mercredi 30 avril 2014

La CGT appelle à un « mois de mai social »

Retraites, salaires des fonctionnaires, réformes ferroviaires, la CGT multiplie les mobilisations
Face au plan d’austérité annoncé par le gouvernement Valls, la Confédération générale du travail (CGT) en appelle à l'irruption des salariés sur la scène sociale. Évoquant un « ras-le-bol de s’en prendre toujours aux salariés », l’organisation syndicale organise des mobilisations, tout au long du printemps.
 « Un beau » 1er mai
La mobilisation politique d’austérité de Manuel Valls va donner le ton ce ce 1er mai 2014. La CGT, la FSU, Solidaires et Force ouvrière, qui généralement fait cavalier seul, défileront ensemble. Cette unité a pour but de « donner corps à notre politique revendicative mais surtout à l’expression nécessaire des salariés », explique Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT. « Le gouvernement va devoir prendre en compte la colère des salariés qui monte dans le pays, insiste Thierry Lepaon, loin du discours tenu au Bourget par François Hollande », le Premier ministre a « tourné le dos aux travailleurs, préférant satisfaire le patronat ». Face à cette « injustice sociale et économique », la CGT encourage l'irruption des salariés sur la scène sociale dès le 1er mai et avec trois temps forts qui vont rythmer ce printemps "social".
Le 15 mai, stop à la précarisation des fonctionnaires
Le gouvernement a annoncé le gel du point d’indice, servant de base au calcul des salaires des fonctionnaires, de la fonction publique jusqu’en 2017.

En gelant les salaires, l’Etat souhaite réaliser 18 milliards d’euros d’économie d’ici 2017. Et c’est dans un « contexte d’effort économique national », selon le gouvernement, que les 5,2 millions de fonctionnaires en France vont devoir faire face à l’inflation et au coût de la vie, qui eux sont en perpétuel augmentation. Face à la dégradation du pouvoir d’achat des fonctionnaires, la CGT, accompagnée de la CFDT, CFTC, FA-FP, FSU, Solidaires et UNSA, demande une revalorisation immédiate du point d’indice, non effectuée depuis 2010. Ils souhaitent également la refonte de la grille des salaires pour une meilleure reconnaissance des compétences et des qualifications. Créer des postes avec des perspectives de carrière, pour « répondre aux besoins d’aujourd’hui et anticiper ceux de demain », conclue les revendications des différents syndicaux mobilisés. Avec ce nouveau gel, «  les fonctionnaires se sentent dévaloriser, mis de coté, alors que leurs services répondent à un besoin de l’Etat et du citoyen. Aujourd’hui, ce n’est plus supportable que le gouvernement se comporte de la sorte avec ses agents », explique Thierry Lepaon. Les organisations CFDT, CFTC, CGT, FA-FP, FSU-Solidaires et UNSA  appellent donc les agents des trois versants de la Fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière) à une journée nationale d’action et de mobilisation, le 15 mai, pour dire « Stop » à la baisse du pouvoir d’achat.

Marie-Christine Vergiat, candidate du Front de gauche dans le Sud-Est, a lancé sa campagne.

«L’Europe de la finance ça suffit, place au peuple », lance Marie-Christine Vergiat, députée européenne et tête de liste Front de gauche dans la circonscription Sud-Est au scrutin du 25 mai. Après le démarrage de sa campagne à Avignon et avant une conférence à Marseille, le 5 mai, elle était hier matin à Lyon. « Il faut rompre avec la philosophie des traités actuels, proposer des alternatives et en finir avec les politiques austéritaires votées par la droite mais aussi par les socialistes et les Verts, dénonce-t-elle. La tentative de taxation des transactions financières votée en 2010 par le Parlement européen est un exemple éclairant : elle devait rapporter 200 milliards d’euros, puis, de votes en négociations, le projet n’est plus que de 1 milliard. Les politiques au service des intérêts financiers n’ont que trop duré. »
Le « regard sur l’autre » est le fil conducteur que déroule Marie-Christine Vergiat, notamment dans son livre Pour une Europe de l’égalité et de la citoyenneté qu’elle vient de publier chez Arcane 17 (114 pages, 9 euros). « Depuis 1958, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes est indiquée dans les traités, mais nous constatons toujours des écarts importants, et la France se situe au milieu du peloton, s’emporte-t-elle. Que ce soit dans le domaine social ou dans la lutte contre les discriminations, nous devons au minimum obtenir des clauses de non-régression des droits et, mieux, tendre à rejoindre les statuts les plus positifs. »

Sur ces questions, comme sur celles des droits des migrants, « on sera le meilleur rempart aux idées nauséabondes de l’extrême droite en étant à l’offensive. La question n’est pas de craindre ce que pourrait penser un électorat, mais d’avoir du courage politique ».

jeudi 17 avril 2014

"Avec le sous-smic, Gattaz assure le service après-vente du pacte de responsabilité"

