mercredi 29 octobre 2014

La majorité alternative de gauche n'existe pas, elle est à construire...

C’est une sorte de serpent de mer qui réapparait régulièrement. Au risque de casser les illusions de quelques-uns, il faut en finir avec la fable qu’il existerait une majorité alternative de gauche au parlement dans sa composition actuelle.
Aujourd’hui à l’Assemblée, la majorité absolue est à 289 voix. Le groupe PS compte 290 députés, EELV : 18, le PRG : 17 et le FdG : 15 (dont 5 ultramarins). Même dans le meilleur des cas, le FdG+ EELV + les frondeurs en « grandes forme» cela représente 80 députés, soit moins d’un quart des députés de « gauche ».
Une grande part des députés PS « légitimistes » sont par ailleurs totalement convaincus idéologiquement de l’orientation Hollande-Valls (1). Ce qui les dérange vraiment ce n’est pas le sens de cette orientation, c’est plus son « rythme » et surtout que cela ne donne pas les résultats « espérés».
La limite actuelle des frondeurs, et elle est de taille, c’est qu’ils refusent pour l’instant d’admettre ou d’assumer qu’une politique alternative n’est possible que si elle affronte et bouscule les diktats de la commission européenne et les marchés financiers. Martine Aubry en demandant une « inflexion de la politique en la réduction des déficits et la croissance » est dans cette limite. Sans parler de l’illusion (encore une) chez certains qu’ils vont pouvoir compter au prochain congrès de PS.
La vérité aujourd’hui c’est que cette majorité de gauche alternative n’existe pas à l’Assemblée, et qu’il va falloir la construire dans les idées, dans la rue et dans les urnes. Signe encourageant (sondage Tilder-LCI-Oipinionway du 23 octobre) s’il est logique que 90% des électeurs de Mélenchon de 2012 considèrent que la politique de Valls n’est pas de gauche, c’est le cas aussi pour 60% des électeurs de Hollande. Potentiellement une autre majorité peut exister, il faut la faire émerger. Vaste chantier dont le premier rendez-vous est le 15 novembre : http://www.collectif3a.org/
Robert Injey Parti communiste français
(1): Sur le sujet lire la contribution suivante.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1258456-crise-au-ps-oui-le-parti-est-en-plein-chaos-mais-valls-n-est-pas-si-minoritaire-que-ca.html

mardi 28 octobre 2014

Budget : "le gouvernement annonce ce qui ne devait en aucun cas se produire" (Olivier Dartigolles)

Alors que la commission européenne s’apprête à rendre son avis sur le projet de budget 2015, actuellement en discussion à l'Assemblée nationale, le gouvernement annonce des économies supplémentaires de 3,6 milliards d'euros.
Ne tenant aucunement compte des alertes des parlementaires de toutes les sensibilités de gauche sur les conséquences dramatiques des 21 milliards d'euros d'économies déjà programmés dans le budget, Hollande et Valls anticipent les nouvelles exigences de Bruxelles. Le parlement est une nouvelle fois traité avec un grand mépris. Alors que l'exécutif disait encore il y a quelques jours que la France n'avait rien à craindre, qu'elle " fait ce qu'elle avait à faire", voilà qu'il annonce ce qui ne devait en aucun cas se produire ! Une fois de plus la parole publique prend les allures d'une vaste tromperie.
Tout cela en dit long sur le vent de panique qui souffle dans les couloirs de l'Elysée, Matignon et Bercy.
En échec sur l'emploi, la croissance et le déficit, Hollande et Valls ajoutent à ce bilan apocalyptique une totale soumission aux exigences qui viennent de Bruxelles, ou d'un patronat déterminé à attaquer plus encore le marché du travail.

Comment, avec une telle actualité, accepter de voter demain le PLFSS ? Il faut stopper Valls et prendre un autre chemin.

Sivens : le projet de barrage ne mérite pas tant de violences


Au moment où le rapport d'expertise commandé par la ministre de l'Ecologie est rendu public en préfecture du Tarn à Albi, l'autopsie d'un jeune homme de 21 ans s'engage afin de connaître les raisons de son décès sur le site suite à la manifestation de ce Week-end.
Nous présentons toutes nos condoléances attristées à la famille et aux proches de Rémi.
Aucun projet d'aménagement  ne peut justifier de telles violences et la mort d'un jeune adulte.
Nous appelons toutes les parties à retrouver le calme et la sérénité. A l'appui des conclusions du rapport d'expertise tous les responsables publics doivent contribuer à engager enfin un dialogue responsable et constructif comme le proposent  les communistes du Tarn et leurs élu-e-s, notamment du conseil général, Serge Entraygues et Roland Foissac.
L'arrêt des travaux doit permettre d'examiner tous les éléments du dossier.
Tous les arguments doivent être sur la table avec l'ensemble des acteurs, sans oublier les populations locales et leurs élu-e-s, et cela en toute transparence, tant par une maîtrise publique affirmée de la préservation de la ressource naturelle que pour le  développement économique et d'une agriculture d'exploitation familiale, moderne, diversifiée, respectueuse de l'environnement.
Communiqué du Parti communiste

vendredi 24 octobre 2014

"Quand Manuel Valls veut liquider le PS"



Sur le même sujet:
PS : la tentation de l’épuration par Michel Soudais
« Il faut en finir avec la gauche passéiste », déclare Manuel Valls dans L’Obs. Demandes d’exclusion et invitations à prendre la porte se multiplient rue de Solferino.
Le Parti socialiste semble subitement saisi d’une frénétique volonté d’exclusions. C’est suffisamment inhabituel pour être relevé. D’autant que ceux à qui Matignon, le numéro un du parti ou le porte-parole du gouvernement montrent la porte n’ont pas fraudé le fisc. Ils ne sont pas mis en examen pour des faits graves. Ceux-là, à l’image de Jean-Noël Guérini, n’ont jamais été inquiétés par Solferino. Non, mais ceux que ses dirigeants aimeraient aujourd’hui voir dehors sont (cela n’a rien d’un hasard) tous des opposants, à des degrés divers, à la politique conduite par François Hollande et Manuel Valls. Qu’il s’agisse de Gérard Filoche, Benoît Hamon ou Aurélie Filippetti.
Mardi, en ouverture de la réunion du bureau national, Jean-Christophe Cambadelis fait savoir qu’il a trouvé « inqualifiables et intolérables » les propos de Gérard Filoche relatifs à la mort de Christophe de Margerie. Le Premier secrétaire du PS l’accuse d’avoir mis « en cause l’éthique du Parti socialiste », et assure avoir reçu de dizaines de parlementaires la demande de son exclusion. Demande à laquelle il cède bien volontiers puisqu’il annonce sa décision de « déférer » cette figure de la gauche du PS « devant la Haute autorité du Parti socialiste ». Cette instance présidée par l’avocat Jean-Pierre Mignard, ami personnel de François Hollande, peut, après instruction, prononcer des sanctions allant du blâme à l’exclusion.
Cette sanction extrême a déjà la faveur de Manuel Valls. Un peu auparavant en effet, le Premier ministre, interpellé lors des questions au gouvernement par un député UMP sur le tweet rugueux de Gérard Filoche, a clairement fait savoir que ce dernier n’avait rien à faire dans le même parti que lui : « Tous ceux qui ont des mots qui ne sont pas des mots qu’on peut prononcer quand un homme disparaît ne méritent pas d’être dans la formation politique (…) qui est la mienne. »

Mercredi matin, c’est à Benoît Hamon que le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, montre la porte. La veille, l’ancien ministre s’est abstenu lors du vote sur la partie « recettes » du budget, comme Aurélie Filippetti, qui a quitté le gouvernement avec lui, le 25 août, et 37 députés frondeurs. Sur RTL à 7 h 50, Jean-Christophe Cambadelis juge « déplorable l’attitude » des deux ex-ministres. Il se dit « choqué »  : « Ceci pose un problème éthique. » Parallèlement, Benoît Hamon, qui est à la même heure sur RFI, affirme que la politique de l’exécutif, « parce qu’elle réduit les capacités d’intervention de la puissance publique », « menace la République ». « Et la menace de la République, c’est la préparation tout droit, comme on s’y prépare pour 2017, d’un immense désastre démocratique », soit « non seulement l’arrivée au second tour de la présidentielle de Marine Le Pen sans coup férir, mais en plus la menace que demain, elle dirige le pays. » Une analyse politique qui met en rage Stéphane Le Foll :

