagnent ou reçoivent, plutôt que de développer l’économie, elles les placent aux Iles Caïmans !

Nicolas Offenstadt: le centenaire de 14-18 est un enjeu mémoriel

"L’un des risques dans le Centenaire est de mythifier l’unité nationale en pensant que tout le monde était convaincu
de la justesse de la cause." Nicolas Offenstadt
Nicolas Offenstadt vient de publier (avec André Loez), La Grande Guerre, Carnet du Centenaire (Éd. Albin Michel), livre illustré d’images rares ou inédites qui propose une lecture renouvelée du conflit en lui restituant toute son ampleur d’histoire mondiale, depuis la Nouvelle-Zélande jusqu’à la Baltique en passant par l’Afrique noire, et en proposant des cheminements originaux via personnages ordinaires, lieux, objets, ou vocabulaire. Maître de conférence à la Sorbonne, cet historien spécialiste du Moyen-âge, en membre du fameux collectif de chercheurs, le CRID (Collectif et débat sur la guerre de 14-18), s’élève souvent contre l’œcuménisme mémoriel et les figures imposées d’une histoire officielle.
Vous ne croyez pas aux leçons de l’histoire. En revanche, vous pensez que la Grande Guerre permet de poser des questions utiles. Quelles sont-elles ?Nicolas Offenstadt - Ce qu’apprend l’histoire, c’est justement que les contextes sont toujours dissemblables. C’est pourquoi l’on ne comprendra pas la situation actuelle en se référant aux années 30, par exemple, parce que les enjeux politiques et sociaux et la manière dont les gens ont été élevés sont différents. Ceci étant dit, les questions que posent 14-18 sont innombrables. Comme celle de l’union sacrée. Qu’est-ce qu’elle peut signifier ? Qu’est-ce que cela veut dire de rassembler tout le monde autour d’une même cause ? Une telle question est intéressante pour aujourd’hui lorsque existent des situations de tensions. Autre question : qu’est ce qui a fait que les soldats ont tenu dans les tranchées ? Une réalité qui interroge notre rapport à la société. Qu’est-ce qu’on est capable de sacrifier pour une cause collective ? Comment évaluer l’investissement du citoyen dans une cause qui en vaut la peine ? Et puisqu’est évoqué la question des mutineries et des refus d’obéissance, je pense que la guerre de 14-18 est intéressante en cela qu’elle offre des  réflexions sur ce qu’est être dissident dans une situation très tendue et que s’exercent de fortes pressions vers le groupe. En réfléchissant sur les refus de guerre, l’on réfléchit aussi sur les interrogations qui peuvent se poser au citoyen face à l’État ou à certaines demandes de la société.
En quoi, pour vous, l’idée de célébrer la Grande Guerre avec l’image d’une unité idéalisée de la nation peut être fausse ou contre-productive ?
Vous avez raison de poser la question comme cela car l’un des risques dans le Centenaire est de mythifier l’unité nationale en pensant que tout le monde était convaincu de la justesse de la cause.
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samedi 25 janvier 2014

La face cachée de la fraude sociale

Par Philippe Warin
« La fraude sociale : ce sport national qui plombe notre économie » ; « Fisc, Sécu, chômage : ce que les fraudeurs nous coûtent » ; « Fraudeurs de la Sécu. Ceux qui ruinent la France » ; « La grande triche. Enquête sur les 15 milliards volés à la protection sociale » ; « La France des assistés. Ces “allocs” qui découragent le travail » (1)… La meilleure façon de saper la légitimité de la protection sociale, c’est de laisser entendre qu’elle ressemble à une passoire. Les tricheurs se glisseraient aisément entre les mailles d’un filet trop lâche, et leur parasitisme finirait par transformer la solidarité nationale en une menace pour le pays. Le 8 mai 2011, au micro d’Europe 1, l’ancien ministre des affaires européennes Laurent Wauquiez n’hésitait pas à comparer l’« assistanat » au « cancer de la société française ». Conclusion (implacable !) : protéger la France impliquerait d’éradiquer la fraude ; et éradiquer la fraude, d’élaguer les droits sociaux.
Nul ne suggère que les filous bénéficiant de prestations indues n’existent pas. Mais, de l’avis même du Conseil d’Etat, « la fraude des pauvres est une pauvre fraude (2) ». Si les estimations peuvent être contestées, elles donnent un ordre de grandeur. Enregistré le 29 juin 2011, le rapport Tian, du nom du député de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) Dominique Tian, rapporteur de la mission d’évaluation des comptes de la Sécurité sociale (3), évoque 4 milliards d’euros de fraude aux prestations, contre 16 milliards d’euros aux prélèvements et 25 milliards d’euros d’impôts non perçus par le Trésor — ces deux formes de truanderie étant l’apanage des entreprises et des contribuables fortunés.

Le tapage autour des « abus » présente un second intérêt, moins souvent pointé du doigt, pour les partisans de l’austérité : en faisant peser le soupçon sur les bénéficiaires légitimes, on parvient à dissuader un grand nombre de faire valoir leurs droits. Face à l’armée des « parasites » s’en dresse ainsi une autre, plus massive encore : celle des personnes qui n’accèdent pas aux prestations auxquelles elles ont droit. 5,7 milliards d’euros de revenu de solidarité active (RSA), 700 millions d’euros de couverture-maladie universelle complémentaire (CMU-C), 378 millions d’euros d’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé, etc., ne sont pas versés à ceux qui devraient les toucher. Et l’addition est loin d’être complète.

Le « communisme municipal » : entre fierté et défiance

Par Emmanuel Bellanger (historien) et Julian Mischi (sociologue)
Le Parti communiste s’est longtemps distingué par son ancrage municipal qui lui a procuré une légitimité sur la scène politique et un rayonnement auprès des populations et tout particulièrement des classes populaires. Mais cette participation des élus communistes au jeu institutionnel a aussi suscité de la défiance et des dissidences.
Deux mots sont associées couramment à l’expérience sociale et politique des territoires rouges : le « communisme municipal ». Ce communisme municipal a assuré au Parti communiste au cours du XXe siècle une représentation parlementaire et un espace de socialisation, de légitimation et de ressourcement. Il relève d’une conception exogène, élaborée hors de l’institution politique, et s’inscrit dans la filiation du socialisme et du réformisme municipal que les dirigeants du PCF ont toujours rejetée, du moins officiellement.
Dénoncer le « crétinisme municipal »
Dès les années 1920, la question municipale interpelle la direction du PCF qui perçoit les contradictions formelles entre le discours subversif qu’elle veut incarner et la gestion municipale dans un « État bourgeois » qu’elle souhaite détruire. Le principe du contrôle politique du travail municipal est d’autant plus revendiqué par l’appareil politique qu’il a été contesté dès les années 1920 par une dizaine de maires communistes de la banlieue parisienne qui ont préféré ou ont été contraints de quitter ce parti.