Depuis une semaine, suite à la déclaration de politique générale du nouveau premier ministre, nous assistons à une sorte de concours Lépine de la proposition la plus antisociale, la plus provocatrice pour le monde du travail, pour toutes celles et ceux qui subissent de plein fouet la précarité et l’explosion des inégalités.
Ce concours de la cupidité et de l'indignité se nourrit d'une déferlante médiatique, à longueur d'ondes et d'antennes, multipliant "les leçons d’économie pour les nuls", les rappels sur la dette, les difficultés des entreprises, le stress des patrons. Pierre Gattaz, lui, semble être en pleine forme, dopé quotidiennement par les annonces et des décisions du Gouvernement. Hier avec le volte-face sur le rythme pour atteindre le dogme des 3% de déficit, le 23 avril avec, en conseil des ministres, la saignée de 50 milliards d'euros dans la dépense publique et sociale. "Plus vite, plus fort", le patron du Medef s'applique et propose un sous-smic avec, de nouveau, la promesse, recyclée, de créer " un million d'emploi en 5 ans". Rappelons que cet objectif est un marché de dupes, notre économie crée aujourd'hui annuellement 250 000 emplois. Dans le climat ambiant, le patron du Medef se croit autorisé à cette nouvelle sortie qui n'est pour lui que le service après-vente du pacte de responsabilité.

La marche du 12 avril pour des alternatives à l'austérité, le rendez-vous syndical du 1° mai et celui du 15 avec toutes les organisations syndicales des fonctionnaires, le débat d'orientation qui se lève au sein du Parti socialiste après la désignation par l'Elysée du nouveau premier secrétaire, sont là pour rappeler au Medef et au Gouvernement que le terrain n'est pas dégagé.
Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

17 avril : Soirée de solidarité pour la libération de Marwan Barghouti et des prisonniers politiques palestiniens

JEUDI 17 AVRIL à 19 H
Espace Niemeyer – Place du Colonel Fabien

avec
Haël Al Fahoum
ambassadeur de la Palestine en France

Michelle Demessine
sénatrice

Patrick Le Hyaric
Directeur de l'Humanité
Député européen

Mejdaline Mhiri
Mouvement de la Jeunesse communiste de France
et de nombreux invités

mercredi 16 avril 2014

Meeting Front de gauche - Lancement de campagne des Européennes : intervention d'Alexis Tsipras


Meeting du Front de gauche avec Alexis Tsipras... par CN-PCF

Déclaration unitaire: 1er MAI 2014 (CGT/FO/FSU et SOLIDAIRES)

Comme réponse à la sanction électorale des municipales, le Président de la République vient de nommer Manuel Valls à Matignon. Devant les députés, le nouveau Premier Ministre, vient de préciser le cap politique pour les années qui viennent.
Cela se résume en quelques mots : austérité renforcée, sacrifices et reculs sociaux amplifiés pour les salariés et nouveaux cadeaux pour le patronat et les grands actionnaires du CAC 40 !
C’est la poursuite et l’aggravation des politiques précédentes qui n’ont fait que nous enfoncer dans la crise et la régression sociale. Tous les salariés en payent le prix fort au quotidien.
Avec Manuel Valls, c’est le « pacte de responsabilité » puissance 2 ! Cet autisme politique nous mène droit dans le mur ! Nous poursuivrons notre combat contre ce pacte.
Cette politique d’austérité alimente le terreau sur lequel grandissent idées les plus réactionnaires, le repli sur soi et la peur de l’avenir. Dans  toute l’Europe,  les idées d’extrême droite trouvent un écho en avançant des fausses solutions, dangereuses, en faisant mine de reprendre à leur compte les aspirations des salariés ! C’est un leurre pour avancer masqués !
Le Premier Ministre reprend à son compte le trop fameux « coût du travail » cher au patronat. Thème dominant dans le débat public sans jamais aborder la cause réelle de la crise actuelle : celle du coût du capital.
Le MEDEF rêvait d’en finir avec le financement de la sécurité sociale, par le biais des cotisations sociales : le nouveau Premier Ministre l’impose dans sa déclaration de politique générale à l’assemblée. Tout comme il impose le pacte de responsabilité dans un vote global qui ne laisse aucune autre alternative.
Pour faire semblant d’avoir écouté les électeurs, il propose un « pacte dit de solidarité » au moment où ses annonces vont aggraver les sacrifices pour les salariés.
Ce « pacte de solidarité » s’apparente fortement aux « contreparties » avancées comme une compensation aux cadeaux fiscaux et régressions sociales contenues dans le pacte de responsabilités.

mardi 15 avril 2014

L'égalité homme/femme on leur fait un dessin ?


Pour l'égalité femmes-hommes : On leur fait un... par CN-PCF

Marxistes des deux rives

Par Jean Ortiz
Le 8 avril un panel de marxistes des deux rives du "charco" (l’océan), se sont rencontrés à Paris, à l’initiative conjointe de l’association "Espace Marx" et de l’ambassade de l’Etat plurinational de Bolivie. Une initiative forte, pertinente et stimulante, présidée par Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Les uns et les autres étaient appelés à réfléchir ensemble, à s’apostropher, sur "l’avenir de la gauche européenne" et sur "l’actualité du marxisme".