Procès des 1000 vaches : Le PCF condamne la répression syndicale

Le 28 Octobre, à Amiens, seront jugés 7 militants de la confédération paysanne pour avoir démonté quelques pièces de la salle de traite de la ferme des 1000 vaches lors d'une action syndicale. Dès lors, un aréopage policier et judiciaire hors du commun s'est déployé pour protéger Michel Ramery, grand patron du Nord, 369ème fortune française et nouveau visage de l'industrialisation de l'agriculture.
Pour mémoire, la ferme des mille vaches, est une concentration d'animaux sans précédent en France. L'Europe est largement complice de ce type de projet. En libéralisant le marché et en supprimant les quotas laitiers, l'U.E. Incite à une nouvelle concentration des fermes. La rentabilité d'une telle usine ne tient que grâce à la production de méthane subventionnée. Nous refusons ce capitalisme vert au détriment de l'agriculture paysanne et de la transition écologique. Ce projet est néfaste à l'environnement, l'emploi et la souveraineté alimentaire des peuples.
Le PCF réclame l'amnistie des 7 syndicalistes, la fixation de prix justes et rémunérateurs, la planification de la production et le soutien équitable des exploitations et filières les plus fragiles. C'est dans cette direction que les politiques publiques à l'échelle française et européenne doivent s'engager si nous voulons conserver une souveraineté et une sécurité alimentaires dignes de ce nom.

Pour toutes ces raisons, il appelle les consommateurs, les militants, les sympathisants et ces élus à venir apporter leurs soutiens aux militants de la Confédération Paysanne, faisons du mardi 28 octobre, à 11H00, devant le palais de justice d'Amiens, 14 rue Robert de Luzarches , le procès de l'industrialisation de l'agriculture ! Une délégation du PCF sera présente.

jeudi 16 octobre 2014

Rassemblement en mémoire au 17 octobre 1961 : vendredi 18H00 Quartier Très Cloître à Grenoble

« Prix nobel » d’économie : des cocoricos déplacés

par Attac France
Le « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en l’honneur d’Alfred Nobel », improprement appelé prix Nobel d’économie, vient d’être attribué au français Jean Tirole. Alors qu’un déluge de commentaires élogieux en forme de « cocoricos » se propage dans les médias, Attac déplore ce choix qui s’inscrit dans la lignée des prix attribués à Hayek, Friedman et autres économistes néolibéraux en grande partie responsables de la crise actuelle.
Présenté comme « un des économistes les plus influents de notre époque » par la Banque de Suède, Jean Tirole est récompensé par « son analyse de la puissance des marchés » et ses recommandations en faveur d’une déréglementation dans les domaines de l’industrie, de la finance et du travail.
C’est ainsi que Jean Tirole, dont on peut penser que le nouveau ministre de l’économie Emmanuel Macron est un admirateur fervent, propose une réforme du marché du travail, dont l’une des mesures doit être d’alléger le code du travail et, en particulier, de supprimer les contrats à durée indéterminés (CDI).
Ce n’est pas tout : Jean Tirole est depuis longtemps un fervent partisan d’un marché mondial des permis d’émission de gaz à effet de serre. Le prix et la concurrence seraient ainsi les principaux instruments mobilisés pour limiter les émissions. Pourtant le marché européen du carbone est un échec retentissant en même temps qu’un nouveau théâtre de spéculation !
Dans le domaine de la finance, Tirole s’est illustré par une approche – fondée sur la théorie des jeux et de l’information – selon laquelle la stabilité des marchés peut être obtenue par la transparence de l’information et la concurrence sur les marchés.Ignorant le caractère fondamentalement instable des marchés, Jean Tirole a cautionné les politiques de dérégulation financière et encouragé les autorités de régulation à négliger la nécessité d’une régulation globale de la finance.

mercredi 15 octobre 2014

16 octobre, mobilisation nationale : Sécurité Sociale

Manifestations en Isère :
Grenoble : 10h place de Verdun
Bourgoin-Jallieu : 10h devant la CARSAT (près du cinéma Mégaroyal)
Roussillon : 10h place de la République
Vienne : 14h30 Champ de Mars 

Transition énergétique : un projet de loi qui ne nous convient pas ! (PCF)

Les députés communistes ne voteront pas la loi de transition énergétique pour la croissance verte débattue depuis le 6 octobre à l’Assemblée nationale.
Cette loi comporte des objectifs que nous ne partageons pas et pour certains incohérents entre eux.
Si nous partageons le développement des énergies renouvelables, cela doit se faire dans un cadre maîtrisé au sein d’une filière professionnelle. Il n’est plus possible de faire supporter le surcoût exorbitant aux Français via leur facture. Rien que pour les deux projets d’éolien offshore, c’est 35 milliards d’€.
La réduction de la part du nucléaire de 75 % à 50 % à l’horizon 2025 est édictée comme un dogme. Et est contradictoire avec l’objectif de réduire nos émissions de CO2. Notre production d’électricité est décarbonnée à plus de 85 %, ce n’est donc pas dans ce secteur que nos efforts doivent se concentrer mais dans le secteur du transport, qui est le premier contributeur de nos émissions de CO2 et le gouvernement n’y prête guère attention. C’est le grand oublié de la loi !
Quant à la réduction par deux de notre consommation d’ici 2050, cela occulte complètement la nécessaire réindustrialisation de notre pays. Cette perspective est complètement incohérente avec l’évolution démographique de notre pays dont les prévisions s’acheminent vers 70 millions d’habitants en 2050.
Faire le choix de la mise en concurrence des barrages, c’est le choix de la destruction de la cohérence du potentiel national au seul profit des appétits des grands groupes privés, le choix de la mise en cause de la stabilité de la fourniture d’électricité, le choix de la hausse des prix pour les ménages et les entreprises. Cela fera peser des risques inconsidérés pour les fonctions sociales et écologiques des barrages, notamment en matière de gestion de l’eau.
Quant à la lutte contre la précarité énergétique, nous avons réussi à inscrire la reconnaissance d’un droit à l’énergie et nous pouvons nous en féliciter. Par contre, la mise en place du chèque énergie avec la disparition des actuels tarifs sociaux pour l’électricité et le gaz risque de laisser beaucoup de familles sur le carreau. Nous ne savons toujours pas à quelle hauteur il sera financé, ni quelles seront les conditions de son obtention et de son extension au bois et au fuel.
Si la rénovation énergétique dans les logements fait consensus, le financement reste flou. Et la politique du gouvernement de réduction budgétaire ne nous rassure pas ! Il aurait fallu, pour être en mesure de dégager demain les financements, d’évaluer les montants des investissements. Le Parti communiste français continuera, lors du passage de la loi au Sénat, à tenter d’apporter les améliorations nécessaires.
Parti communiste français 

mardi 14 octobre 2014

L'assemblée nationale vient de voter pour la privatisation des barrages hydrauliques!

Communiqué du 11 octobre 2014 CGT Mines-énergie
Dans la nuit du vendredi 10 octobre au samedi 11 octobre 2014, lors de l’examen du projet de loi pour la Transition Energétique, l’assemblée nationale a voté en premiere lecture l’article du texte de loi permettant la privatisation du secteur hydroélectrique français.
Mr Chassaigne, au nom du groupe GDR a demandé un scrutin public afin que chacun se positionne sur un sujet d’une telle importance.
Si L’UMP n’a pas participé au vote, étant absente de l’hémicyle car elle avait épuisée son temps de parole, nous rappelons que le processus de l’ouverture à la concurrence des barrages hydrauliques avait été enclenchée sous un gouvernement de droite.
Néanmoins, la rapporteur Mme Battistel (PS) avait noté dans un rapport à l’assemblée la dangerosité d’un tel procédé pour la sécurité du système électrique français, pour la gestion de l’eau.
Ce rapport avait également pointé le manque de réciprocité puisque la France serait le seul pays à offrir à la concurrence ce joyau. Pourtant, et malgré l’opposition des organisations syndicales du secteur, les députés PS, EELV et UDI se sont retrouvés lors de ce vote qui fera date. Mme la Ministre a réussi l’exploit à faire passer un montage ou le public ne serait plus propriétaire qu’à 34% de ces moyens de production pour une reprise en main par un pôle public ! (aujourd’hui ces barrages sont pour 80% d’entre eux exploités par EDF possédé à 85% par l’Etat et pour le reste à 51% propriété publique……..)
Résultat : 32 votants pour la privatisation 29 contre 3

Les usagers payeront la facture...