Cette défiance originelle ne s’estompe pas dans les décennies suivantes. Jusque dans les années 1970, pèse sur les élus locaux du PCF, qui sont de plus en plus nombreux, le soupçon du « crétinisme municipal » dénoncé en 1945 par Étienne Fajon membre du bureau politique. Cette expression s’inscrit en opposition avec les règles de bonne conduite attendues d’un élu local : « le soutien des luttes ouvrières », le maintien de « la liaison permanente des élus communistes avec les masses », « la lutte contre le pouvoir de tutelle du gouvernement et de ses préfets », le rejet des « vieilles théories réformistes » et la « juste application de la politique du parti ».

vendredi 24 janvier 2014

Une fresque hommage aux résistants du groupe Manouchian vandalisée

Vandaliser une fresque en hommage à des résistants (le groupe des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée dont faisait partie Missak Manouchian) d’un « Shoa nanas » laisse supposer une sérieuse ignorance et bêtise des auteurs. Manouchian, un Arménien, et les 21 résistants fusillés à ses côtés le 21 février 1944, étaient des communistes et étrangers.
Le « Shoa nanas » accompagné d’un dessin fait au pochoir d’un ananas, fait référence à un détournement de la chanson d’Annie Cordy « Chaud Cacao » par Dieudonné, qui lui avait valu 8000 euros d’amende pour "diffamation, injure et provocations à la haine et à la discrimination raciale".
A 17h, je rendrai hommage à Manouchian devant la fresque qui lui est consacrée et qui a été souillée par des tags pro-Dieudonné. #Paris20— Ian Brossat (@IanBrossat) 23 Janvier 2014
Ian Brossat, président du groupe PCF/PG au Conseil de Paris, a réagi avec virulence: "Honte à ceux qui profanent ainsi la mémoire de la France. Honte à ceux qui multiplient les discours de haine. Honte à ceux qui font de la division des Français leur fonds de commerce et leur raison électorale.  Nous ne nous laisserons jamais intimider.  À cette haine, nous voulons répondre par les valeurs de la République. « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement », écrivait dans la dernière lettre à sa femme Missak Manouchian, quelques heures avant d’être fusillé."
"Profaner un tel symbole, c’est s’attaquer à la république", a dénoncé Frédérique Calandra, la maire du 20e, dans un communiqué. "Les inscriptions vont être effacées très rapidement", a-t-elle assuré.
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Salariés sans frontières


Par Gilles Balbastre
Figurez-vous que juste après le documentaire « Les nouveaux chiens de garde », j’ai eu l’occasion de réaliser un documentaire pour France 5, intitulé « Salariés sans frontières ».
Figurez-vous que ce documentaire a été livré en septembre 2012 et que depuis 18 mois, France 5 l’avait « oublié » dans des tiroirs.
Il faut dire que les rapports avec France 5 avaient été très tendus lors du montage au printemps 2012, à l’époque où des dizaines de milliers de spectateurs se précipitaient dans les salles pour voir justement Les Nouveaux chiens de garde. Alors, imaginer qu’il peut y avoir un rapport entre cette censure et le film qui a fait plus de 240 000 entrées au cinéma. Non, quand même pas !! Bon, il est vrai qu’Yves Calvi, un des chouchous de France5, est plutôt bousculé dans Les Nouveaux chiens de garde... Mais, non il ne faut pas voir le mal partout !!
Officiellement, c’était donc la musique du film et son compositeur, le talentueux et indocile Dick Annegarn, qui ne plaisait pas à la chaîne... Officiellement vous dis-je...
Toujours est-il que je viens par hasard de m’apercevoir cet après-midi en surfant sur le Net que France 5 s’est enfin décidé de diffuser « Salariés sans frontières » jeudi qui arrive, le 16 janvier à... zéro heure dix. Honteusement, en catimini, histoire de préserver l’illusion de démocratie. Le film n’a bien entendu bénéficié d’aucune promotion de presse de la part de France 5. Résultat, aucun article, aucun reportage, aucun son. Un lien avec Les Nouveaux chiens de garde ? Non vous dis-je !!!
Alors, pour que l’omerta ne soit pas complète, reste à vous tous de diffuser ce message, d’inciter tout un chacun de regarder sur France 5 ce jeudi 16 janvier à zéro heure dix, « Salariés sans frontières », de l’enregistrer et de le montrer autour de vous.

Merci à vous
Gilles Balbastre, co-réalisateur des Nouveaux chiens de garde

En résumé, le film porte sur la destruction du travail ouvrier dans la Grande région (Lorraine, Wallonie, Sarre) qui entoure le Luxembourg et le remplacement des ouvriers de la sidérurgie et des mines de fer par des salariés des services qui tous les matins partent dans le 2ème PIB par habitant du monde nettoyer les bureaux, garder les banques, servir les cafés des golden boys... Une force sociale relativement structurée autour de syndicats, de partis de gauche, regroupée collectivement, a été ainsi supprimée et remplacée par une autre, celle-ci atomisée, esseulée, désorganisée dans ce coin d’Europe. Au bénéfice comme d’habitude de ceux, qui comme les De Wendel, ont toujours été soutenus politiquement pour amplifier encore et toujours plus leurs intérêts et leurs profits.

jeudi 23 janvier 2014

Souffrance au travail : de plus en plus de médecins censurés sur demande des employeurs

Par Ivan du Roy
Des médecins du travail et des généralistes sont accusés par des entreprises de violer la déontologie médicale. Celles-ci font pression en portant plainte auprès de l’Ordre des médecins. Objectif : faire modifier des certificats médicaux en effaçant tout lien entre l’état de santé du patient et son travail. Ou obtenir que les récalcitrants soient blâmés. Dominique Huez, médecin du travail à la centrale nucléaire de Chinon, vient d’être ainsi condamné par l’Ordre suite à la plainte d’un employeur. Enquête sur des pratiques qui risquent d’avoir de graves conséquences sociales et environnementales.
Les médecins du travail devront-ils s’autocensurer ? Selon l’Ordre des médecins et sa chambre disciplinaire de la région Centre, la réponse est oui. L’Ordre vient de condamner à une « peine d’avertissement » le docteur Dominique Huez, médecin du travail d’EDF sur le site de la centrale nucléaire de Chinon. Sa faute ? Avoir accepté en urgence en décembre 2011 de recevoir un ouvrier, en état de stress avancé, travaillant pour un sous-traitant d’EDF, Orys. Cette filiale du groupe Ortec fournit des services à l’industrie pétrolière et nucléaire. Le médecin constate chez son patient une « pathologie anxio-dépressive »« conséquence d’une suite de syndromes post-traumatiques »« en rapport à un vécu de maltraitance professionnelle ». Le salarié a fait jouer quelques mois plus tôt son droit de retrait sur un chantier où il aurait pu être exposé à des fibres d’amiante. Sa dépression est déjà reconnue en maladie professionnelle. Le médecin rédige donc un certificat médical, y mentionne les faits décrits par le patient et constate que « l’enchaînement de pratiques de maltraitance [au sein de l’entreprise] ne peut qu’aggraver de façon délétère » sa pathologie.
Le salarié quitte la consultation. Dominique Huez n’aura plus aucune nouvelle de lui durant deux ans : « Je ne sais même pas s’il a vu ensuite son généraliste ou son médecin du travail. » Jusqu’au printemps 2013 où le médecin apprend qu’il fait lui-même l’objet d’une plainte de l’employeur, Orys, auprès de l’Ordre des médecins.
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Semences paysannes : « Une première victoire syndicale »