La rencontre s’articulait autour d’un "grand conférencier" bolivien, le vice-président Alvaro Garcia Linera, l’un des penseurs majeurs de la gauche latino-américaine, connu notamment pour ses recherches sur "marxisme et indianisme", déclinées sous formes de travaux pratiques par la révolution bolivienne.
Chacun sait combien en Europe la pensée marxiste est minorée, voire censurée, stigmatisée, étouffée, quasi bannie des universités. Mais elle résiste plutôt bien et se renouvelle, se "questionne", s’enrichit, au nez et à la barbe des nouveaux Inquisiteurs de la pensée unique et du bipartisme. Michael Lowy, André Tosel, Razmig Keucheyan, Etienne Balibar, ont exposé des points de vue décapants, et planté au vice-président bolivien de stimulantes banderilles.
De l’autre côté du "charco"... On assiste en Amérique latine, depuis une vingtaine d’années, à un retour en force de la pensée critique, du marxisme et de ses diverses lectures, de la contestation du capitalisme. Il a précédé les processus de transformation sociale en cours. La légitimité, l’hégémonie, du néolibéralisme sont largement contestés. Le marxisme renoue en quelque sorte avec ses sources endogènes continentales. Le "premier marxisme" des années 1920 et en partie 1930, en Amérique latine, fut "créole", hétérodoxe, ouvert, fécond. Les pensées du Cubain Julio Antonio Mella et du Péruvien José Carlos Mariategui, témoignent de cette fraîcheur, de cette vigueur. Puis vint la prise en main par l’Internationale communiste, la "soviétisation", la soumission à un centre, à un modèle exogène...
Alvaro Garcia Linera a mis insistamment l’accent sur la nécessité des "grands récits", de la reconquête idéologique, culturelle, en abandonnant, face aux échecs, toute sinistrose, tout "repli auto-complaisant" ; tout comme l’urgence d’alternatives viables, d’horizons crédibles. Cet (ces) "horizon d’époque", crédible, est pour lui le communisme, "qui ne peut être que pluriel et démocratique".

lundi 14 avril 2014

Rassemblés à gauche contre l'austérité

 
Regarder toutes les videos
Dès 13h, les drapeaux rouges ont envahi la place de la République, à Paris où la statue est affublée d’une banderole portant l’inscription « Hollande ça suffit ! ». D'énormes ballons portant les logos de différentes organisations syndicales flottent dans le ciel en signe de ralliement pour les salariés en lutte. De nombreuses personnalités du monde associatif, des universitaires, des artistes se sont également donné rendez-vous pour marcher ensemble contre l’austérité.
«Quand on est de gauche, on taxe la finance», «Quand on est de gauche, on est du côté des salariés», ou encore «Quand on est de gauche, en Europe c’est l’humain d’abord» peut-on lire sur les différentes banderoles tandis qu’un homme portant le masque de Guy Fawkes (Anonymous) tient à bout de bras un carton portant l’inscription « Envoyons Vallser l’austérité »
Dès 14h, en tête du cortège, face à Pierre Laurent et Jean Luc Mélenchon qui encadrent leur invité d’honneur Alexis Tsipras, le candidat de la gauche européenne à la présidence de la Commission européenne, une nuée de micros et de caméras se pressent. « Il y a même Besancenot, dis donc ça fait bien longtemps que l’on ne l’a pas interviewé dans une manif ! », lâche une consœur de l’AFP. Plus étonnant encore que la présence du porte-parole du NPA qui avait appelé à manifester ainsi qu’un collectif d’associations et plusieurs fédérations syndicales, celle de Liêm Hoang Ngoc, membre du Bureau national du PS. Cet économiste qui s’affiche en tête de la marche confirme le « grand trouble dans l’aile gauche du PS », suite à la nomination de Manuel Valls.
C’est en rangs serrés que le cortège s’est ébranlé en direction de la place de la nation. Place Léon Blum, C’est la statue de l’homme d’état qui est mise à contribution avec une pancarte portant ces mots : « Ils sont fous. Même moi, je n’aurais pas voté Valls »
Malgré l’ambiance joyeuse, les visages étaient graves et une certaine ferveur était palpable parmi les manifestants, conscients de l’enjeu de cette mobilisation. « L’heure est grave, on ne peut plus rester sans réagir, me confie une jeune femme. Je ne suis adhérente à aucun parti politique, mais là, il faut qu’ils comprennent que ça suffit ! On a voté pour chasser Sarkozy du pouvoir, ce n’est pas pour avoir la même politique. Il faut un virage à gauche, Hollande le doit à ceux qui l’ont élu. »
Lire la suite

Lettre d'une militante qui quitte le PS

Caroline de Haas , ancienne dirigeante de l'Unef et d'Osez le féminisme vient de quitter le PS. Dans la lettre ci-dessous, publiée sur son blog, tout est dit. Comme elle j'espère que "les chemins de toutes et tous les militants de gauche finiront par se retrouver pour construire ensemble un projet politique qui fasse reprendre à notre société la marche du progrès".

"Premier Secrétaire du Parti socialiste
10, rue de Solférino
75007 PARIS
Objet : Démission