Lettre ouverte à Evo Morales par Jean Ortiz

"Cher frère EVO
Je t’ai connu et invité à Pau il a longtemps. Bien longtemps.
Lorsque tu étais traité par Washington comme un « narco-syndicaliste », et interdit d’escale, comme un vulgaire délinquant... Je l’avais lu dans la presse cubaine et j’avais compris. Quand l’impérialisme désigne des ennemis, c’est qu’en règle générale, ils le méritent.
Les terroristes de la CIA et du Pentagone ne se trompent pas. Ils ont bon œil.
A l’université, nous avions dû équiper trois amphithéâtres : 3000 personnes s’y bousculèrent... pour José Bové, que j’avais également invité. Ce soir-là, les gens rassemblés ont pu rencontrer l’incarnation de la vraie politique. De toi émanaient une sérénité, une force, une pudeur, presque comme une timidité, car tu parlais au nom des tiens. Devenus les nôtres.
Tous comprirent que ta voix était collective, que tu « étais peuple ». Tu t’es présenté comme un porte-voix... d’où cette modestie, cet écho des racines, de la sagesse, de cinq siècles de résistance, cette fierté de communautés « ancestrales » et porteuses d’avenir, le « buen vivir ». Cela nous avait impressionné ; lorsque l’on est à un tel point investi de la confiance et de l’espoir de ses frères, on ne peut y déroger. On doit vivre humblement, être à la fois un exemple et un maillon de la chaîne.
L’été dernier à Cochabamba tu m’avais invité au Sommet anti-impérialiste de protestation contre « l’affaire de l’avion ». Je m’y exprimais au nom de la France des communards, des Résistants, des Lumières... et j’avais lancé à tes côtés face à un flot humain, du haut d’un viaduc : « les populistes sont ceux qui font des promesses et ne les tiennent pas (...) le gouvernement est devenu « le caniche des États-Unis », « François Hollande ne nous représente pas. Il rabaisse la France (...) »
«Ce qui se joue en Bolivie, au Venezuela, en Equateur, c’est aussi notre avenir».

Merci, frère et camarade Evo, Evo-peuple, Evo collectif, Aymara, Quechua, Palestinien, Kurde, sans-terre, cocalero, mineur, chaviste, guérillero, fralib, jornalero andalou... tu nous rends le monde plus respirable, plus humain, plus beau. "
Jean Ortiz

Bolivie : le PCF salue la victoire d'Evo Morales à l'élection présidentielle
Le Parti communiste français salue la très belle victoire d'Evo Morales à l'élection présidentielle de ce dimanche 12 octobre. Pour la troisième fois, une grande majorité des Boliviens a exprimé son souhait d'aller plus loin dans les transformations qui ont redonné à la Bolivie la maîtrise de ses richesses, utilisées aujourd’hui pour le développement humain. Plus d'un demi-million de personnes a pu sortir de la pauvreté grâce à l'action déterminée du gouvernement qui a permis l'accès à l'éducation, à la santé et à une retraite digne.
Le Parti communiste français adresse ses plus chaleureuses félicitations au président Evo Morales Ayma, au vice-président Alvaro Garcia Linera, au peuple bolivien et réaffirme sa solidarité avec la révolution démocratique et culturelle qui entre dans une nouvelle étape renforcée par les résultats de cette élection.
Communiqué du Parti communiste français

lundi 13 octobre 2014

Après l'abandon de l'écotaxe, agir pour la renationalisation des autoroutes

Pour Ségolène Royal, la solution " prioritaire" à l'abandon de l'écotaxe serait de "ponctionner les bénéfices des sociétés d'autoroutes" sans autre précision sur le dispositif envisagé. Michel Sapin s'y oppose.
En 2005, nos autoroutes, dont la plupart étaient largement amorties, ont été bradées aux multinationales du BTP. A l'époque, la sous-évaluation de la valeur de ces sociétés concessionnaires avait interpellé beaucoup de spécialistes. Dans un tout récent rapport, l'autorité de la concurrence a estimé la rentabilité après impôts des concessionnaires ( Eiffage, Vinci, Sanef) "exceptionnellement élevée". Sur 100 euros de péage payés par l'usager, 20 à 24 euros sont du profit net pour les sociétés d'autoroute. Une sacrée machine à sous. En 2032, date de fin de la concession des autoroutes, on estime que ces sociétés auront engrangé le chiffre pharaonique de 40 milliards d'euros de bénéfices !
Le 19 juin dernier, le Sénat avait l'occasion d'adopter une proposition de loi, déposée par le groupe communiste et républicain, permettant d'engager la renationalisation des concessions d'autoroutes. Cela ne fut pas le cas puisque les socialistes, le centre et la droite ont voté "contre", formant une majorité rétrograde pour repousser cette proposition de nationalisation des autoroutes et d’affectation des dividendes à l’agence de financement des infrastructures de transports. On aurait pu redonner des moyens importants à la puissance publique, bien supérieurs à la simple "ponction" aujourd'hui proposée, pour une politique des transports respectueuse des hommes, des territoires et de l’environnement.
Faut-il renationaliser les 9000 kms d'autoroutes à péages ? Cette question va de nouveau être posée dans les prochaines semaines. Une mission d'information parlementaire, "en vue d'étudier les modalités de rachat par l'État des concessions autoroutières et de définir les conditions dans lesquelles il pourrait ensuite mettre en oeuvre l'exploitation des autoroutes", rendra ses conclusions d'ici la fin de l'année. Est-il possible de mettre fin à la privatisation de la rente autoroutière, de favoriser la modération des tarifs de péage et de dégager des moyens financiers pour l'Agence de financement des infrastructures de transport en France ? Oui, en mobilisant 15 à 20 milliards.
C'est beaucoup ? Certes, mais n'oublions pas que chaque année le patronat touche 220 milliards d'aides publiques, dont le fameux CICE, alors que dans le même temps, l'INSEE vient d'enregistrer une baisse de l'investissement et que l'Unédic prévoit plus de 150 000 chômeurs de plus d'ici la fin 2015. A quand un contrôle public sur l'utilisation de ce pactole ? Pourquoi ne pas en demander le remboursement quand ces sommes ne sont pas utilisées pour l'emploi, les salaires, la formation, les investissement utiles, la transition écologique et énergétique ? Tout cela au fond relève d'un choix de société : l'humain ou le fric, la transition écologique ou le chaos.
Communiqué du Parti communiste français

Kobané est-elle seule?

Rappelant l'expérience « exemplaire » du Kurdistan syrien, avec sa Charte de Rojava « qui parle de liberté, de justice, de dignité et de démocratie ; d'égalité et de recherche d'un équilibre écologique », le philosophe italien Sandro Mezzadra appelait, dans ce texte du 7 octobre, les Européens à aider d'urgence la ville de Kobané à résister à l'assaut de l'Etat islamique (EI).
A l'automne 2014, H&M a lancé une collection de vêtements féminins clairement inspirée de la tenue des combattantes kurdes, dont les images ont circulé dans les médias du monde entier. A peu près au même moment, les forces de sécurité turques réprimaient les Kurdes qui, à la frontière avec la Syrie, exprimaient leur solidarité avec Kobané – la ville qui résiste depuis plusieurs semaines au siège de l'Etat islamique (EI). Cette frontière, qui a été incroyablement poreuse pour les miliciens djihadistes, est maintenant hermétiquement fermée pour les combattants du PKK, qui s’y massent pour tenter de rejoindre Kobané. Et la ville kurde syrienne est seule devant l'avancée de l’EI. Pour la défendre, il ne reste qu’une poignée de combattants et de combattantes des forces populaires d'auto-défense (YPG/YPJ), armés de kalachnikovs face aux blindés et à l'artillerie lourde de l’EI. Les interventions de la “coalition antiterrorisme” dirigée par les Etats-Unis ont été – du moins jusqu'au 6 octobre – sporadiques et totalement inefficaces. Quelques drapeaux noirs flottent déjà sur Kobané.
Mais qui sont les combattants et les combattantes du YPG/YPJ ? Chez nous, les médias les appellent souvent les peshmerga, un mot qui nous plaît sans doute pour son “exotisme”. Dommage que les peshmerga soient les membres des milices du KDP (Parti démocratique du Kurdistan) de Barzani, le chef du gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien, c'est-à-dire précisément ces milices qui ont abandonné leurs positions autour de Sinijar au début du mois d’août, en laissant le champ libre à l’EI et en mettant en danger la vie de milliers de Yazidis et d'autres minorités religieuses. Ce sont les unités de combat du PKK et le YPG/YPJ qui ont finalement traversé la frontière et qui sont intervenues avec une efficacité remarquable dans le cadre de la lutte menée depuis des mois contre le fascisme de l'Etat islamique.

