mardi 3 juin 2014

Répression syndicale : comment les directions d’entreprises entravent l’action collective des salariés

Par Ivan Du Roy
En matière de respect des droits des travailleurs, la France est plutôt bien placée, comparé aux États-Unis ou à d’autres pays européens, comme la Grèce ou le Royaume-Uni. Mais l’exercice du droit syndical y semble de plus en plus compliqué : discriminations salariales à l’encontre de syndicalistes, licenciements abusifs de grévistes, pressions ou censures se multiplient. Un salarié sur cinq ne dispose pas de représentant du personnel, alors que le gouvernement envisage de remettre en cause les seuils de représentativité. Et plus de 40% des salariés estiment que le fait d’être syndiqué est un inconvénient. Décryptage avec le chercheur Étienne Pénissat.
Basta !  : Qu’entend-on par répression ou discrimination syndicales ?
Etienne Pénissat [1] : La discrimination consiste à pénaliser un salarié par rapport aux autres, par un salaire inférieur, l’absence de promotion ou un licenciement, parce qu’il est syndiqué. Elle fait partie d’un répertoire d’actions patronales qui vise à dissuader l’engagement syndical. On peut parler de répression lorsque les directions d’entreprises entravent l’action collective des salariés : restreindre, voire empêcher, l’exercice du droit de grève, ne pas organiser d’élections professionnelles, ne pas réunir les différentes instances de représentation du personnel, interdire la diffusion de l’information syndicale ou refuser d’accorder les moyens requis par la loi (heures de délégations, panneau d’affichage syndical...). Cette répression peut aussi prendre la forme de pressions, voire de menaces, à l’encontre de syndicalistes ou de personnes sollicitées pour se présenter sur une liste. Ce type de pressions se développe en particulier depuis la loi de 2008 sur la représentativité syndicale.
Comment mesurer ces entraves à l’action syndicale ?

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