Cher Harlem ou celui (celle ?) qui te remplacera,
Je souhaite mettre fin aux mandats que j’exerce au Parti socialiste. Après 13 ans de militantisme, je rends ma carte.
Je me suis engagée en politique convaincue que les injustices et les inégalités n’étaient pas la faute à pas de chance mais le produit de choix politiques qui ont toujours favorisé quelques-uns au profit de tous les autres. J’ai adhéré au Parti socialiste convaincue que nous pouvons transformer le réel et que l’organisation collective d’individus doués de raison est le meilleur moyen de contrer un ordre établi qui creuse les inégalités, fragilise nos sociétés et porte en son sein le rejet des autres, quels qu’ils soient.
Depuis deux ans que la gauche est au pouvoir, j’ai le sentiment que nous avons plus géré que transformé. Comme si le pouvoir nous avait changés au point que nous ayons abandonné toute analyse des rapports de forces. La société est traversée par des intérêts contradictoires, notamment économiques : nous devons choisir pour qui nous voulons agir et nous battre. C’est bien d’une bataille dont il s’agit. Car dans ces rapports de force sociaux, la gauche est – devrait être – du côté des salariées et salariés, des femmes et des hommes qui ne détiennent pas le pouvoir, les codes culturels ou les richesses. Nous devrions être leur porte-voix et leurs défenseurs.
Nous avons cessé ce combat. La liste de nos renoncements est si longue ces derniers mois que cela donne le tournis. Au lieu de construire un rapport de force et de nous dégager des marges de manœuvres politiques et économiques pour mieux répartir les richesses, nous avons – presque méticuleusement – remis en cause nos fondements politiques.
Nous avons fait reculer la gauche dans les têtes et dans les faits lorsque nous avons parlé de coût du travail ou lieu de parler de la richesse qu’il constitue et du coût – exorbitant – du capital. Nous avons fait reculer la gauche quand nous avons hésité ou capitulé face à des ultra-conservateurs minoritaires. Nous avons fait reculer la gauche lorsque nous avons entériné une réforme des retraites contre laquelle nous étions descendus dans la rue dix-huit mois auparavant. Nous avons fait reculer la gauche lorsque nous avons choisi de parler de « ras-le-bol fiscal » ou du « trop d’impôts » plutôt qu’engager la fameuse réforme fiscale promise en 2012. Nous allons faire reculer la gauche avec le « pacte de responsabilité » qui demande aux salariés et salariées de financer des exonérations pour les entreprises, sans qu’aucune contrepartie solide soit exigée.
Lire la suite

vendredi 11 avril 2014

Samedi, ensemble, marchons pour le respect du message des urnes

Par Patrick Le Hyaric
Au lieu de tenir compte lucidement de la catastrophe électorale, le Président de la République choisit la voie d’une suicidaire fuite en avant. Avoir désigné comme premier ministre, celui-là même qui a été très minoritaire lors des primaires organisées par le Parti socialiste, parce que jugé trop libéral, était déjà une inquiétante indication. Lui donner comme mission essentielle, comme il l’a confirmé dans sa déclaration de politique générale devant le Parlement, le respect du paquet cadeau de dizaines de milliards aux grandes entreprises, sans contrepartie pour l’emploi et les salaires, dans le cadre d’un plan d’austérité de cinquante milliards pris sur les dépenses de santé et une série de crédits publics utiles, dont ceux concernant les engagements pour l’école, tout en sacrifiant les budgets des collectivités locales, revient à mépriser totalement les électrices et les électeurs qui ont, de différentes manières, poussé un cri d’alarme et réclamé des choix conformes à leurs attentes. Cette déclaration est une opération visant à convaincre nos concitoyens de s’insérer et d’accepter les terribles conséquences de la guerre économique dans laquelle M. Valls veut inscrire notre pays, ses ouvriers, ses paysans, ses employés et cadres. Il a parlé comme un comptable en chef, pour faire respecter les durs critères européens et demander de tailler en pièces toute l’architecture des collectivités territoriales. Et une nouvelle fois il invente un dispositif favorisant la pression vers le bas sur les salaires, en exonérant de cotisations patronales les salariés payés au SMIC.

D’ailleurs, au moment où se négocie le dangereux projet de marché transatlantique, le commerce extérieur passe sous l’égide du ministre des affaires étrangères. Les services diplomatiques deviennent ainsi le bras armé commercial des sociétés multinationales et de la guerre économique. Ainsi, F. Hollande a décidé de passer en force pour complaire aux puissances d’argent.

Européennes 2014 : Rompre et refonder l'Europe, le texte du Front de gauche.

Les peuples d'Europe sont dans la tourmente de la crise mondiale du capitalisme financiarisé. La crise est généralisée, le chômage et la pauvreté explosent, les économies des pays de l'UE sont très majoritairement en récession. Les dogmes ultralibéraux, les traités européens et ceux qui les défendent encore sont lourdement responsables de la crise en Europe. Les tenants du consensus libéral, quels qu'ils soient, en ont fait une opportunité pour accélérer les réformes libérales contre les travailleurs et toutes les formes de solidarités nationales, locales, européennes avec les politiques d'austérité violentes, imposées ça et là par la Troïka. En France, François Hollande a trahi ses engagements et ceux qui lui ont fait confiance en 2012. Il est aujourd'hui l'allié de Merkel et de la droite européenne, du MEDEF et des marchés.
Dans ce contexte, les élections européennes du 25 mai 2014 seront décisives pour redonner la parole confisquée aux citoyens, stopper l'austérité et ouvrir la voie du redressement social, économique et écologique de notre pays. A juste titre, les politiques d'austérité et la méthode autoritaire employée pour les faire appliquer font aujourd'hui l'objet d'un rejet massif des peuples. Des millions de femmes et d'hommes se mobilisent contre ces choix qui dégradent leurs conditions de vie et de travail, qui attaquent leurs droits sociaux et politiques. Il faudra que cette colère s'exprime, il faudra que de cette colère puisse émerger un espoir, celui de celles et ceux qui n'ont pas renoncé au changement et au progrès humain.