Le PCF salue et soutient l’action de la Confédération paysanne qui a occupé la nuit dernière le GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences) pour demander une exception agricole à la loi sur les contrefaçons afin que les paysans ne voient pas leurs récoltes saisies ou détruites à la moindre demande de multinationales. Le gouvernement s’est engagé à présenter un amendement pour sursoir à cette mesure. C’est une première victoire syndicale.
Dans les luttes comme au Parlement les communistes sont mobilisés et font du droit des paysans à utiliser leurs propres semences végétales comme animales un principe, une des conditions pour promouvoir une agriculture paysanne répondant à la satisfaction des besoins humains.
Avec le Front de Gauche, notre engagement est total dans la bataille contre la brevetabilité du vivant.
Nous appelons les citoyens et leurs élus à la conquête de leur souveraineté alimentaire qui ne peut être livrée aux mains des grands semenciers, intérêts privés et marchés spéculatifs.
Xavier Compain, Responsable « Agriculture, Pêche, Forêt » au PCF

mercredi 22 janvier 2014

Un pacte de gauche, c’est un pacte de solidarité

Par André Chassaigne, Député PCF-Front de Gauche
Au « pacte de responsabilité » annoncé lors de ses vœux par François Hollande, André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme et président du groupe GDR (Gauche démocrate et républicaine) à l’Assemblée nationale, oppose un « pacte de solidarité » appuyé sur une hausse des salaires, une modulation des impôts des entreprises et des investissements publics.
L’année 2014 s’ouvre sur l’officialisation du tournant libéral de la majorité présidentielle. La déclaration de guerre à la finance et aux excès du marché s’est perdue dans les archives électorales du Parti socialiste. Avec cynisme et sans vergogne, le mal nommé « pacte de responsabilité » fait appel aux forces économiques et financières pour sortir le pays d’une crise dont elles sont les premières responsables…
Derrière l’initiative présidentielle, il y a un programme patronal que le chef de l’État s’est engagé à mettre en œuvre ; une décision historique symbolisant à elle seule un mouvement plus global : la droitisation de la social-démocratie en Europe, Schröder et Tony Blair s’étant imposés comme des références en la matière. Cette tendance lourde s’inscrit elle-même dans la continuité de la soumission du pouvoir politique aux forces économiques et financières, le premier étant réduit à la fonction d’exécutant des secondes. Malgré sa tradition républicaine et son sens de l’intérêt général, la France n’échappe pas à cette dérive des démocraties modernes. Le « pacte de responsabilité » ou « de confiance », selon la terminologie de l’Élysée ou du Medef, n’est rien d’autre qu’un pacte de co-gestion du pays sur la base d’un programme commun animé par les préceptes libéraux ! Un plan d’action, dont la lettre et l’esprit sont directement inspirés par Pierre Gattaz, le patron du Medef, lequel a reconnu, sans être contredit, qu’il avait apporté le pacte de responsabilité « sur un plateau » au Président de la République. L’organisation patronale s’affirme ainsi comme la principale source d’influence de la politique nationale menée par une majorité au pouvoir qui s’éloigne des valeurs de solidarité et de justice sociale propres à la gauche. Dès lors, peut-on encore considérer que « la gauche est au pouvoir » ? Le doute est, plus que jamais, permis… Le principe des concessions réciproques ou du « donnant-donnant » (moins de charges contre plus d’embauches) n’est pas novateur. La méthode connaît des précédents calamiteux. Il suffit ici de rappeler le bilan peu convaincant du fameux « contrat d’avenir de la restauration » : la profession s’était engagée à créer 40 000 emplois supplémentaires en deux ans en échange d’une baisse du taux de TVA de 19,6 % à 5,5 % au 1er juillet 2009 … 
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Pacte de responsabilité : le Front de gauche ne votera pas la confiance

Alors que le gouvernement posera la question de confiance à l’Assemblée pour entériner son pacte de responsabilité, les députés PCF-Front de gauche affirment leur désaccord.

Pour le député PCF-Front de gauche et président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) à l’Assemblée, André Chassaigne, il est hors de question «de soutenir le consensus à l’œuvre entre l’exécutif socialiste, le Medef et la droite» dont témoignent les orientations politiques développées par le président de la République lors de sa conférence de presse, la semaine dernière. Et si la question de confiance est posée devant l’Assemblée par le gouvernement pour valider, entre autres, son «pacte de responsabilité», le responsable du groupe GDR «proposera aux députés du Front de gauche de ne pas voter la confiance», avant de préciser: «Le groupe étant souverain dans le choix qu’il fera.» Jean-Luc 
Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, avait laissé entendre un peu vite, dimanche, sur France 3 Île-de-France, que la décision d’un vote contre était déjà prise.

Cadeau de 30 milliards d’euros
Au lendemain même de la conférence de presse présidentielle, les députés Front de gauche avaient, dans un communiqué puis dans une question au gouvernement, dénoncé «un programme d’accélération des réformes libérales». Pour le groupe GDR, «il est illusoire de croire» que le nouveau cadeau de 30 milliards d’euros au patronat et aux actionnaires permettra «de créer des emplois tant nos entreprises sont, durablement, sous le joug de la finance» que, pourtant, François Hollande avait «justement désignée comme l’ennemi lors de la campagne présidentielle».Le groupe met aussi l’accent sur la baisse annoncée, d’ici à 2017, de 50 milliards d’euros de la dépense publique, surtout « quand on sait qu’un quart du pouvoir d’achat des ménages résulte de la prise en charge publique des frais de santé, d’éducation, de logement, de transport ». Et de conclure: «Le gouvernement s’inscrit dans les pas de ses prédécesseurs, reproduisant les mêmes erreurs qui perpétuent la situation de crise.»
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mardi 21 janvier 2014

Inégalités : 1% des plus riches détiennent près de la moitié des richesses mondiales

Les inégalités économiques se sont amplifiés rapidement dans la plupart des pays depuis le début de la crise, a dénoncé ce lundi l'ONG Oxfam dans un rapport publié à la veille de l'ouverture du Forum économique mondial de Davos, le rendez-vous planétaire des capitalistes.Ainsi, près de la moitié des richesses mondiales (46%) sont aujourd'hui détenues par 1% de la population, selon le rapport de l'ONG Oxfam intitulé En finir avec les inégalités extrêmes (à consulter ci-dessous), qui rappelle que les 85 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population. La richesse de ces 1% s'élève à 110 trillions de dollars soit 65 fois la richesse totale de la moitié la moins riche de la population mondiale... Ces 1% les plus riches ont augmenté leur part de revenu dans 24 des 26 pays pour lesquels des données sont disponibles entre 1980 et 2012. Ce sont près de sept personnes sur dix qui vivent dans un pays où l'inégalité économique a augmenté au cours des 30 dernières années, rapporte Oxfam. "Même si la crise a momentanément entamé la part des richesses mondiales détenues par les plus riches, ces derniers se sont depuis largement rattrapés", indique le rapport. Avec pour conséquence, poursuit l'ONG, que "les États serviront les intérêts des plus riches, tandis que les inégalités politiques et économiques continueront de se creuser".
La déréglementation financière, l'évasion fiscale en causeAinsi, les 1% les plus riches en Chine, au Portugal et aux États-Unis ont plus que doublé leur part de revenus national depuis 1980. Même dans les pays réputés plus égalitaires comme la Suède et la Norvège, la part de revenus allant aux 1% les plus riches a augmenté de plus de 50%. Pour Oxfam, le creusement de ces inégalités est en grande partie dû à la déréglementation financière, aux systèmes fiscaux biaisés et aux règles facilitant l'évasion fiscale. L'organisation dénonce également les mesures d'austérité, les politiques défavorables aux femmes et la confiscation des recettes issues du pétrole et de l'extraction minière. "La situation ne cesse d’empirer. Nous prévoyons entre 15 à 25 millions de pauvres en 2025 ».", affirme l'ONG.
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David Graeber : « La façon la plus simple de désobéir à la finance, c’est de refuser de payer les dettes »