Oui, il est vrai que l'EI a été “inventé” et encouragé par les Emirats, les pétromonarchies, les Turcs et les Américains, mais sur le terrain il ne s’agit de rien d’autre que de fascisme. La balle avec laquelle s'est tuée le 3 octobre, à Kobané, Ceylan Ozalp, âgée de 19 ans, pour ne pas tomber dans les mains des bourreaux de l'EI, nous le rappelle. Certains l’ont appelée kamikaze : mais comment ne pas voir le lien entre cette balle (ce geste extrême de liberté) et la pilule de cyanure que des générations de partisans et de combattants contre le fascisme et le colonialisme, de l'Italie à l'Algérie jusqu’à l'Argentine, conservaient dans leur poche ?

vendredi 10 octobre 2014

Seuils sociaux : le gouvernement a ouvert la boîte de Pandore

En lançant le débat sur cette « réforme », le gouvernement a pris à revers sa majorité. Au point que le Parti socialiste lui-même s’oppose à cette orientation. La responsabilité est rejetée sur les syndicats et le patronat qui ouvrent des discussions aujourd’hui.

Le Medef entend profiter des discussions qui s’ouvrent aujourd’hui sur le « dialogue social » pour enfoncer le clou de sa stratégie de démolition des droits des salariés. Un des grands acquis de Mai 68, la création des sections syndicales, est un obstacle posé à l’assujettissement de tout et de tous au primat de la finance, dès lors que le grand patronat entend substituer l’échelon de l’entreprise et de la branche à celui de la loi. L’argument selon lequel les « seuils sociaux » autorisant la représentation du personnel seraient un « verrou » pour l’emploi est repris par Manuel Valls, qui met le pistolet sur la tempe des syndicats en promettant une loi si la « négociation » n’aboutit pas. Saluée encore hier par l’UMP à l’Assemblée, cette ligne gouvernementale est mise en question, si ce n’est contestée, dans le champ de la gauche politique et sociale, depuis la fondation Terra Nova jusqu’à la CGT et la CFDT, qui ont repris langue mercredi au plus haut niveau et pourraient retrouver là un terrain de convergences dans l’intérêt du monde du travail.
Gros sabots et pieds dans le plat, c’est le ministre du Travail lui-même qui a ouvert le feu. C’était en juin, François Rebsamen se disait prêt à « suspendre pour trois ans » les seuils au-delà desquels les entreprises doivent s’acquitter de nouvelles obligations. Certes l’ancien maire de Dijon et président du groupe socialiste au Sénat est plus connu pour ses penchants droitiers que pour sa finesse d’esprit, mais de là à reprendre telle quelle une vieille revendication de l’UIMM, l’une des branches les plus radicales du Medef, il y avait un gouffre que l’occupant de la rue de Grenelle a allègrement franchi. Dérapage d’un habitué de la glissade mal contrôlée ? Hélas, non. En plein mois d’août, François Hollande appuyait les orientations de son ministre, appelant à « lever les verrous » que représentaient selon lui ces fameux « seuils sociaux ».
Partager la décision, le patronat n’en veut pas
De quoi s’agit-il ? Simplement des effectifs à partir desquels les entreprises doivent se tenir à de nouvelles obligations. Pour les plus connus, il y a le seuil des 10 salariés au-delà desquels sont obligatoirement mis en place des délégués du personnel ; et celui de 50, qui oblige l’entreprise à constituer un comité d’entreprise et un CHSCT. Il existe d’autres « seuils » intermédiaires, obligeant par exemple à ouvrir un réfectoire, ou un local syndical partagé, à informer ou à employer 6 % de travailleurs en situation de handicap. Des mesures de protection et de représentation des salariés. Rien de plus, rien de moins. Mais voilà, partager l’information et a fortiori la décision, le patronat n’en veut pas.

Le traité transatlantique (TAFTA) expliqué en quelques minutes...




jeudi 9 octobre 2014

Les chômeurs sont-ils devenus le principal ennemi du gouvernement ?

Lors de ses génuflexions devant le gotha de la City londonienne, le Premier ministre " pro-business" a livré l'assurance-chômage de notre pays sous la forme de "confidences". Pour Manuel Valls, cette question doit être "reposée" tant sur le montant de l'indemnisation que sur sa durée. Hier soir, Jean-Marie Le Guen a confirmé cette nouvelle offensive.
Rappelons la réalité des choses. Sur 5,732 millions de chômeurs inscrits, toutes catégories confondues, seulement 2,24 millions sont indemnisés par le régime d'assurance chômage. Mais surtout, avec un nombre d'offres d'emplois mensuelles qui tourne autour des 220 000, comment prétendre répondre aux demandes d'emplois des 3,413 millions de chômeurs de la seule catégorie A, en hausse de 5,2% en un an ?
En réalité, le Gouvernement sait que l'emploi ne repartira pas malgré le numéro de claquettes du Medef. Ses choix austéritaires, sa volonté de flexibiliser et précariser l'emploi et le travail n'y concourent pas. En revanche, il sait que cette hausse du chômage va accroître le niveau des dépenses d'indemnisation de l'Unédic, et qu'il faudra bien à un moment donné, compte tenu du déficit et de l'endettement actuels de l'organisme, accroître le niveau de ses recettes, et donc accroître la contribution des employeurs et de l’État. Une option contraire à l'orientation actuelle qui vise à prendre de nouveau dans la poche des chômeurs en rognant une fois de plus leur droits.
Après les déclarations, de François Rebsamen sur le renforcement des contrôles des personnes inscrites à Pôle emploi, la question est posée : les chômeurs sont-ils devenus le principal ennemi du gouvernement ?  Il y a en effet une forme d'obscénité à multiplier les stigmatisations visant les privés d'emploi et avec eux des familles entières qui dont les vies sont réduites à l'accumulation de difficultés et de privations.
Alors que le débat parlementaire sur le budget 2015 n'est pas encore ouvert, la commission européenne met la pression en demandant 8 milliards de plus, ce qui pourrait laisser croire  en une certaine "douceur" dans l'austérité de 21 milliards proposée par le Gouvernement...qui ouvre une nouvelle brèche dans notre pacte républicain et social en pointant de la sorte l'indemnisation des chômeurs. Les rôles sont bien distribués mais la pièce se joue face à un rejet massif des peuples et une défiance inégalée.
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF

Palestine: la solidarité est un droit, pas un délit

Cinéastes, écrivain-e-s, philosophes, sociologues, universitaires, artistes, musicien-ne-s, femmes et hommes politiques lancent un appel en faveur de l’abandon des poursuites contre Alain Pojolat et l’ensemble des militants incriminés pour les manifestations de soutien à Gaza, cet été à Paris, et pour l’abrogation de la circulaire Alliot-Marie qui criminalise le boycott d'Israël.

Cet été, l’État d’Israël a conduit une nouvelle offensive meurtrière contre la bande de Gaza. Le bilan de 50 jours de bombardements et d’opérations terrestres est édifiant : près de 2 200 morts, 11 000 blessés, des dizaines de milliers de bâtiments partiellement ou totalement détruits, plus de 500 000 personnes déplacées (soit 30% de la population), etc.
Révoltés par cette agression, mais aussi par la position des autorités françaises qui ont, dans les premiers jours de l’offensive, déclaré leur soutien à l’État d’Israël avant d’essayer en vain de corriger le tir en dénonçant timidement la violence des bombardements, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, à de multiples reprises, dans de nombreuses villes de France.
Le gouvernement Hollande-Valls, soucieux de ne pas fâcher le pouvoir israélien et inquiet de constater le développement de la mobilisation malgré la période estivale, a alors entrepris de s’attaquer frontalement à celle-ci. Il n’a pas hésité à pratiquer de scandaleux amalgames et à laisser entendre que la solidarité avec les Palestiniens portait en elle l’antisémitisme. Puis, comme cela ne suffisait pas, les autorités ont décidé d’interdire certaines manifestations, notamment à Paris.
Nous avons été nombreux à protester contre ces interdictions, une atteinte grave, au nom de prétextes fallacieux, aux droits élémentaires et aux libertés fondamentales. Nous avons été d’autant plus révoltés d’apprendre qu’Alain Pojolat, membre du NPA, qui était en contact, au nom de nombreuses organisations, avec la Préfecture pour les manifestations parisiennes, était convoqué par la justice le 22 octobre prochain sous prétexte d'avoir organisé des « manifestations illégales ».
Nous exigeons que les poursuites contre Alain Pojolat soient immédiatement levées : manifester est un droit et même, dans certaines circonstances, un devoir, et il est scandaleux que quiconque puisse être condamné pour avoir voulu exercer ce droit.
Nous demandons en outre que les poursuites contre celles et ceux qui ont participé ou organisé les manifestations de cet été, ou qui s’investissent dans la campagne de boycott d’Israël, soient abandonnées, et exigeons l’abrogation de la circulaire Alliot-Marie qui criminalise le boycott.