Nous pouvons être la bonne surprise de ces élections, bouleverser le paysage politique en France, faire gagner la gauche qui s’oppose à la politique d’austérité. Cela bousculerait des rapports de force ouvrant la voie pour rassembler une majorité alternative à la politique du gouvernement. Puisque l'élection européenne est la seule qui se tienne au même moment dans toute l’UE, elle peut permettre de faire converger les puissantes résistances populaires qui se sont considérablement développées ces dernières années, les forces disponibles à gauche, elles aussi en progression en Europe, contre l'austérité et pour des solutions de progrès à la crise.

jeudi 10 avril 2014

Européennes : le Front de gauche peut enfin se lancer en campagne

Après bien des négociations le PCF, le PG et Ensemble ! ont trouvé un accord sur la répartition des têtes de liste qui reconduit les quatre eurodéputés sortants.
Ils y sont finalement parvenu. Après de longs jours de blocage, le PCF et le Parti de gauche (PG) ont signé un accord, hier soir, pour constituer les listes du Front de gauche en vue des européennes. « Enfin, la campagne va pouvoir commencer », s’est félicité Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. A six semaines du vote (qui aura lieu, en France, le 25 mai), ce n’est effectivement pas trop tôt, le Front de gauche étant le dernier parti à déposer ses listes et se préparant donc à une campagne éclair.
Le PCF s’arroge trois têtes de liste, toutes sont des eurodéputés sortant : Patrick Le Hyaric, directeur de L’Humanité, fera campagne pour l’Ile-de-France, l’ancien maire de Calais, Jacky Hénin, sera tête de liste dans le Nord, et Marie-Christine Vergiat dans le Sud-Est. Cette dernière, qui n’est pas encartée au PCF même si elle en est proche, est une candidate « d’ouverture ».
Côté Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon sera candidat à sa réélection dans le Sud-Ouest, Gabriel Amard, qui a quitté la présidence de la Communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne, concourra pour la première fois dans l’Est, et Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale à l’écosocialisme, sera tête de liste dans le Centre. Les autres figures du PG également en lice sont Eric Coquerel, 2e sur la liste de Vergiat dans le Sud-Est, et l’avocate Raquel Garrido, 2e en Ile-de-France.

Pour les autres composantes du Front de gauche : Myriam Martin, d’Ensemble !, est tête de liste dans l’Ouest, une circonscription largement gagnable, et une représentante de Gauche Unitaire sera en deuxième position sur la liste dans le Nord.

Hollandisme révolutionnaire

Par Philippe Marlière
Il y a deux ans, un démographe donnait une interview choc dans les colonnes du Nouvel observateur. Contre la droite sarkozyste « inégalitaire » qui désignait des boucs émissaires (immigrés, jeunes, chômeurs) comme responsable de la crise, il saluait l’« appréciation très perspicace du sens de l’histoire » de François Hollande, ainsi que son plaidoyer pour une présidence « normale ». Il voyait un candidat socialiste « revenu au principe d’égalité », qui « prend le parti du peuple ». Il pariait sur un « hollandisme révolutionnaire » qui poserait la question du pouvoir de la finance une fois aux commandes de l’État, car les circonstances économiques et politiques du moment « l’amèneraient à se radicaliser ». [1]
N’accablons pas l’auteur de ces fortes paroles : le pronostic de notre démographe s’est en partie avéré pertinent : d’une part, les « circonstances » ont effectivement amené le président de la république à se radicaliser. Seulement c’est une radicalisation à droite, et non à gauche, qu’il a opérée. D’autre part, le hollandisme est effectivement de nature « révolutionnaire » dans le paysage politique français : Thatcher avait son ennemi de l’intérieur, les mineurs, Hollande a désormais le sien : la gauche de transformation sociale. Deux ans à peine après son élection, je propose une ébauche topographique du hollandisme présidentiel : où se situe-il et où nous amène-t-il ?
 À droite du New Labour
Le cap a été fixé dès le lendemain de l’élection présidentielle. Contrairement à la promesse de campagne, il n’y a eu aucune renégociation du pacte de stabilité germano-européen qui condamne virtuellement l’eurozone à des politiques d’austérité ad aeternam. La politique sociale et économique du gouvernement est uniquement au service des intérêts des possédants. Le monde de la finance et de l’actionnariat, vivement décrié dans le discours du Bourget, est choyé. Il n’est pas une semaine sans que le gouvernement ne lui a octroie de nouveaux abattements fiscaux au nom d’un surréaliste « ras-le-bol fiscal ». Les patrons du CAC 40 ou de start up menacent et leurs vœux sont aussitôt exaucés. Le pacte de responsabilité est la caricature de ce hollandisme antisocial : faire des milliards d’euros d’économie sur le dos des travailleurs, petits et moyens, pour les redistribuer aux patrons et actionnaires sans contrepartie économique et sociale. Le hollandisme révolutionnaire n’est vraiment pas l’adversaire de la finance. Il est, au contraire, son plus fidèle et dévoué allié.

mardi 8 avril 2014

Menaces sur le smic !