Par Agnès Rousseau
La dette ? Une construction sociale, fondatrice d’un pouvoir arbitraire, estime David Graeber, anthropologue et économiste états-unien, considéré par le New York Times comme l’un des intellectuels les plus influents actuellement. Les pays pauvres et les personnes endettées sont aujourd’hui enchainés aux systèmes de crédit. Piégés dans des relations basées sur la violence, les inégalités et justifiées par la morale, décrit l’auteur, dans un ouvrage qui retrace 5000 ans d’histoire de la dette. « Rembourser ses dettes » est devenu un dogme, impossible à contester. Et si, malgré tout, on décidait d’effacer l’ardoise ? Avec le mouvement Occupy Wall Street, David Graeber lance des actions de désobéissance civile pour démontrer l’absurdité du système capitaliste actuel. Entretien.
Basta ! : A quel moment dans l’histoire le crédit est-il apparu ? Qu’est-ce qu’une dette ?David Graeber [1] : La dette est une promesse, qui a été pervertie par les mathématiques et la violence. On nous a raconté une histoire : « Il était une fois des gens qui utilisaient le troc. Voyant que cela ne marchait pas très bien, ils ont créé la monnaie. Et l’argent nous a amené le crédit. » Du troc au crédit, une sorte de ligne droite nous amènerait donc à la situation actuelle. Si on regarde plus attentivement l’histoire, cela s’est passé bien différemment ! Le crédit a d’abord été créé. La monnaie physique est apparue quelques milliers d’années plus tard. Cela permet de poser les questions différemment : comment sommes-nous passés d’un système où les gens disaient « je vous dois une vache », à un système où l’on peut mesurer la valeur exacte d’une dette ? Ou l’on peut assurer, formule mathématique à l’appui, que « 340 poulets sont équivalents à cinq vaches » ? Comment une promesse, une obligation de remboursement, est devenue une « dette » ? Comment l’idée que nous devons une faveur a-t-elle été quantifiée ?
En quoi quantifier une dette est-elle un problème ?
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lundi 20 janvier 2014

L'avortement est un droit

A l'approche de la marche annuelle organisée par les pro-vie à Paris, le Parti communiste français tient à souligner à nouveau la gravité de la situation concernant le respect des droits sexuels et reproductifs, dont l'IVG, en France et en Europe.
Nous nous opposons aux velléités du gouvernement espagnol qui s'apprête à adopter la législation la plus rétrograde en matière de droit à l'avortement depuis des décennies. Cette menace pour les femmes d'Espagne s'additionne à des régressions effectives en Pologne et dans d'autres pays européens. Le rejet du rapport Estrela par le Parlement européen en décembre confirme ces dérives extrêmement dangereuses pour une Europe qui se prétend fondée sur le respect des droits humains.
Nous voulons une Europe qui garantisse le droit à la maternité choisie. Nous serons en France, en Espagne et ailleurs en Europe, dans la rue le 1er février pour rappeler que l'avortement est un droit pour toutes.
Laurence Cohen, responsable nationale du PCF «  Droits des femmes/ féminisme »

"Occupe-toi de ton rosaire, on s'occupe de nos ovaires"

A la veille de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi pour l'égalité hommes-femmes, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Paris pour défendre l'avortement, en solidarité avec les femmes espagnoles et en réaction à la mobilisation des antis-IVG qui manifestaient à l'appel d'associations catholiques avec le soutien du pape François."Avorter c'est mon droit, intégristes hors la loi", "mon corps, mon choix, à bas le patriarcat" ou "avortement, t'es pas d'ac? Dégage réac!", criaient les manifestants, en majorité des femmes, venues place d'Italie à l'invitation du Syndicat du travail sexuel (strass) et de groupes féministes. Derrière des banderoles "mon corps m'appartient" et "Féministes tant qu'il le faut", de nombreuses pancartes: "Occupe-toi de ton rosaire, on s'occupe de nos ovaires", "Vos rosaires hors de nos ovaires", "Mon vagin, mon choix, ta gueule", "un utérus heureux est un utérus libre de choisir" ou "ce qui se passe dans mon corps ne regarde que moi".
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Pseudo "Jour de colère", mais vraie manif de fachos-réacs, le 26 janvier à Paris

Qui se cache derrière la manifestation baptisée "Jour de colère", qui est annoncée pour le  26 janvier à Paris ?  Des groupes réacs et groupes fachos réunis, bien connus déjà, et qui s'affublent de diverses étiquettes et déguisements. Ainsi que le Front National, le parti-vitrine de l' extrême-droite.
Le Huffington Post a réalisé un "Pearltrees" sur la nébuleuse « Jour de Colère » (cliquez ici pour  accéder aux détails)
Parmi ces mouvements, le "Printemps français", la nébuleuse des opposants les plus radicaux au mariage homosexuel qui réunit militants d’extrême droite, catholiques traditionalistes et identitaires.
Forte présence des obsédés islamophobes de "Résistance Républicaine", plus connu sous le nom de "Riposte (prétendument) Laïque" et de leurs grands amis identitaires. Cette même pseudo "Riposte Laique" qui est amie aussi des nationaux socialistes de 3ème Voie-Serge Ayoub, cf le meurtre de Clément Méric...
A la manoeuvre aussi, les catholiques intégristes de "Civitas," divers groupes anti-islam (comme le "Comité Lépante").
On aura également les anti-avortements comme ceux de "SOS Tout-Petits", regonflés par la régression mise en oeuvre par le gouvernement très à droite en Espagne et les lobbies catho / franquistes. 
Et on ajoute à tout ça une  forte tonalité et démagogie "antifiscaliste" .
Ainsi de prétendus  "Bonnets rouges" de plusieurs départements (et vrais faux-nez des identitaires).
Et encore d’autres "collectifs" ump-lepénistes-identitaires,  opposés au “matraquage fiscal des patrons", opposés en réalité à toute redistribution des richesses et à toute solidarité sociale.
Soutien aussi de Dieudonné, s'alliant donc aux islamophobes, une apparente contradiction :  la haine et le racisme, les idées les plus réactionnaires, partagés en commun, sont le ciment suffisant à l'ensemble des mouvances de l'extrême-droite. Il a en effet appelé ses fans à participer au rassemblement en partageant l’évènement sur sa page Facebook. On peut parier sans risque que son compère en démagogie antisémite et complotiste, Alain Soral,  de la bien mal nommée et bien trompeuse "Egalité et Réconciliation", autre officine fascistoïde, va entrer dans la danse.
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samedi 18 janvier 2014

La Revue du projet, n°33, janvier 2014

Licenciements, Bas Salaires, Austérité... Les Bouches-Du-Rhône en ont assez ! MANIFESTATION SAMEDI 18 JANVIER A 14 H 00

Par Pierre Dharréville, secrétaire départemental du PCF
« Ce samedi 18 janvier à 14 heures, avec quatorze organisations syndicales, associatives et politiques, nous avons décidé d’organiser une grande manifestation avec ce mot d’ordre : «Licenciements, bas salaires, austérité, les Bouches du Rhône en ont assez ! Tous ensemble déterminés et unis pour l’emploi, le maintien et le développement de nos activités, de nos industries et du service public, pour la relance par les salaires.»