La solidarité est un droit, pas un délit !

mercredi 8 octobre 2014

Après le MEDEF, Manuel VALLS vient s'agenouiller devant la Bourse de Londres

Par Andrée Oger, Conseillère générale communiste
Ce gouvernement multiplie les preuves d'obédience aux milieux financiers.
Y-aura t-il encore quelque chose de gauche dans le gouvernement Valls-Hollande au 1er janvier prochain ?
En deux ans de mandat, en dehors du sujet sociétal sur la mariage pour tous, on ne trouve dans le bilan des gouvernements socialistes que des mesures favorables aux grandes entreprises et aux plus riches, depuis les allègements fiscaux, l'Accord National Interprofessionnel, le Pacte de Responsabilité ou les annonces de liquidation des participations de l'Etat dans des entreprises françaises.
Avec Valls 2, c'est un tournant libéral assumé ! En virant les quelques ministres qui pouvaient laisser croire que ce gouvernement était de gauche et en menaçant de sanctionner les quelques députés frondeurs de son aile gauche, le Parti socialiste et François Hollande ont voulu envoyer un signe clair et positif. Positif pour le grand capital boursier.
Pour Manuel Valls, il y a eu en septembre la séance d'applaudissements debouts par les grands patrons du MEDEF lors de l'université d'été du syndicat patronal.
Il y aura désormais le discours de Manuel Valls devant les spéculateurs boursiers de la City londonienne hier.
Et Manuel Valls déclarant devant les Boursiers que son gouvernement est "pro-business", voilà qui fait mal à gauche !
On ne reviendra jamais assez sur le gros mensonge que fut le discours du Bourget, lors de la campagne présidentielle de François Hollande, et son célèbre "mon ennemi, c'est la finance !".
Si les Français pouvaient revoter, chacun sait qu'il n'y aura pas de seconde chance pour François Hollande.
Avec une droite qui refuse d'assumer son bilan, qui joue le rejet de Hollande pour revenir aux affaires et continuer sa politique, mais une droite dont les leaders sont partagés entre un ancien condamné au charisme d'une huître, et un ancien président qui voit la justice menacer sa carrière, les électeurs semblent tenter par l'abstention ou, pire, par la théorie du chaos en votant pour l'extrême-droite.
Comme beaucoup de militants socialistes que nous rencontrons au quotidien, les électeurs populaires sont déboussolés. Trente ans d'alternance gauche-droite ont fini par brouiller les pistes et par noyer les valeurs de gauche dans un discours libéral qui prône un réalisme de la soumission aux banksters.
A tous ceux, syndicalistes, militants associatifs et politiques, qui refusent de se voir associer au libéralisme assumé du PS, la gauche doit assumer ses positions, redevenir l'alternative politique en affirmant sa volonté de changer la société, de briser la spéculation et les inégalités sociales, et de renouer avec une croissance de l'emploi qui se fasse dans le respect de l'environnement et du développement durable.

CGT : la protection sociale, c'est quoi ?

mardi 7 octobre 2014

Pierre Laurent : « Le rassemblement sur des choix anti-austérité doit démarrer maintenant »

Les adresses du secrétaire national du PCF aux militants socialistes ont été à nouveau chaleureusement applaudies, ce week-end, dans les assemblées des Landes et de l’Essonne.

Week-end chargé pour le secrétaire national du PCF. Dans l’Essonne, samedi, Pierre Laurent a été reçu par Marie-Noëlle Lienemann et Emmanuel Maurel aux travaux de Maintenant la gauche. Et dans les Landes, dimanche, il a participé à ceux de l’autre courant de l’aile gauche du PS, Un monde d’avance. À chaque fois, les militants socialistes lui font le même accueil, qui ne se dément pas depuis son allocution à l’université d’été du PS à La Rochelle, fin août. Ses interventions, qui en appellent au rassemblement sans préalable de tous ceux qui ne se résignent pas à la politique conduite par François Hollande et qui veulent renouer avec l’aspiration majoritaire de ceux qui l’ont élu en 2012, sont saluées par de longs applaudissements. « Dans le contexte politique actuel, l’eau monte très vite, et on ne peut pas rester au milieu du gué, ce ne serait pas responsable. La politique du gouvernement Hollande-Valls nous conduit dans une impasse dramatique et tous les voyants sont dans le rouge, leur a-t-il déclaré ce week-end. Les forces existent à gauche, et nous ne pouvons pas attendre une inflexion qui n’est pas à l’ordre du jour pour ceux qui nous gouvernent. Le rassemblement de la gauche sera possible seulement sur des choix antiaustérité. C’est l’urgence d’une construction qui doit démarrer maintenant. Pas un rassemblement de circonstance mais au long cours. Voilà le chantier qui est maintenant devant nous », à ouvrir sans « ultimatums » ni « raccourcis ». Un discours qui répond à une attente indéniable chez les militants socialistes. Pour les déçus de Hollande, éclatés entre différents courants ou sensibilités, le dirigeant du PCF est « le trait d’union entre les gauches », ose un membre de Maintenant la gauche. « Pierre Laurent a plus de chances d’être applaudi par des socialistes que ce que disent un Moscovici ou un Valls », observe le leader de l’aile gauche du PS, Emmanuel Maurel. Le secrétaire national du PCF a avancé plusieurs propositions, comme « la mise en œuvre de baisses ciblées de la TVA ». « Il faut en finir aussi avec cette critique de la dépense publique, qui est le discours habituel de la droite », a dénoncé Pierre Laurent, qui a fustigé « les 40 milliards du Cice » comme « le plus gros gâchis de fonds publics qui n’ait jamais été organisé ». Lui aussi estime « que le temps est venu d’une VIe République, qui doit être sociale et donner des droits nouveaux aux salariés ». Un discours applaudi, à chaque fois, debout, dans l’Essonne comme dans les Landes.

«Nous sommes l’unique bouclier humaniste face à la barbarie»

