vendredi 20 juin 2014

Espagne: Le roi est nu

Par Jean Ortiz
C'est aujourd'hui mercredi 18 juin 2014 que sa Majesté Juan Carlos de Bourbon et des Pachydermes du Botswana, signe son abdication, au cours d'une cérémonie solennelle, au Palais royal. Jusqu'à 18h, il est "inviolable".
Une fois signé son renoncement pour cause d'excès de casseroles au derche, Juan Carlos deviendra un simple justiciable comme les autres, donc "violable", au sens judiciaire du terme. En toute légalité, il pourrait être arrêté à la sortie du Palais Royal ce soir. Article 14 de la Constitution: "les Espagnols sont égaux devant la loi". Faut croire que certains sont plus égaux que d'autres.
Il faut donc garantir à sa Majesté abdiquante, à toute berzingue, l'impunité. Les frères siamois du bipartisme, PP et PSOE, se sont mis d'accord pour présenter d'urgence au parlement un amendement dans ce sens. Il serait ajouté en catastrophe à la "Loi organique du pouvoir judiciaire", un pouvoir judiciaire aussi indépendant que lierre sur un tronc d'arbre.
Demain 19 juin 2014, le roitelet sera intronisé par le parlement. Il est, selon la loi, chef de l'Etat. Sa majesté nouvelle commencera son règne, que nous souhaitons le plus bref possible, sans passer par les urnes... Cela sent l'autocratie, le "golpe", le coup d'Etat consommé. Felipe VI et ses parrains du PP-PSOE foulent aux pieds les libertés, la démocratie, soutenus par les médias au premier rang desquels l'apostat "El Pais". Tant que cela ne se passe pas à Caracas...
En clair: la monarchie socialo-pépiste impose un nouveau roi sans tenir compte de la Constitution et de la volonté populaire. La Constitution stipule que c'est dans le peuple " que réside la souveraineté". L'opinion publique exige, elle, à 62% un référendum pour choisir la forme de l'Etat. Pour la deuxième fois une restauration bourbonienne a lieu par un coup de force.
Le Sénat avait donné le feu vert à l'abdication par 88% des votants. S'y sont opposés Izquierda Unida, ERC (Gauche catalane républicaine) et ICV (écolo-communistes catalans).
Pour les classes dominantes, la monarchie "immaculée" et "modélique" doit durer; elle a permis aux grands groupes financiers et industriels de garder le pouvoir depuis la mort de Franco et de transformer l'Etat en marché.

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