Dans cette période politique troublée, il s’agit de créer l’évènement, de changer ce climat politique pourri, de relancer le débat public sur d'autres bases, de ne pas laisser le MEDEF donner le ton et le gouvernement mener cette politique libérale contre notre peuple, de remettre l’avenir et l’espoir à l’ordre du jour. Le pays s’enfonce dans la crise et notre département lui paye un large tribut. C’est la finance qui décide et le gouvernement lui donne la main.Il faut réagir.Nous appelons largement tous ceux et toutes celles qui refusent l’austérité, la précarité, la casse industrielle et de l’emploi public, les attaques contre les retraites et la protection sociale, à se rassembler pour se faire entendre.Nous voulons des victoires, nous voulons la justice fiscale, nous voulons le progrès social, nous voulons une société rassemblée sur des perspectives communes.Notre parti, avec le Front de gauche est pleinement engagé pour la réussite de cette manifestation que les annonces du Président de la République lors de sa conférence de presse viennent encore justifier.Soyons nombreux derrière nos drapeaux et banderoles samedi à 14 heures du Vieux Port à la Préfecture ! »

vendredi 17 janvier 2014

« Pas de modification de la démocratie sans démocratie »

Le Président de la République, dans le flot de son discours libéral a de nouveau annoncé un coup d'accélérateur de la destruction de la démocratie locale avec pour objectif la réduction de la dépense publique. Suppression d'un tiers des régions et "digestion" des départements par les métropoles sont désormais évoquées comme de grands progrès par les dirigeants du conseil de simplification et du gouvernement. En Grèce, au plus fort de la crise, c'est à une réduction drastique de la démocratie que nous avons assisté sous l'impulsion de la troïka, par le biais du programme Kallikratis (réduction du nombre de mairies de 2/3, passage de 57 départements à 13 régions et compression des budgets des autorités locales...). Pour les marchés financiers, la démocratie locale est un obstacle, une perte de temps, une dépense inutile. Les services publics locaux assurant la réponse aux besoins quotidiens et la solidarité, eux, sont devenus une cible pour contenter les appétits du MEDEF. La décentralisation est désormais aux oubliettes avec la démocratie locale, tandis que l'Etat se réorganise autour de grands duchés.
Nos institutions sont en train de connaître des évolutions radicales que les citoyennes et citoyens se voient imposer. Ces évolutions éloignent les élus des citoyens, orientent les choix politiques autour des désirs des marchés, réduisent les espaces d'intervention démocratique. Il ne doit pas y avoir de modification de la démocratie sans démocratie et toute décision doit être prise par les citoyennes et citoyens concernés eux-mêmes. Nous appelons les citoyens et leurs élus à s'élever contre ces atteintes à la démocratie et à la souveraineté populaire.
Pierre Dharréville, Responsable de la commission « République, Démocratie et Institutions » au PCF

Plus que jamais, les Zapatistes sont là !

En arrivant au Chiapas à la fin de l’année 2012, la question à laquelle beaucoup m’avaient demandé de répondre était de savoir si les Zapatistes existaient encore. Tant de rumeurs circulaient à leur égard… On ne parlait presque plus d’eux, ce qui signifiait, pour ceux qui ne les connaissaient guère, une quasi disparition. Le sous-commandant Marcos avait en effet habitué les médias à une intense production de textes, de déclarations, de contes, de récits plus ou moins symboliques. Aussi le silence de ce grand communicateur ne pouvait signifier que repli ou, pire, aveu d’une défaite.
Or, le 21 décembre 2012, jour du changement d’ère maya (et non de la fin du monde, comme la presse mondiale à sensation l’avait proclamé) 40 000 personnes, revêtues du passe-montagne zapatiste, défilent en silence dans cinq villes de l’Etat du Chiapas, dont 20 000 dans la capitale historique de l’Etat, San Cristobal de las Casas. Ils viennent des montagnes du centre et du nord de l’Etat ou de la forêt de Lacandona, à l’est de San Cristobal - une région grande comme la Belgique – en prenant tout le monde par surprise. Il faut s’imaginer ce que signifie préparer une telle opération, réunir les véhicules, mobiliser les gens, avoir l’accord de tous, prendre la route dans une région de sécurité incertaine, parcourir des dizaines de kilomètres et défiler en ordre, pacifiquement, dans cinq villes. Et cela, sans que personne ne s’y attende.

Le plus impressionnant fut la manière de réaliser cette manifestation : sans dire un mot, sans pancartes, sans slogans, sans discours de clôture, simplement en marchant. C’était la réponse à la question posée au début de ce texte. Le message était clair : vous nous croyiez en déclin, mais nous existons et nous sommes aussi forts qu’il y a dix-neuf ans, quand nous avions pris plusieurs des mêmes villes par les armes. Nous sommes même plus forts car nous les prenons sans armes. Notre silence était éloquent car il couvrait à la fois le renforcement de notre organisation locale et les multiples expériences communautaires en cours, face au désastre actuel de la société mexicaine. Une société qui s’enfonce dans la guerre du narcotrafic, dans les méandres de la sale politique, dans l’utilisation systématique de la torture, le trucage des élections et le début d’une récession économique.

jeudi 16 janvier 2014

Nouvelle marche pour "une fiscalité juste" le 8 février à Paris

Le collectif Stop-TVA, qui regroupe une vingtaine de partis, associations et syndicats comme le Front de gauche, Attac, les Economistes atterrés Solidaires ou le NPA, appelle à une nouvelle journée de mobilisation nationale "contre la hausse de la TVA et pour une fiscalité juste".
"Au lendemain d'une conférence de presse dans laquelle le Président de la République a assumé l'accélération du cours libéral de sa politique et des cadeaux supplémentaires au grand patronat, le collectif "non à la hausse de la TVA" a lancé officiellement sa campagne et ses outils de mobilisation contre la hausse de la TVA et pour une fiscalité juste, écologique et solidaire", écrit le collectif dans un communiqué.
Le collectif propose ainsi la tenue d'"une vaste campagne de terrain dans toute la France, des collectifs unitaires locaux sur cette question et  une journée nationale de mobilisations et manifestations, dont une manifestation à Paris le 8 février."
Cette journée de mobilisation fait suite aux manifestations du 1er décembre 2013 qui avaient rassemblée plusieurs dizaines de milliers de participants lors d'une marche devant Bercy, le ministère de l'Economie et des Finances.
Selon le collectif, "une pétition, qui a déjà réuni près de 11.000 signatures, servira de support à cette campagne sous la forme de cartes postales à destination de l'Elysée et d'un site" (stop-tva.fr).

