lundi 24 février 2014

"Pacte de responsabilité" : le Medef déroule son programme (CGT)

Depuis l’annonce du « Pacte de responsabilité », propose par le Président de la République au MEDEF comme un pacte pour l’emploi, celui-ci  était sommé d’afficher ses engagements. Il vient de le faire en réussissant le tour de force de ne présenter aucune proposition qui concerne l’emploi.  Il encaisse le chèque de 30 milliards de suppression de la cotisation famille, et confirme les 20 milliards du Crédit Impôt Compétitivité Emploi.
Il ne prend aucun engagement, ni en termes d’emplois (un million d’emplois en 5 ans, c’est le rythme naturel de création d’emplois !) ni en termes de relance de l’investissement (renouveler les capacités de production, c’est le fonctionnement normal d’une entreprise !).
En focalisant sur les engagements du gouvernement dans le cadre du « Pacte de responsabilité », le MEDEF cherche à échapper à l’évaluation et au contrôle de l’enveloppe globale des 230 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises, sous forme d’exonérations sociales et fiscales.  Cela au moment où il exhorte les chômeurs à justifier du moindre euro dépensé dans le cadre de l’assurance chômage.
Le MEDEF ne s’engage sur rien, échappe à ses responsabilités et refuse de rendre des comptes, osant même appeler à un moratoire sur les lois qui « stressent les patrons ».
L’injonction faite aux parlementaires d’un moratoire législatif n’est ni plus ni moins que la remise en cause de la légitimité de la représentation nationale à produire des lois. C’est  la cohésion nationale et le respect des droits des salariés et de leurs représentants qui sont visés. Dans le collimateur de l’organisation patronale : les avancées acquises et votées sur la pénibilité, l’apprentissage, les stages, les contrats de générations pour les PME, la consultation du comité d’entreprise en cas de revente de l‘entreprise.
C’est insupportable.
Le « Pacte de responsabilité » donne l’occasion au MEDEF de dérouler son programme. Le projet soumis à discussion n’est rien d’autre que  sa feuille de route !
Lors de la réunion entre représentants patronaux et syndicats le 28 février prochain, il sera impératif de changer de cadre. La CGT y portera des propositions en faveur de l’emploi, des salaires, et de la protection sociale.

Pour que soient mises à l’ordre du jour des négociations avec les représentants des employeurs, des mesures en faveur des salaires, de la reconnaissance des qualifications, de la protection sociale et de l’emploi stable et de qualité, il est indispensable que les salariés investissent le terrain social. La CGT les invite à se mobiliser dans les prochaines semaines et notamment le 18 mars et le 4 avril.

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