Gharib Hassou est le représentant du PYD syrien au Kurdistan irakien, la principale force de résistance kurde de Syrie. Il accuse la Turquie d’appuyer militairement « l’État islamique » (« EI ») et d’acheter du pétrole aux djihadistes, organisés selon lui en véritable « mafia ».
Erbil (Kurdistan irakien), envoyé spécial. Pourquoi la prise de Kobané est-elle un enjeu si important pour « l’État islamique » ?
GHARIB HASSOU La situation de la ville de Kobané est stratégique. Si Daesh (« EI ») venait à la prendre, cela séparerait les deux autres cantons kurdes syriens d’Afrin et de Djeziré, ce qui affaiblirait notre résistance tout en élargissant leurs propres frontières. Mais au-delà de l’aspect stratégique, il y a aussi un aspect symbolique, car c’est à Kobané en 2012 que nous avons commencé la révolution. Daesh veut aussi saper le moral des Kurdes syriens en s’emparant de ce symbole fort. Depuis un an, ils ont tenté à dix reprises de prendre la ville et à chaque fois, avec nos seules forces armées, nous avons réussi à les repousser. Le problème, c’est qu’aujourd’hui leur puissance de feu, depuis qu’ils ont pris des chars et des armes lourdes à l’armée irakienne, est bien plus importante. Et puis il y a des forces obscures… des États, qui aident franchement les djihadistes dans leur conquête.
Vous pensez à la Turquie ?
GHARIB HASSOU Ce sont des aides directes, et je parle bien de la Turquie. Joe Biden (le chef de la diplomatie américaine – NDLR) vient d’ailleurs de le confirmer sur le plan financier. Non seulement Ankara a aidé récemment Daesh militairement, mais l’apport financier de la Turquie est très important. Il y a des accords directs avec Daesh, qui fonctionne comme une mafia avec l’argent qu’on lui donne. Cet argent, c’est notamment celui du pétrole que les djihadistes contrôlent tout au long de la frontière et vendent à la Turquie (on parle d’un prix du baril à 40 dollars au lieu du prix actuel de 100 dollars). C’est la Turquie qui aujourd’hui tire les ficelles dans la région, et puis d’un autre côté elle parle de venir rejoindre la coalition…
Mais le Parlement turc vient de voter pour une intervention, sinon militaire, au moins manitaire, pour aider la ville de Kobané…
GHARIB HASSOU Je n’y crois pas une seconde. Cela fait des millénaires que les Turcs combattent les Kurdes donc ils ont choisi qui était leur ennemi. Et ce n’est pas Daesh. En vérité la Turquie ne veut pas d’un État démocratique dans notre région, mais d’un État islamique. Erdogan est un islamiste. Aussi faut-il que les Occidentaux sachent que cette guerre, dans laquelle nous sommes les seuls (YPG, Kurdes syriens, et PKK, Kurdes de Turquie) à combattre sur le terrain, les concerne autant que nous. Nous sommes l’unique bouclier fraternel, humaniste, face à la barbarie. Nous sommes le seul peuple de la région à être organisé démocratiquement. Chez nous, c’est le peuple qui dirige. Dans chacun des trois États, il y a un gouverneur de chaque sexe. Toutes les communautés ont droit de cité. Nous n’avons pas gagné Kobané en coupant des têtes et en ayant violé des femmes ! Je lance donc un appel au monde civilisé, il faut nous venir en aide. Si Kobané tombe, c’est le symbole de la fraternité d’un peuple qui tombe. Et aujourd’hui nous sommes le seul rempart pour éviter la création de l’État islamique. Si nous tombons, cela peut entraîner un effet domino. Car la Syrie entière, la Turquie, et même jusqu’aux confins de l’Europe, la Roumanie, la Bulgarie, pourraient un jour tomber. Et pourtant aujourd’hui le monde entier nous regarde nous faire massacrer sans que personne ne bouge le petit doigt.

Les États-Unis procèdent pourtant à des bombardements près de Kobané…

lundi 6 octobre 2014

Marie-George Buffet "Je ne crois pas du tout à une GPA éthique"

Opposée à la gestation pour autrui, la députée PCF Marie-George Buffet regrette que la France n’ait pas souhaité envoyer un « signal fort » sur le sujet. Et appelle la gauche à ne pas déserter cette question.
Le gouvernement n’a donc pas fait appel de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme, qui contraint la France à reconnaître les enfants nés de GPA à l’étranger. Vous le regrettez ?
Marie-George Buffet Oui, je le regrette car il s’agit, d’une certaine façon, d’une porte qui commence à s’ouvrir sur la légalisation de la gestation pour autrui. Or, qu’est-ce que la GPA sinon la marchandisation du corps ? C’est acheter le ventre d’une femme, pour neuf mois, pour qu’ensuite un enfant soit lui-même acheté par des parents. Bien sûr, ces enfants ne sont pas responsables des décisions prises par ceux qui les ont voulus. Il faut donc trouver une solution, qui pourrait être l’adoption simple.
La sociologue Irène Théry, hier opposée à la GPA, se dit aujourd’hui convaincue, après avoir rencontré des couples demandeurs et des mères porteuses, qu’une « GPA éthique est possible ». Qu’en pensez-vous ?
Marie-George Buffet Je ne crois pas du tout au concept de GPA éthique. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’on va instaurer un salaire minimum pour une grossesse ? On peut faire en sorte que les mères porteuses soient bien logées et prises en charge… Mais vendre son corps, même dans un hôtel de luxe, c’est toujours vendre son corps. Cet encadrement n’effacera pas le fait qu’on utilise le ventre d’une femme pour répondre au désir d’enfant de couples qui en sont privés, des couples dont je comprends la souffrance. Mais d’autres chemins peuvent être suivis pour assouvir ce désir d’enfant, grâce à l’adoption notamment. Imaginons enfin – ce à quoi je ne crois pas – qu’on mette en place une législation « éthique » sur le sujet en France… Mais que se passera-t-il dans les pays où règne la misère et où la location de ces ventres deviendra une source de revenus ? Aux États-Unis, il existe même des sites Internet où des parents qui ont « obtenu » des enfants par GPA les remettent en vente parce qu’ils n’en sont pas contents ! On le voit bien : faire entrer l’humain dans un processus commercial est toujours mortifère.

La Manif pour tous va défiler dimanche pour réclamer « l’abolition universelle » de la GPA. N’y a-t-il pas, dans ce contexte, une difficulté à faire entendre une opposition progressiste à cette pratique ?

En campagne contre le coût du capital : La nécessaire déconstruction des politiques d’austérité

Daniel Scheh, membre de la commission économique du PCF revient, dans l’Humanité du 30 septembre, sur la nécessaire déconstruction des politiques d’austérité :
"Le combat contre le «  coût du capital  » est l’objet d’une grande campagne politique et syndicale, particulièrement à l’initiative du PCF et de la CGT, afin de dénoncer un des fils directeurs des politiques d’austérité. Il est l’antithèse du «  coût du travail  » qui justifie au nom du patronat et du gouvernement les attaques contre le monde du travail. Mettre l’accent sur le coût du capital se justifie au moins pour deux raisons.
Il s’agit d’abord de combattre l’intox du coût du travail. L’emploi du terme austérité ne suffit pas à contrecarrer la déferlante médiatique du coût du travail. Ainsi beaucoup de travailleurs voient d’un bon œil la proposition du PCF d’un Smic à 1 700 euros, mais considèrent cette solution impossible. Cela affaiblit la crédibilité des propositions qui vont dans le sens d’une revalorisation des rémunérations des salariés (salaire, retraite, remboursement à 100 % par la Sécurité sociale, minima sociaux). Le concept de l’austérité leur laisse penser qu’à cause de la concurrence, on ne peut relever les sources de financement pour eux. C’est seulement en clarifiant à partir du coût du capital (dividendes et intérêts) qu’on peut démontrer que ce n’est pas la hausse des salaires qui coûte cher à l’entreprise et à la société, mais celle des revenus du capital. Ainsi, la masse salariale a été multipliée par 3,6 depuis 1981  ; pour la même période, les dividendes distribués aux actionnaires en France ont été multipliés par 20, passant de 10 milliards d’euros à 225 milliards en 2012. Seule la lutte contre la hausse du coût du capital peut mettre sous les yeux des citoyens les véritables enjeux des débats sur cette question que cache l’austérité. En second lieu, il s’agit d’articuler la baisse du coût du capital et la modulation fiscale ainsi que celle du crédit.
Il ne suffit pas de rester sur le registre de la protestation contre le coût du capital, il faut aussi montrer une des solutions possibles  : la modulation. La modulation ne doit pas seulement être fiscale, mais aussi concerner le crédit des banques  ; les intérêts avec les fonds de développement régionaux ainsi que le pôle bancaire public  ; les cotisations sociales patronales notamment contre la précarité du travail  ; et la création monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Le but de la modulation est d’aller vers l’idée d’une relation dialectique  : sanction-incitation. Sanctionner par une hausse des frais financiers les sommes de l’entreprise engagées vers la spéculation, l’augmentation des dividendes ou des licenciements. Incitation par une baisse de l’imposition des sommes investies par les sociétés pour l’emploi, les salaires, la formation, la recherche-développement et l’investissement.
En clair, pour montrer la dialectique du problème, il faut toujours articuler ces deux notions  : coût du capital et solution. Ces éclairages sont utiles pour illustrer le rôle transversal du coût du capital. L’intérêt de la bataille politique pour la popularisation de cette notion fondamentale est caractéristique du PCF moderne, liée à son articulation avec la modulation, la démocratie sociale avec le renforcement des pouvoirs des salariés dans l’entreprise et dans la République ainsi qu’en Europe."

samedi 4 octobre 2014

Venezuela : Le PCF condamne l'assassinat du député Robert Serra

Le Parti communiste français exprime sa plus ferme condamnation de l'assassinat de Robert Serra, député du Parti socialiste uni du Venezuela, et de sa compagne Maria Herrera. Ce crime odieux, commis avec une grande cruauté, porte la signature des groupes paramilitaires qui agissent au Venezuela en toute complicité avec la droite la plus extrême. Cette crainte est confirmée par les déclarations du Secrétaire général de l'Union des nations d’Amérique du sud, Ernesto Samper, qui parle de "signaux de l'infiltration du para-militarisme colombien".