Par Pierre Khalfa
Le Smic est régulièrement la cible d’attaque de la part des économistes néolibéraux. Fin 2012 déjà, un rapport du groupe d’experts chargés de faire des recommandations au gouvernement sur le sujet proposait une remise en cause de son indexation actuelle et avançait comme pistes possibles d’évolution une régionalisation ou la création d’un « Smic jeune »[1]. Un de ces « experts », Gilbert Cette sort aujourd’hui un livre, « Changer de modèle »,  avec deux autres économistes, Philippe Aghion et Elie Cohen, dans lequel il reprend ce type de préconisation avec pour argumentation qu’un salaire minimum trop élevé peut nuire à l’emploi. Mais ce sont les déclarations le 2 avril sur LCP de Pascal Lamy, ex directeur de l’Organisation mondiale du commerce et adhérent de longue date du Parti socialiste, qui ont fait le plus sensation. Que nous dit-il ? Qu’à ce « niveau de chômage, il faut aller vers plus de flexibilité, et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic (…) un petit boulot, c’est mieux que pas de boulot ». Certes le nouveau ministre des finances Michel Sapin a déclaré n’être pas favorable à cette proposition, mais combien de temps cette position sera-t-elle tenue dans un contexte où le président de la République s’est totalement converti au dogme de la compétitivité.
Le débat sur le Smic est donc relancé et il faut une fois de plus reprendre l’argumentation face aux contrevérités qui nous sont régulièrement assénées[2]. Le Smic remplit trois fonctions : limiter la grande pauvreté salariale, garantir le pouvoir d’achat et lutter contre les inégalités salariales. Toute augmentation du Smic permet à la fois une diminution de l’éventail des salaires et une réduction des inégalités salariales entre les femmes et les hommes car les femmes sont près de deux fois plus souvent au SMIC que les hommes. S’attaquer au Smic, c’est donc s’attaquer aux femmes. Alors que le gouvernement affiche l’ambition de réduire les inégalités salariales entre les sexes, et alors qu’elles ne diminuent plus depuis le milieu des années 1990, c’est au contraire une nette revalorisation du Smic qui serait indispensable pour réduire ces inégalités.
Un emploi à bas salaire est défini comme un emploi dont le salaire inférieur aux 2/3 du salaire médian[3]. L’augmentation relative du Smic par rapport au salaire médian a incontestablement permis que la proportion de bas salaires baisse dans les deux dernières décennies. 

Mardi 15 avril, témoignages de Palestiniens

L’ « Association France-Palestine Solidarité » (AFPS-Grenoble) organise mardi 15 avril à 19h30 une soirée de témoignages sur le thème : « Quatre Palestiniens chez nous ».
Hamda, Qamar, Basem et Abu Saqr nous parlerons de leur vie quotidienne, de leur travail, de leurs enfants, de leurs revenus, de leurs difficultés de circulation ....
De leurs joies, mais aussi de tous les problèmes liés à l'occupation de leur terre par l'armée israélienne et les colons.
Cette soirée de témoignages et d’échanges se déroulera :





Mardi 15 avril à 19h30
Maison des Habitants du Centre-ville
2 rue du Vieux Temple à Grenoble

(Tram A - arrêt Notre Dame - Musée)

samedi 5 avril 2014

Menus des cantines dans les mairies FN : Marine Le Pen fait de la laïcité à l'envers

Une fois de plus, le Front national usurpe le principe de laïcité. En effet, Marine Le Pen vient de l'invoquer pour justifier une offensive anti-musulmans à peine masquée dans les cantines, où elle entend n'accepter "aucune exigence religieuse dans les menus des écoles" des mairies conquises par le FN. Il s'agit d'un acte d'hostilité caractérisée qui manifeste la volonté d'accréditer un climat d'affrontement identitaire dévastateur. Sinon, pourquoi cette déclaration de guerre ?
Marine Le Pen, fait de la laïcité à l'envers. Dans de nombreuses cantines, des formules sont trouvées pour permettre aux enfants de manger à leur faim de la manière la plus équilibrée quelles que soient leurs habitudes alimentaires. Cela se fait dans la mesure des moyens existants et sans répondre à quelque injonction d'ordre religieux que ce soit. L'objectif du service public doit être de répondre aux besoins dans l'égalité des droits. Édicter cette règle, c'est priver des enfants de repas pour faire exercer un odieux chantage contre leurs parents.
La laïcité ne saurait être un cheval de Troie des politiques discriminatoires prônées par l'extrême droite. C'est un principe qui met en œuvre la liberté, l'égalité et la fraternité. Marine Le Pen n'a décidément rien compris à la laïcité. Et sous le vernis, le Front national n'a pas beaucoup changé. Et il ne craint pas de porter la première charge contre des enfants.
Pierre Dharréville, responsable PCF des questions de laïcité et des relations avec les croyants

