jeudi 9 octobre 2014

Les chômeurs sont-ils devenus le principal ennemi du gouvernement ?

Lors de ses génuflexions devant le gotha de la City londonienne, le Premier ministre " pro-business" a livré l'assurance-chômage de notre pays sous la forme de "confidences". Pour Manuel Valls, cette question doit être "reposée" tant sur le montant de l'indemnisation que sur sa durée. Hier soir, Jean-Marie Le Guen a confirmé cette nouvelle offensive.
Rappelons la réalité des choses. Sur 5,732 millions de chômeurs inscrits, toutes catégories confondues, seulement 2,24 millions sont indemnisés par le régime d'assurance chômage. Mais surtout, avec un nombre d'offres d'emplois mensuelles qui tourne autour des 220 000, comment prétendre répondre aux demandes d'emplois des 3,413 millions de chômeurs de la seule catégorie A, en hausse de 5,2% en un an ?
En réalité, le Gouvernement sait que l'emploi ne repartira pas malgré le numéro de claquettes du Medef. Ses choix austéritaires, sa volonté de flexibiliser et précariser l'emploi et le travail n'y concourent pas. En revanche, il sait que cette hausse du chômage va accroître le niveau des dépenses d'indemnisation de l'Unédic, et qu'il faudra bien à un moment donné, compte tenu du déficit et de l'endettement actuels de l'organisme, accroître le niveau de ses recettes, et donc accroître la contribution des employeurs et de l’État. Une option contraire à l'orientation actuelle qui vise à prendre de nouveau dans la poche des chômeurs en rognant une fois de plus leur droits.
Après les déclarations, de François Rebsamen sur le renforcement des contrôles des personnes inscrites à Pôle emploi, la question est posée : les chômeurs sont-ils devenus le principal ennemi du gouvernement ?  Il y a en effet une forme d'obscénité à multiplier les stigmatisations visant les privés d'emploi et avec eux des familles entières qui dont les vies sont réduites à l'accumulation de difficultés et de privations.
Alors que le débat parlementaire sur le budget 2015 n'est pas encore ouvert, la commission européenne met la pression en demandant 8 milliards de plus, ce qui pourrait laisser croire  en une certaine "douceur" dans l'austérité de 21 milliards proposée par le Gouvernement...qui ouvre une nouvelle brèche dans notre pacte républicain et social en pointant de la sorte l'indemnisation des chômeurs. Les rôles sont bien distribués mais la pièce se joue face à un rejet massif des peuples et une défiance inégalée.
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF

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