Les signataires de l'appel: Solidaires, Attac, Fondation Copernic, UFAL, Economistes atterrés, Femmes Egalité, Les Effronté-e-s, Féministes pour une autre Europe, MNCP, DAL, APEIS, Mpep, Front de Gauche, NPA, Résistance Sociale.

Pierre Laurent : "Construisons une autre voie, une autre politique alternative de gauche"

"Des erreurs du gouvernement ne naîtra rien de bon", a déclaré Pierre Laurent lors de ses voeux aux personnalités et journalistes place du Colonel Fabien à Paris où il a lancé l'idée d'un "pacte de solidarité". "A toutes celles et ceux qui, ayant déjà pris conscience du fiasco ou dont les doutes s'amplifient chaque jour, je tends la main et je dis: travaillons ensemble", a proposé le numéro un des communistes. "Ce pacte de solidarité, en quoi pourrait-il consister ? En un cap politique, d'abord, pour tracer les lignes d'une politique d'alternative à gauche. Et en une méthode, ensuite, qui consiste à rassembler au delà de nos différences", a-t-il dit. "L'heure n'est plus à attendre ce qui ne viendra pas. il ne suffit pas non plus de décrire et de commenter la catastrophe annoncée", a ajouté Pierre Laurent. "Nous voulons la vérité sur la fiscalité", a notamment affirmé le sénateur de Paris qui a annoncé "des Etats généraux de la justice fiscale" "avant l'été". "En février nous voulons instaurer un comité préparatoire largement ouvert qui en sera le lieu d'organisation", a-t-il aussi précisé. "Notre pacte de solidarité, c'est aussi celui qui dit non à la haine", a déclaré Pierre Laurent qui a réaffirmé vouloir que le PCF "propose que la lutte contre le racisme soit déclarée grande cause nationale en 2014".
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Voeux de Pierre Laurent pour 2014 par CN-PCF

mercredi 15 janvier 2014

Conférence de presse de Hollande : « Un pacte d'irresponsabilité sociale »

C’est un véritable « pacte d’irresponsabilité sociale» qu’a présenté François Hollande au cours de sa conférence de presse. Ses annonces sont une attaque profonde, un dynamitage en règle du modèle social et républicain français. En proposant la fin des cotisations familiales patronales, le Président de la République a répondu à une vieille exigence de classe du MEDEF et fait un nouveau cadeau de 30 milliards au patronat après les 20 milliards du CICE. Les contre-parties exigées, elles, sont du vent. Pire, elles ne relèveraient que de négociations de branche que le Parlement est déjà appelé à entériner. Autrement dit, c’est la fin de toute législation sociale nationale !
La méthode proposée est, elle aussi, inacceptable. Le Président se donne 6 mois pour mettre en œuvre son pacte. Le Parlement et les organisations de salariés sont sommées de se soumettre aux exigences du patronat. La réforme institutionnelle dessinée par le Président est un profond coup porté à la démocratie.
Les communistes avec le Front de gauche seront mobilisés pour faire échouer le plan présidentiel. Je réitère ma proposition de pacte de solidarité à l’ensemble des militants de gauche pour créer les conditions de mise en œuvre d’une politique de gauche que le Président a décidé d’abandonner.
Communiqué du Parti communiste français

Évacuations de Roms : des niveaux intolérables, injustifiables, inutiles et coûteux ! (LDH et ERRC)

Autrement dit, l’ensemble de la population rom vivant en bidonvilles et squats en France aurait été évacuée de force au moins une fois durant l’année 2013. En tout, il y a eu 165 évacuations perpétrées par les forces de l’ordre, concernant 19 380 personnes, et 22 évacuations suite à un incendie, affectant 2 157 personnes. Ces chiffres sont largement supérieurs à ceux recensés les années précédentes, puisque nous avions recensé 9 404 personnes évacuées de force par les autorités de leurs lieux de vie en 2012, et 8 455 en 2011.
Il y a eu 118 évacuations forcées faisant suite à une assignation par les propriétaires des terrains ou des squats devant les tribunaux de grande instance (TGI) ou les tribunaux administratifs (TA), 34 faisant suite à un arrêté d’insalubrité ou de péril pris par la mairie ou le préfet, et 13 abandons des bidonvilles par les personnes elles-mêmes, dans la très grande majorité des cas sous la menace d’une évacuation forcée imminente. Nous rappelons que près des deux tiers des sites sont situés sur des terrains publics [1]. Ce sont donc des entités publiques qui assignent dans les deux tiers des cas les occupants à quitter ces sites.
On observe une nette recrudescence des évacuations forcées organisées par les forces de l’ordre durant la période estivale. Elles perdurent malheureusement au quatrième trimestre à un rythme presqu’aussi élevé, malgré une météo hivernale.
Le plus grand nombre d’évacuations forcées a été observé en Ile-de-France, comptant pour 57 % de leur total, le triste record étant détenu par le département de Seine-Saint-Denis. 39 % des évacuations ont eu lieu dans les quatre régions du Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Aquitaine.
On a observé d’autre part un nombre croissant de bidonvilles abandonnés par les habitants avant l’intervention des forces de l’ordre, pour éviter les traumatismes et la perte de leurs biens.
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mardi 14 janvier 2014

« La seule liaison qui nous intéresse est celle de Hollande avec le libéralisme »

Par Clémentine Autain
Les présumées aventures sentimentales du président de la République ont fait les choux gras médiatiques ces derniers jours. François Hollande aura donc réussi à inverser une courbe, celle de la vente de Closer. Après l’omniprésence de l’affaire Dieudonné, ce sont les affres d’un homme « normal » qui trompe sa femme, au plus haut sommet de l’État, qui font la une des journaux. Dire que l’on s’en fout est un doux euphémisme. La seule liaison qui nous intéresse est celle de François Hollande avec Pierre Gattaz ou disons, plus généralement, avec le libéralisme économique. Les polémiques successives occupent le terrain en lieu et place du coeur de l’action gouvernementale, de son incapacité à modifier l’ordre existant, de sa facilité à prolonger les méfaits de l’orientation sarkozyste. Les crises multiples sont-elles si effrayantes que la diversion, le zapping soit devenu un sport national par incapacité à affronter le « dur » des problèmes contemporains ? Nul doute que les Français sont lassés, préoccupés et, pour beaucoup, désespérés par ce climat.
En attendant, l’affaire Trierweiler marque les défiances actuelles dans le rapport entre le privé et le politique. La « première dame de France » est considérée comme une femme à statut. Ainsi, l’état de santé de Valérie Trierweiller serait un enjeu national car elle est un personnage public. Avons-nous élu un couple à la tête de l’Etat ? Valérie Trierweiler n’a pas de fonction publique, le statut de première dame n’en est pas un. D’ailleurs, elle revendiquait un temps son indépendance. La compagne du Président n’est pas un personnage politique, même si son rôle auprès de Hollande ne doit pas être sous-estimé, même si la tradition internationale fait du couple présidentiel une entité diplomatique.
Par ailleurs, Hollande et le PS peuvent réagir vertement contre cette atteinte à la vie privée que constitue la révélation de cette liaison extra-conjugale mais il ne faut pas oublier que le couple avait en son temps posé intimement dans Paris Match. À mesure que leur parole et leur pouvoir semblent amoindris, les politiques deviennent des personnages people. Nicolas Sarkozy a excellé dans cet art de la mise en scène intime. En donnant ce qu’il voulait et en portant plainte contre les journalistes et photographes qui racontaient une autre version. Ce privé donné en partage est aussi une façon de contrecarrer le sentiment d’un éloignement des hommes politiques de la majorité des citoyens. Leurs émotions, leur vie intime ainsi racontées sont censées les rapprocher de nous.
Cette méthode est dangereuse… À force de se mettre à nu pour masquer la faiblesse des clivages politiques, ils prennent le risque de ce genre de dérapages. Puisque droite et gauche divergent de moins en moins sur le fond, c’est le style de l’homme qui prend la première place. La presse people est l’une de celle qui se porte le mieux. C’est dire si notre société ne tourne pas rond.

