samedi 11 janvier 2014

Gaza, l’électricité et l’ONU : Gérer l'inadmissible au quotidien

Par Sarah Katz
Le blocus israélien, qui dure depuis maintenant plus de sept ans, prive de tout les habitants de la bande de Gaza, et notamment des besoins essentiels que sont l’électricité et l’eau potable. L’Organisation des Nations unies (ONU), présente sur le territoire à travers diverses organisations déploie des moyens relativement importants pour venir en aide aux Gazaouis. Mais rien ne change au fond, tant que les violations des droits fondamentaux opérées par Israël, à Gaza comme en Cisjordanie demeurent impunies.

À Gaza, son nom est sur toutes les lèvres. On débat longuement de la probabilité de son apparition. Et lorsque, en début de soirée, le noir se fait soudain, c’est comme un frisson de frustration qui fait vibrer la ville. Et puis chacun s’affaire pour gérer au mieux l’absence de kahraba, nom arabe de l’électricité.

Dans ces premiers jours de décembre 2013, la bande de Gaza vit sous le régime de la pénurie d’énergie : essence, fuel, électricité manquent cruellement. Le siège, imposé par Israël depuis la victoire électorale du Hamas le 25 juin 2006 étrangle progressivement les quelque un million sept cent mille habitants de la bande1.

Des réponses exclusivement techniques
Pourtant, l’aide internationale ne fait pas défaut. L’ensemble de la complexe structure des Nations unies est présente sur le territoire restreint de Gaza, plus les organes construits spécifiquement pour la Palestine. Au premier rang desquels l’UNWRA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine) chargée des réfugiés et de leurs descendants, établie à la hâte en décembre 1949 devant le désastre humain de la première guerre de Palestine, et toujours en activité en 20132.


Que font-ils ? Ma foi, ils aident. Ils développent des projets, gèrent des secours depuis leurs immeubles protégés comme des ambassades. Avec une obstination certaine. La lourde porte en fer du QG de l’UNWRA est décorée de dessins naïfs évoquant la riche palette du devenir professionnel de la jeunesse de Gaza. La fresque porte une date : 1953. Mais la machinerie fatigue, du moins l’exprime-t-elle. Depuis plusieurs années elle s’annonce régulièrement en déficit (en moyenne de quelque 30 à 40 millions de dollars), prévient qu’elle ne pourra pas payer les salaires de son personnel et réduit progressivement la quantité d’aides allouées. Cet organisme technique des nations assemblées fait la quête, aidé cette année par un gentil « ambassadeur de bonne volonté », Mohamed Assaf, dont le parcours vainqueur dans le concours de chant « Arab Idol » vient d’enthousiasmer Gaza.

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