Le PCF partage la douleur des proches et de la famille du député et de sa compagne, du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) et de l'ensemble des forces progressistes de ce pays qui, une fois de plus, doivent faire face à des actions visant la déstabilisation et l'instauration d'un climat de terreur.
Communiqué du Parti communiste français

L’aile gauche réclame un congrès en 2015

Le courant Maintenant la gauche, qui se réunit pour son université d’automne du 3 au 5 octobre, souhaite redonner la parole aux militants et peser avec toutes les forces progressistes.
Une autre politique est possible à gauche avant 2017. C’est avec cette conviction et dans ce but que le courant du PS Maintenant la gauche prépare son université d’automne, qui se tiendra du 3 au 5 octobre dans le domaine de Bierville (Essonne). « Notre séminaire sera sous le signe de l’alternative. C’est possible. Il y a une majorité à construire avec une partie du PS, les communistes et les Verts », défend Emmanuel Maurel. Le député européen PS espère que tous ceux qui avaient voté pour François Hollande le 6 mai 2012, et qui ne se résolvent pas à sa trahison et à son échec, sauront se fédérer. « La gauche ne doit pas se déliter. Un sursaut est possible, encore. Le quinquennat peut être sauvé, encore. » Le rendez-vous, auquel assisteront, entre autres, Pierre Laurent, pour le PCF, Raquel Garrido, pour le PG, et Emmanuelle Cosse, pour EELV, devrait donner naissance à un manifeste commun. « Les choses bougent. La question est de savoir si on peut les concrétiser politiquement », mesure la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, qui appelle à « se mettre d’accord sur des piliers législatifs qui permettent de réorienter la fin du quinquennat ».
« Quand Valls dit que la gauche est morte, ce n’est pas un constat, c’est un souhait »
Ces représentants de l’aile gauche du PS entendent également mener le combat de l’alternative en interne, et réclament la tenue d’un congrès dès 2015. « Le seul endroit où il n’y a pas eu de clarification, c’est dans le parti. On n’a pas vérifié une seule fois si tout ce que Hollande nous raconte depuis deux ans est approuvé par les militants socialistes », s’indigne Emmanuel Maurel. « Notre but est de convaincre, d’être efficaces, pour imposer, par le vote des militants, une réorganisation de la ligne politique du gouvernement et du fonctionnement du PS », ajoute Marie-Noëlle Lienemann. La date de ce congrès devrait être connue avant la fin du mois d’octobre, selon la promesse du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis. Mais il risque bien de se tenir à une date qui permette d’éloigner au maximum le débat. « Hollande et Valls ont fait une croix sur le PS. Ils veulent garder un petit appareil au sommet, mais pas plus. C’est comme la délocalisation dans les multinationales : on garde la marque, le logo, mais il ne faut plus qu’il y ait de salariés… Et encore la marque, ils veulent aussi la changer. Quand Valls dit que la gauche est morte, ce n’est pas un constat, c’est un souhait », tacle la sénatrice. « Il y a un ras-le-bol. On rendra coup pour coup », promet Emmanuel Maurel, qui dénonce le « bonapartisme aux petits pieds » et « cette espèce de caporalisme un peu nunuche dont on a eu l’illustration mardi avec la tentative de purge » de Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes, qui a exclu les frondeurs de la commission des Affaires sociales.

vendredi 3 octobre 2014

Impôt sur le revenu : une belle tranche d’hypocrisie

Par Yves Housson
Présentée comme le pendant social aux cadeaux faits au patronat, la suppression de la première tranche de l’IR signe en réalité le renoncement du gouvernement à la « grande réforme fiscale » promise par Hollande en 2012. Les gains réels pour les contribuables paraissent aléatoires.
Ce devrait être l’une des mesures phares du budget de l’État 2015, du moins dans son volet recettes, et certainement la plus vendable. Comme l’a annoncé Manuel Valls le 17 septembre, le projet de loi de finances, présenté ce matin en Conseil des ministres, devrait prévoir, au milieu d’un paquet de mesures austères, la suppression de la première tranche d’impôt sur le revenu – celle concernant les revenus entre 6 000 et 12 000 euros, assujettie à un taux de prélèvement de 5,5 %. Quelque six millions de ménages en profiteront en 2015, a assuré le chef du gouvernement, pas peu fier de son annonce surprise, censée redorer quelque peu le blason social passablement terni de son gouvernement. Cet allégement fiscal pour les particuliers viendrait contrebalancer, espère-t-il, dans l’opinion, l’effet des quelque 40 milliards d’euros de largesses concédées au patronat, en baisses d’impôts et de cotisations sociales. Quel gain réel les contribuables peuvent-ils en espérer ? Rien de moins évident.

Une offensive contre l’impôt juste
Un premier constat s’impose : par définition, les non-imposables, soit la moitié des ménages, n’y gagneront rien. Pour les autres, « certes, il y aura des gagnants, pour quelques dizaines, cent ou deux cents euros (les modalités précises de la mesure restent à connaître – NDLR), mais une fois tout déduit, il y aura très peu de chose gagné », avertit Alexandre Derigny, dirigeant de la fédération CGT des finances. Impossible en effet de dissocier l’impôt sur le revenu (IR) de l’ensemble de la fiscalité. À commencer par la TVA, dont le taux a été augmenté le 1er janvier dernier, et qui pèse bien plus lourd sur le budget des ménages que l’IR. Un couple avec deux enfants, où chacun perçoit 1 700 euros par mois, paiera cette année 1 091 euros d’impôt sur le revenu et… 3 905 euros de TVA ! S’y ajoutent les impôts locaux, en forte hausse ces dernières années, et qui augmenteront vraisemblablement encore : la baisse annoncée de 11 milliards d’euros d’ici à 2017 – 3,7 milliards dès 2015, a confirmé hier le gouvernement – de la dotation de l’État ne laissera pas d’autre choix aux collectivités territoriales. Le sens même de la mesure ne pose pas moins question. Elle participe de la véritable offensive, lancée de longue date, intensifiée par l’équipe Valls, contre l’impôt potentiellement le plus juste puisque progressif, demandant à chacun de contribuer à la hauteur de ses moyens. Un impôt certes rendu largement illisible pour le contribuable lambda par les mesures qui, depuis trois décennies, ont mité le système. Ainsi de la suppression de tranches en haut du barème (le taux d’imposition maximal est tombé de 65 % en 1983 à 45 %). Ainsi encore de la kyrielle de « niches » instituées, permettant d’« éluder » l’impôt, et dont les plus riches tirent principalement avantage.

Simulacres de démocratie

Par Bernard Cassen
Dotée de considérables budgets de communication — qui, eux, ne sont pas amputés par des mesures d’austérité — la Commission européenne part du principe que si un débat public est organisé au niveau européen sur un sujet donné, il ne saurait avoir d’autre conclusion que la validation de ses propres positions. S’il y a le moindre risque, pas de débat. On en a eu un exemple significatif avec la gestion des critiques des adversaires du projet de traité visant à instituer un Grand marché transatlantique (GMT ou TAFTA ou TTIP ou PTCI ) [1] entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis.
Le PTCI s’annonce comme le plus sensible des problèmes qu’aura à traiter la nouvelle Commission européenne dès sa prise de fonctions dans le 1er novembre. Vu l’ampleur des oppositions qu’il soulève, il rappelle le Traité constitutionnel européen (TCE) rejeté par les électeurs français et néerlandais en 2005, ce qui aurait dû l’enterrer définitivement. Mais, par une démarche s’apparentant à une véritable forfaiture, son contenu avait été repris pratiquement à l’identique dans le traité de Lisbonne de 2007 [2]. C’est pour tenter d’éviter la répétition de ce scénario que le collège bruxellois a décidé d’engager une action de relations publiques de grande ampleur, sans envisager une seconde qu’elle pouvait avoir un effet boomerang. Il l’a fait dans le cadre des dispositions du traité de Lisbonne qui, sur un thème qu’elle choisit, autorisent la Commission à procéder à « de larges consultations des parties concernées » [3].
C’est ainsi que le commissaire européen au commerce, le Belge Karel De Gucht (qui sera remplacé en novembre prochain par la Suédoise Cecilia Malmström) avait annoncé le 21 janvier 2014 l’organisation d’une consultation publique sur la clause la plus controversée du projet de traité sur le GMT : la mise en place de tribunaux d’arbitrage privés pour régler les différends entre Etats et investisseurs, c’est-à-dire une justice sur mesure pour les multinationales [4]. Près de 150 000 réponses [5] ont été reçues à la date de clôture de la consultation (le 13 juillet), dont plus de 99 % émanant de citoyens à titre individuel. Environ 800 contributions provenaient d’organisations : ONG, syndicats, entreprises, cabinets d’avocats, etc.