"Nous disons non au transfert de cotisations sur l’impôt" par Eric Aubin

Dans le cadre du « pacte de responsabilité » avec les entreprises annoncé par François Hollande, et au motif de favoriser l’emploi, le gouvernement envisage de baisser les cotisations famille des entreprises. Éric Aubin, dirigeant de la CGT, souligne le risque d’une remise en cause de la politique familiale. Il défend une réforme de la cotisation.Jeudi matin, le ministre du Travail, Michel Sapin, ne jugeait pas « légitime » que les prestations familiales soient financées majoritairement par les entreprises, confirmant ainsi implicitement la perspective d’un transfert de ce financement sur l’État.Comment réagissez-vous aux propos 
de Michel Sapin?Éric Aubin. Les organisations syndicales 
ont leur mot à dire sur la politique familiale. Si on a un transfert des cotisations famille vers l’impôt,
c’est l’État qui va avoir la main, 
on met hors jeu les syndicats. 
Et, à terme, ça remettrait en cause 
notre politique familiale parce qu’on sait 
ce qu’est le budget de l’État. 
Transférer aujourd’hui le financement 
de la famille sur l’impôt, c’est demain une remise en cause des droits : 
le budget de l’État est déficitaire,
 et on sait pertinemment que l’étatisation va conduire à une baisse du montant des ressources pour la politique familiale.À en croire Michel Sapin pourtant, 
il n’y aurait pas de risque, l’État 
compenserait bien les pertes 
de recettes pour la branche famille 
de la Sécurité sociale…Éric Aubin. Oui, mais le budget de l’État, 
ce sont nos impôts ! Le transfert 
de cotisations vers l’État, cela veut dire 
au final un transfert vers les ménages, 
ceux qui paient les impôts, ou par le biais de la CSG (dont le rendement est assuré à plus de 80 % par les ménages – NDLR). Cela signifie donc forcément une baisse 
de pouvoir d’achat pour l’ensemble 
des ménages. De toute façon, il n’y a pas trente-six solutions : si on a moins 
de rentrées à travers les cotisations, 
soit on baisse les prestations, soit on demande aux ménages de payer à la place des entreprises. C’est donc forcément pénalisant pour le pouvoir d’achat 
des salariés. Nous avons aussi un désaccord de fond avec l’idée que le travail serait un coût trop important, cause de tous les maux du pays. Pour la CGT, le principal problème est le coût du capital, et cela, 
ce n’est pas traité.
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lundi 13 janvier 2014

2014 Année internationale de solidarité avec le Peuple Palestinien selon l'O.N.U: la reconnaissance d'un combat légitime et une occasion à ne pas manquer

Le MJCF se félicite de l'adoption, lors de la 68ème Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies de la proclamation de l'Année Internationale de la Solidarité avec le Peuple Palestinien. Alors qu'il y a quelques jours à peine les bombes israéliennes pleuvaient sur Gaza, cette décision constitue une réponse cinglante envers la politique colonisatrice et impérialiste du gouvernement israélien.

Ce vote symbolise la pertinence du combat du peuple  palestinien dans sa lutte pour un État souverain et démontre la justesse de notre campagne nationale pour la une paix juste et durable en Palestine et nous encourage à continuer toute l'année à venir.
Il est intéressant de regarder en détail le contenu de cette résolution au-delà de la proclamation de l'année de solidarité.
Le texte a été voté par 110 votes pour et seulement 7 contres en comptant 56 abstentions. Cela démontre l'isolement politique et diplomatique d'Israël et de son allié de toujours les États-Unis.

Ensuite, la résolution "exige l'arrêt complet de toutes les activités israéliennes d'implantation dans le Territoire palestinien y compris Jérusalem-Est et demande qu'il soit mis fin à tous les actes de provocation, notamment de la part des colons israéliens à Jérusalem-Est (...)". L'écrasante majorité des pays de la planète condamnent donc fermement la colonisation israélienne!

Ce vote constitue donc une bonne nouvelle pour le peuple palestinien, mais il est en même temps une occasion à ne pas manquer. Il est nécessaire que les gouvernements, et particulièrement la France, agissent concrètement pour faire triompher la paix et la justice.Dans ce cadre le Mouvement des Jeunes Communistes de France réitère ses demandes immédiates:

- Reconnaissance par la France d'un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale
- Fin des accords économiques et militaires avec l'État Hébreux et notamment de la part de l'Union européenne
- Arrêt des investissements des grandes entreprises françaises dans les  territoires occupés

Pour la paix, pour le droit inaliénable du peuple Palestinien à avoir un État, 2014 sera, de nouveau, une année de lutte pour les jeunes communistes de France, agissons ensemble, ici et maintenant, en France, pays qui participe de l'oppression israélienne pour que les choses changent enfin, faisons vivre concrètement cette année de solidarité avec le peuple Palestinien. Nous ferons entendre cette voix dans tous les espaces et à l'occasion des échéances municipales et européennes.
Nous diffuserons massivement notre appel pour la reconnaissance de l'Etat palestinien et poursuivrons nos actions d'éducation populaire dans ce sens.
L'heure est à l'action!

Palestine libre, libres Palestiniens!

