samedi 22 mars 2014

Municipales : le visage anti-social et anti-écolo du Front National

Par Sophie Chapelle
Avec près de 600 listes validées dans 87 départements, le FN espère jouer un rôle d’arbitre dans de nombreuses villes. Et surfe sur le « virage social » du parti. Basta ! s’est donc penché sur les récents votes des élus frontistes dans les conseils régionaux du Nord-Pas-de-Calais, de Rhône-Alpes et de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Accords commerciaux, gaz de schiste, agriculture, transports... Autant de sujets sur lesquels les positions des élus FN contredisent les promesses de Marine Le Pen. Y compris lorsqu’il s’agit de soutenir des ouvriers en lutte contre la fermeture de leurs entreprises.
Passer d’un vote « contestataire » à un vote « populaire » est l’un des objectifs affichés du Front National pour les élections municipales. Mais dans les conseils régionaux – où le FN totalise 118 élus dans 12 régions [1] – il apparaît toujours comme un parti protestataire. Et incohérent. C’est ainsi que le 25 février, Marine Le Pen affirme déclarer « la guerre » au futur accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis (voir notre analyse). Or, quatre jours plus tôt, le groupe FN au conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) a agi en totale contradiction avec cette déclaration. Les élus frontistes ont en effet voté contre une motion demandant « l’arrêt des négociations sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ».
« Le Front National a toujours exprimé et voté son opposition formelle au traité transatlantique », assure Frédéric Boccaletti, conseiller régional de Paca, en réaction aux railleries provoquées par ce vote. « Ainsi que nous l’avons indiqué en séance plénière, nous souscrivons à une partie du texte de cette motion, mais pas à son intégralité », précise t-il. Juste avant de voter contre cette motion proposée par le groupe Front de Gauche, le conseiller frontiste Hubert de Mesmay a simplement déclaré : « Nous ne sommes pas d’accord avec certaines des dispositions de ce vœu, notamment sur les gaz de schiste ». Que dit la motion à ce sujet ? Une seule phrase, sur les deux pages de motion, y fait référence, précisant que l’accord transatlantique pourrait permettre d’imposer l’exploitation des gaz de schiste en France [2].
Questions environnementales : le FN face à ses contradictions
Le Front National ne s’étalera pas davantage sur ce vote. Que peut-on en conclure ? Une certaine inconstance... Au FN, la position sur l’exploitation des gaz de schiste varie d’une année à l’autre. En 2011 par exemple, le FN soutient les mobilisations des opposants aux gaz de schiste. Mais un an plus tard, Marine Le Pen se fait épingler pour ses propos contradictoires sur ce sujet. Lors des présidentielles, elle s’affiche fermement opposée à l’exploration, avant de considérer six mois plus tard que la refuser revient à « avoir une vision d’âge de pierre » (sic).
Quid de l’opinion « actuelle » de la patronne du FN ? « On ne peut pas ne pas explorer, mais nous ne sommes pas en position d’exploiter ». Limpide... Si le projet d’accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis est adopté, la réglementation encadrant la fracturation hydraulique, seule technique utilisée à ce jour pour extraire le gaz et le pétrole de schiste, pourra être contournée par les multinationales (voir ici).

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