Le travail, grand absent du scrutin européen

Par Laurent Vogel
Faites vous-mêmes le test : dans la campagne pour les élections européennes, combien de fois avez-vous entendu des propositions claires pour améliorer les conditions de travail et combattre la précarité ? Pourquoi le travail est-il un angle mort des débats européens ? Le travail est pourtant au cœur des enjeux actuels : celui de la démocratie, de la redistribution des richesses, de l’écologie, de l’espérance de vie. Laurent Vogel, directeur du département Santé et sécurité de l’Institut syndical européen, explique en quoi le travail est une question centrale pour l’Europe et les débats politiques à venir.
Dans la campagne actuelle pour les élections européennes, les divergences ne manquent pas, les débats peuvent être vifs. Pour bien des candidats, le travail est comme le sexe chez les puritains. On le devine partout, on ne le mentionne jamais. On préfère « causer » immigration, environnement, croissance, citoyenneté. Plus facile de décliner le mot « sécurité » à toutes les sauces… tout en acceptant la précarisation de l’emploi.
Le premier ministre britannique David Cameron déclenche les hostilités contre les immigrés roumains et bulgares. Dans le même temps, son gouvernement mène avec acharnement la lutte contre toute législation qui harmoniserait les conditions de travail en Europe. Il préconise la loi de la jungle mais feint d’en déplorer les conséquences. On aurait tort d’ignorer le danger d’un tel discours. Il dépasse largement les limites de telle ou telle formation politique.
Les Trente glorieuses et le « compromis social » en Europe
L’actuelle Union européenne est née d’un projet politique lié au contexte des « Trente Glorieuses » [1]. Cette période de l’histoire commence dans les années de la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale. Elle prend fin vers la moitié des années 70 avec la crise économique, la contestation sociale, la lente désintégration du bloc soviétique. Pendant cette période, dans les États fondateurs de l’Union européenne, le libéralisme est tempéré par d’importantes concessions sociales.
La croissance est soutenue et repose sur la position dominante de l’industrie européenne dans les activités à haute valeur ajoutée (industrie automobile, chimie, aéronautique, etc.). Sous la pression des luttes ouvrières, les richesses sont réparties de façon moins inégale par rapport aux époques qui ont précédé et suivi. Le contexte est favorable à une culture du compromis. La sécurité sociale se développe, les relations collectives de travail s’institutionnalisent.
L’emploi prime sur la qualité du travail. La création de la Communauté économique européenne peut être comprise sous deux facettes : 1) un processus interne ouest-européen de rapprochement entre des États autour d’un projet commun ; 2) l’affirmation d’une spécificité de l’Europe occidentale dans ses rapports d’alliance et de différenciation vis-à-vis des États-Unis, et d’une opposition avec les régimes staliniens de l’Est.
Pas de mécanismes de redistribution massive entre les États

vendredi 4 avril 2014

Remaniement / Valls / Marche du 12 avril / Européennes / Point presse de Pierre Laurent 3 avril 2014


3 avril 2014 - Déclaration de presse de Pierre... par CN-PCF
Extrait de sa déclaration devant la presse le 3 avril 2014

"J'appelle les forces vives de notre peuple, les forces vives de la gauche sociale, politique, syndicale, culturelle, intellectuelle à se ressaisir. Je les invite à se rapprocher, à parler, à redéfinir ensemble les objectifs d'un nouveau cap politique à gauche, à décider d'agir ensemble pour imposer le retour à ces choix. Je leur lance à toutes et à tous un appel solennel au rassemblement et à la construction commune.

Aux travailleurs de toutes conditions, aux jeunes, aux abstentionnistes qui ne se reconnaissent plus dans le pouvoir actuel mais se reconnaissent dans les valeurs d'égalité, de justice, de fraternité de la gauche, aux socialistes qui ressentent, je le sais en grand nombre, douloureusement le désastre en cours, aux écologistes qui viennent de décider de sortir du gouvernement, à tous, je dis travaillons ensemble pour reconstruire une feuille de route partagée, une ambition commune, l'espoir d'une alternative politique à gauche.
Les besoins sont immenses, la France à la force d'y répondre.
Ensemble, nous pouvons refuser le pacte de responsabilité imposé par le Medef et les 50 milliards de réduction des dépenses publiques, en exigeant la remise à plat des politiques d'exonération de cotisations sociales coûteuses et inefficaces pour reconstruire de nouvelles politiques d'emplois, de formations, de services publics..."

Appel à la solidarité avec la Révolution bolivarienne et le mouvement paysan vénézuélien

Par Via Campesina
Au nom de La Via Campesina International, mouvement de paysannes et de paysans qui réunit environ 200 millions de familles dans plus de 77 pays, nous exprimons notre solidarité envers le peuple du Venezuela, son mouvement paysan et sa Révolution bolivarienne – laquelle est la cible de la grande croisade impérialiste ; les forces rétrogrades de la droite à l’intérieur et à l’extérieur du Venezuela tentent de reprendre le pouvoir qu’elles ont démocratiquement perdu dans des élections, une défaite reconfirmée à de nombreuses reprises.
Pour nous, qui luttons pour la justice sociale, la réforme agraire et la souveraineté alimentaire, la Révolution bolivarienne est un exemple de transformation et d’inclusion sociale. Nous, femmes, jeunes, travailleurs et travailleuses agricoles, pêcheurs, peuples indigènes et travailleurs et travailleuses migrants, nous condamnons toute tentative de coup d’État. Les médias tentent d’introduire cette idée dans l’imaginaire collectif en montrant des manifestants et manifestantes qui protestent contre les effets de la guerre économique que mènent les puissants secteurs oligarchiques, fascistes et impérialistes pour déstabiliser le gouvernement du président Nicolás Maduro.
Depuis le décès du président Hugo Chávez, véritable leader de l’intégration latino-américaine, l’empire nord-américain et ses alliés dans la région sous-estiment le brave peuple vénézuélien. Ils se trompent en pensant qu’il suffit d’utiliser la violence physique, économique et médiatique pour parvenir à dominer à nouveau cette région qui aujourd’hui possède d’importants espaces d’intégration, notamment l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques), l’UNASUR (Union des nations sud-américaines) et la CELAC (Communauté d’États latino-américains et des Caraïbes).
Ce n’est pas par hasard si la tentative de déstabilisation ait été déclenchée peu après le sommet de la CELAC à La Havane, alors que la République bolivarienne du Venezuela assumera l’année prochaine la présidence du Mouvement des non-alignés. C’est dans ce contexte que nous de La Vía Campesina International, forts des centaines de milliers de femmes et d’hommes organisés dans la Coordinadora Latinoamericana de Organizaciones del Campo (CLOC, Coordination latino-américaine d’organisations paysannes), nous continuerons de nous mobiliser pour défendre les processus de transformation et les luttes que soutiennent nos peuples d’Amérique latine.