Ariel SHARON : une vie comme une traînée de sang

Par Raoul Marc Jennar
Les propos de François Hollande suite à la mort d’Ariel Sharon sont conformes au parti-pris du PS en faveur des politiques menées par le gouvernement d’Israël. Les commentaires d’un grand nombre de médias gomment bien entendu ce qui fut pourtant la réalité de la vie de cet homme qui aurait dû être jugé pour crimes contre l’humanité. Mais qui, comme tout Isrélien responsable de ce crime de masse, bénéficie scandaleusement de l’impunité la plus totale et de la complaisance d’un très grand nombre de journalistes.C’est bien pour échapper à la Justice et protéger Sharon que les USA et Israël ont exercé des pressions intenses sur la Belgique afin qu’elle vide de son sens sa loi dite de compétence universelle qui aurait permis à des survivants des massacres de Sabra et Chatila d’obtenir justice devant les tribunaux belges. C’est bien pour que les crimes commis par l’armée israélienne au Liban et dans les territoires palestiniens occupés échappent à toute justice que les USA ont exigé que la Cour Pénale Internationale ne puisse être compétente que pour des faits commis après sa création alors que le droit pénal international consacre l’imprescritpibilité des crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Des USA qui, comme Israël, ont finalement refusé de ratifier le traité créant la CPI.Voici la biographie de la vie de Sharon telle que je l’ai résumée en 2002 dans un document qui aurait du servir au procès de Bruxelles si les autorités belges n’avaient pas cédé aux USA et à Israël. J’avais, entre 1999 et 2002, effectué une enquête approfondie sur les massacres de Sabra et Chatila, y compris en me rendant à plusieurs reprises au Liban. Le 18 juin 2001, à Bruxelles, 23 personnes ont déposé plainte avec constitution de partie civile en application de la législation belge relative à la répression des violations graves du droit international humanitaire du chef de : actes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes portant atteinte aux personnes et aux biens protégés par les conventions de Genève signées à Genève le 12 août 1949. Les plaignants se sont constitués parties civiles contre MM. Ariel Sharon, Amos Yaron et autres responsables israéliens et libanais des massacres, tueries, viols et disparitions de populations civiles qui ont eu lieu à Beyrouth, du jeudi 16 au samedi 18 septembre 1982 dans la région des camps de Sabra et Chatila. Il n’y a pas eu de suite. Quand la fin justifie les moyens
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samedi 11 janvier 2014

Dieudonné: « Pour un combat anti-raciste efficace, déjouons tous les pièges »

Par Pierre Laurent et Fabienne Haloui
Aujourd'hui les rebondissements juridiques concernant l'arrêté préfectoral d'interdiction de Nantes, jette le trouble. La polémique fait rage sur la méthode Valls. Ces interdictions feront- elles taire la voix de la haine portée par Dieudonné ou vont-elles se transformer en boomerang, lui donnant un écho inégalé et renforçant l'image de victime dans laquelle Dieudonné se complaît? D'autres voies de combat contre les propos infamants de Dieudonné sont-elles nécessaires et lesquelles? Toutes ces questions méritent d'être posées pour apporter des réponses réfléchies, car l'inquiétude grandit devant l'engrenage médiatique et le tourbillon de haine qui sont en train d'aspirer, de diviser et de défigurer notre pays. Pour sa part, le PCF est convaincu de deux choses.
1) Le combat politique, idéologique et juridique contre toutes les formes de racismes doit redoubler. Le danger est là, palpable dans toute la société, nourri par toutes les frustrations, les déstabilisations, les déchirures nées de la crise sociale, politique, culturelle et morale que traverse notre pays. L'insupportable dérive antisémite de Dieudonné et la banalisation qui l'accompagne en sont un odieux témoignage comme l'ont été les insultes proférées tout au long de l'année à l'encontre de Christiane Taubira. Plus généralement, de multiples agressions ou discriminations racistes sont vécues au quotidien par nos concitoyens, le plus souvent dans l'anonymat et sans recevoir aucune sanction à la mesure du préjudice subi. Il faut ajouter à cela la dangereuse prolifération de propos et de thèses racistes dans le discours politique comme on le voit avec la stigmatisation de l'islam ou le rejet des populations roms. La solution n'est évidemment pas dans la hiérarchisation ou la compétition des racismes, on ne combat pas un racisme par un autre, mais elle appelle une lutte résolue contre toutes les formes de racismes et de discriminations. Cela suppose des paroles, mais aussi et surtout des actes. Le PCF propose de déclarer la lutte contre le racisme " grande cause nationale" en 2014.
2) Concernant Dieudonné, le PCF condamne avec la plus grande fermeté la dérive raciste et antisémite avérée de ce multirécidiviste de la haine. Ses propos, ses vidéos sont condamnables et doivent l'être. Les condamnations prononcées doivent être appliquées. La loi, notamment la loi Gayssot, le permet. Mais surtout, un combat politique est nécessaire pour démasquer l'imposture de Dieudonné. L'interdiction des spectacles est une voie juridiquement dangereuse et fragile, qui peut se révéler politiquement contre-productive dans un pays attaché comme le nôtre à la liberté d'expression. Elle nourrit la confusion quand il faudrait la lever pour combattre la banalisation inacceptable des propos de Dieudonné et des réseaux négationnistes qui l'épaulent. Nous appelons les jeunes qui croient voir en Dieudonné un combattant anti-système à ouvrir les yeux. Non seulement son antisémitisme est avéré, mais c'est un dangereux manipulateur qui instrumentalisme la dénonciation du passé colonial et esclavagiste de la France pour nourrir une redoutable spirale de la concurrence mémorielle des populations noires ou issues du Magrheb, justifiant sa propre dérive raciste. Ne tombez pas dans ce piège. Contre tous les racismes, le PCF est décidé à mener ce combat à vos côtés.
Communiqué du Parti communiste français

Gaza, l’électricité et l’ONU : Gérer l'inadmissible au quotidien

Par Sarah Katz
Le blocus israélien, qui dure depuis maintenant plus de sept ans, prive de tout les habitants de la bande de Gaza, et notamment des besoins essentiels que sont l’électricité et l’eau potable. L’Organisation des Nations unies (ONU), présente sur le territoire à travers diverses organisations déploie des moyens relativement importants pour venir en aide aux Gazaouis. Mais rien ne change au fond, tant que les violations des droits fondamentaux opérées par Israël, à Gaza comme en Cisjordanie demeurent impunies.

À Gaza, son nom est sur toutes les lèvres. On débat longuement de la probabilité de son apparition. Et lorsque, en début de soirée, le noir se fait soudain, c’est comme un frisson de frustration qui fait vibrer la ville. Et puis chacun s’affaire pour gérer au mieux l’absence de kahraba, nom arabe de l’électricité.

Dans ces premiers jours de décembre 2013, la bande de Gaza vit sous le régime de la pénurie d’énergie : essence, fuel, électricité manquent cruellement. Le siège, imposé par Israël depuis la victoire électorale du Hamas le 25 juin 2006 étrangle progressivement les quelque un million sept cent mille habitants de la bande1.

Des réponses exclusivement techniques
Pourtant, l’aide internationale ne fait pas défaut. L’ensemble de la complexe structure des Nations unies est présente sur le territoire restreint de Gaza, plus les organes construits spécifiquement pour la Palestine. Au premier rang desquels l’UNWRA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine) chargée des réfugiés et de leurs descendants, établie à la hâte en décembre 1949 devant le désastre humain de la première guerre de Palestine, et toujours en activité en 20132.


Que font-ils ? Ma foi, ils aident. Ils développent des projets, gèrent des secours depuis leurs immeubles protégés comme des ambassades. Avec une obstination certaine. La lourde porte en fer du QG de l’UNWRA est décorée de dessins naïfs évoquant la riche palette du devenir professionnel de la jeunesse de Gaza. La fresque porte une date : 1953. Mais la machinerie fatigue, du moins l’exprime-t-elle. Depuis plusieurs années elle s’annonce régulièrement en déficit (en moyenne de quelque 30 à 40 millions de dollars), prévient qu’elle ne pourra pas payer les salaires de son personnel et réduit progressivement la quantité d’aides allouées. Cet organisme technique des nations assemblées fait la quête, aidé cette année par un gentil « ambassadeur de bonne volonté », Mohamed Assaf, dont le parcours vainqueur dans le concours de chant « Arab Idol » vient d’enthousiasmer Gaza.