A première vue, le commissaire aurait de bonnes raisons de se féliciter du succès de son initiative. Mais la vérité est qu’il est très embarrassé car il pressent que l’immense majorité des réponses individuelles sont hostiles au dispositif d’arbitrage envisagé. Il lui faut maintenant trouver un habillage pour neutraliser ce résultat prévisible lorsqu’il sera rendu public en novembre prochain. L’une des méthodes envisagées serait, en cas de réponses identiques, par exemple élaborées par une ONG et reprises telles quelles par un citoyen, de ne les comptabiliser que comme une seule et unique réponse. De cette manière, 149 000 réponses pourraient se réduire à quelques dizaines ou centaines…

jeudi 2 octobre 2014

PLFSS : prenons l’argent ailleurs que dans les poches des familles

Le président de la République vient de déclarer : « Il n'y a pas de plan d'économie qui soit indolore ». Oui, c'est douloureux pour les classes moyennes et populaires, les femmes, les familles monoparentales, les jeunes couples, à qui le gouvernement impose un plan d'austérité de 21 milliards d'euros sur la protection sociale.
Ce choix met en péril la protection sociale à la française, la relance économique, la vitalité et la jeunesse du pays. Le gouvernement suivra-t-il le modèle allemand jusqu'à la chute démographique ?
Réduire le congé parental, avec un tel niveau d'inégalités salariales, revient à faire perdre leurs droits aux femmes, sans que cela ne bénéficie au partage des tâches éducatives.
Faire passer la prime de naissance de 923 à 300 euros pour le deuxième enfant, c’est porter un nouveau coup au pouvoir d’achat et influer négativement sur le taux de natalité français. Cette économie, à court terme, de 250 millions d’euros, est une entrave au redressement économique du pays.
Les communistes et leurs parlementaires, en lien avec les associations et mouvements mutualistes, prendront toutes les initiatives pour s’opposer à ces orientations et modifier en profondeur le PLFSS.
Prenons l’argent ailleurs que dans les poches des familles ! Des dizaines de milliards d’euros circulent hors de l’économie réelle, hors des comptes publics, hors des salaires et du pouvoir d’achat. Il est possible de mettre à contribution les énormes revenus financiers à hauteur des salaires, cela dégagerait plus de 70 milliards d’euros.
Depuis 20 ans, le cumul des exonérations de cotisations sociales patronales s’élève à 300 milliards d’euros. Le Pacte de responsabilité prévoit 30 milliards d’exonérations sur la seule branche famille. Il faut cesser de priver la sécurité sociale de ces contributions des entreprises.
La fraude aux cotisations des entreprises représente entre 20,1 et 24,9 milliards d’euros selon la Cour des Comptes, elle dépasse le montant du trou de la Sécurité sociale. Pourquoi alors ne pas annoncer le renforcement de la lutte contre la fraude patronale en donnant les moyens humains et financiers aux organismes qui en sont chargés ?
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF
Paris le 1er octobre 2014

Pour ne pas en finir avec Jaurès

Par Roger Martelli
Les publications ont été légion pour évoquer la grande figure de Jaurès. Il manquait toutefois une étude de sa pensée. C’est chose faite : les éditions du Seuil publient un ouvrage important de l’historien Jean-Paul Scot, sur Jaurès et le réformisme révolutionnaire.
Pourquoi avoir attendu si longtemps, pour disposer d’une synthèse solide sur l’arrière-plan intellectuel et stratégique de celui qui fut la grande figure du socialisme français d’avant 1914 ? Peut-être parce que son œuvre est foisonnante, dispersée dans une multitude de discours et d’articles publiés aux quatre coins de l’Hexagone. Sans doute aussi parce que Jaurès est un personnage atypique.
Jaurès et la complexité
Dans la galaxie du socialisme international du début du XXe siècle, Jaurès n’appartient pas à la gauche, ni celle du "pape" » de l’Internationale ouvrière, l’Allemand Karl Kautsky ni, a fortiori, celle plus radicale des "trois L" (Vladimir Lénine, Karl Liebknecht, Rosa Luxemburg). Au tout début du siècle, quand le socialiste Alexandre Millerand entre dans le gouvernement Waldeck-Rousseau, Jaurès est du côté des "ministérialistes", quand toute la gauche socialiste européenne vitupère la "trahison de classe". Et pourtant, cet homme étonnant, venu tout droit du républicanisme modéré, gagné peu à peu au socialisme, au départ minoritaire parmi les siens, va devenir la figure marquante du socialisme réunifié d’après 1905. Il va rallier une partie des partisans de Jules Guesde, se rapprocher des héritiers d’Auguste Blanqui, passer alliance avec l’ancien communard Édouard Vaillant et dialoguer avec les "syndicalistes révolutionnaires" de la CGT, pétris d’anarchisme.
Or la France est l’un des rares cas, en Europe, où la masse des adhérents socialistes choisit après-guerre de se rallier au modèle révolutionnaire russe des bolcheviks. Le "parti de Jaurès" d’avant 1914 a basculé du côté du "parti de Lénine". Les opposants de l’adhésion à l’Internationale communiste, l’avocat Léon Blum en tête, ont beau invoquer les mânes de Jaurès, l’esprit socialiste français d’alors préfère se tourner vers Moscou. Or les dirigeants bolcheviques ne prisent guère Jaurès. Trotsky le respecte mais s’en méfie, Lénine déteste sa rhétorique et le classe du côté des opportunistes. Bref, pour ceux qui choisissent Moscou contre Londres, il n’est pas bien vu de se réclamer de celui qui a incarné si longtemps un socialisme parlementaire.

Les plus à l’aise avec Jaurès sont les anciens minoritaires du Congrès de Tours, en décembre 1920. Mais ils vont faire du grand homme le symbole de l’antibolchevisme : Jaurès, c’est l’antithèse de Lénine, celui qui répugne au modèle insurrectionnel et préfère les vertus pacifiques du suffrage universel. Voilà donc, par la force des choses, Jaurès tiré du côté de la "réforme" et non de la "révolution". Sans doute les communistes ont-ils par la suite, notamment après 1934, revalorisé à la hausse la référence au député de Carmaux. Mais ils insistent alors sur le pacifiste, sur le défenseur des ouvriers, ou sur l’historien de la Révolution française, davantage qu’ils ne mettent en avant sa pensée politique profonde.

mercredi 1 octobre 2014

Annie DAVID, Sénatrice PCF de l' Isère sur Télé Grenoble


RECAP INFO - 27 Septembre 2014 par telegrenoble

Austérité : plus de 200 000 emplois pourraient être détruits dans le secteur associatif d’ici 2017

Par Sophie Chapelle
Un emploi sur six serait menacé au sein des associations, qui comptent 1,8 million de salariés, selon le Collectif des associations citoyennes. Une destruction sans précédent du tissu associatif ! En cause : le pacte de responsabilité, qui devrait amputer les budgets des collectivités locales de 29 milliards d’ici 2017. Première concernée : l’action sociale et sanitaire, au cœur de la lutte contre les inégalités. Pour éviter ces pertes d’emplois, le gouvernement étudie la possibilité de créer des « obligations à impact social » permettant à des investisseur privés de placer leurs capitaux dans le secteur associatif, en échange d’un taux d’intérêt versé par l’État. Une quarantaine de réseaux associatifs appellent à une mobilisation le 3 octobre prochain.
Le quinquennat de François Hollande comptera-t-il à son bilan la destruction du tissu associatif ? Entre plan de rigueur et projet de réforme territoriale, le Collectif des associations citoyennes (CAC), qui regroupe un millier d’associations, vient de réaliser une estimation des emplois menacés. Selon ses calculs, 25 000 emplois dans le milieu associatif pourraient être supprimés en 2014, 65 000 en 2015, près de 80 000 en 2016 et 95 000 en 2017 ! Ce sont plus de 265 000 salariés dans l’action sociale ou culturelle, la santé, l’éducation populaire, les services à la personne, la protection de l’environnement ou la solidarité qui seraient sur la sellette. Près de 15 % des emplois du secteur associatif – 1,8 millions de salariés à temps plein ou partiel (auxquels s’ajoutent plus des 16 millions de bénévoles actifs) – pourraient ainsi disparaître d’ici trois ans.