jeudi 3 avril 2014

Nouveau gouvernement : « Une sidérante fin de non recevoir »

Alors que la politique gouvernementale a été très fortement sanctionnée lors des élections municipales, la composition de nouveau gouvernement confirme une sidérante fin de non recevoir, symbolisé par le choix de M.Valls à Matignon, un véritable acharnement de F.Hollande et des principaux dirigeants du PS à ne pas prendre en considération l'état réel du pays, le niveau des attentes et des souffrances.
Rien ne change ? Pas exactement puisque ce gouvernement « resserré » sera celui d'une accentuation de la cure d'austérité avec, comme première conséquence, une aggravation de la crise politique.
Symbole saisissant, a peine quelques minutes avant l'annonce du nouveau gouvernement, F.Hollande partait pour Bruxelles avec, sous le bras, le pacte de responsabilité, les 50 milliards d'euros d'économies et une nouvelle attaque contre le financement de la sécurité sociale déguisée en « pacte de solidarité ».
Nous proposons de prendre une tout autre direction avec la marche du 12 avril, celle du sursaut citoyen et populaire, d'une remobilisation de l'ensemble de la gauche, avec des socialistes et des écologistes qui ne veulent pas de l'austérité comme seul horizon.

Aujourd'hui, ce gouvernement dont le combat consiste à abandonner notre pays aux marchés financiers ne dispose pas d'une majorité de gauche à l'Assemblée nationale. Les prochains jours peuvent ouvrir une nouvelle séquence politique avec un grand débat sur les alternatives, les solutions, les grands chantiers à engager pour un changement de gauche.
Olivier Dartigolles-PCF

Pourquoi le PS de Hollande a cassé (provisoirement?) la gauche

par Y. Quiniou
La gauche a une longue histoire tumultueuse qui, après la scission de Tours, a cependant réuni le PS et le PC à plusieurs reprises, permettant des avancées sociales importantes: en 1936, à la Libération, en 1981-1983 et, pour une part, avec le gouvernement Jospin. Ces conquêtes communes ont contribué à remodeler le capitalisme dans un sens plus humain et, on peut le dire, social-démocrate au sens vrai de ce terme. Mais elles n'ont été possibles qu'en raison d'un même fond idéologique basé sur le marxisme et sa critique du capitalisme, en tout cas jusqu'à la chute du système soviétique: la rupture du Congrès de Tours ne portait pas sur ce fond doctrinal mais sur le rapport à l'URSS et à la 3ème Internationale. Or tout cela, qui aurrait pu continuer, est en train de s'écrouler depuis l'arrivée de Hollande au pouvoir et les élections municipales nous montrent sans conteste l'échec total qui en résulte. Pourquoi?
La première raison tient évidemment au tournant non social-démocrate mais social-libéral auquel le PS a procédé (voir mon article précédent), qui revient à faire du capitalisme l'horizon définitif de la politique, quitte à l'aménager à la marge dans un sens plus social. Ayant identifié à tort le socialisme au système soviétique, les socialistes ont cru, comme beaucoup, que l'échec du second signifiait l'impossibilité du premier, l'histoire ayant soi-disant tranché: erreur théorique énorme que j'ai dénoncée dans mon livre "Retour à Marx. Pour une société post-capitaliste" (Buchet-Chastel, 2013). D'où leur refus, désormais assumé par la majorité du PS, de changer de société: au mieux on changera la société, par exemple sur un plan sociétal, mais certainement pas en modifiant en profondeur sa structure socio-économique avec son exploitation du travail humain et ses rapports de classes - sans toucher donc à la vie individuelle du plus grand nombre, marquée par la souffrance. D'où, aussi, des effets de plus en plus visibles de cette orientation: l'aggravation des inégalités, l'augmentation de la pauvreté et donc une paupérisation absolue d'une grande partie de la population, classes moyennes comprises, désertification de régions, abandon de communes, souffrance au travail provoquée par une une culture libérale du résultat à tout prix (avec ses suicides en chaîne), chômage enfin.

La deuxième raison est la conséquence concrète de cette vision politique: le PS depuis des années n'a cessé de s'intégrer pratiquement à l'ordre capitaliste, sans le moindre recul critique. Faisant du marché et de la libre concurrence son dogme de base, il a créé le piège dans lequel il est enfermé, c'est-à-dire dans lequel il s'est enfermé lui-même: l'Europe actuelle avec son traité constitutionnel, pourtant refusé par les français et qu'on leur a imposé à  l'iniative de la droite et avec elle par un artifice juridique. Or celle-ci n'est guère démocratique et, surtout, elle n'a d'autre finalité que de créer un vaste marché économique permettant de valoriser le Capital par sa libre circulation et son investissement dans les pays où le "coût du travail" est bas, quitte à produire du malheur social dans les pays plus développés où les travailleurs étaient jusqu'à présent plus protégés. On pourrait multiplier les angles d'attaque, en montrant par exemple comment les acquis de l'Etat social sont laminés peu à peu dans ces pays.