mercredi 15 juillet 2015

Grèce : le piège

Par Roger Martelli
La crise grecque montre que cette Union européenne qui agit contre les peuples ne changera que si elle trouve en face d’elle un mouvement social et politique suffisamment fort pour imposer, à la fois, d’autres choix et une démocratie d’un nouveau type.

Ce qui se passe en Grèce va peser lourdement, à court et à long terme, sur le devenir de l’Union européenne. Le peuple grec s’était prononcé, clairement et fortement. Une fois de plus, comme il l’avait fait en 2005 après le "non" français, le noyau dirigeant de l’Union a décidé de passer outre. Le marché passe avant la démocratie ; la gouvernance vaut mieux que la souveraineté populaire. Que l’on ne nous raconte pas, comme le fait le Figaro, que la Grèce a creusé le fossé entre l’Allemagne et la France. Quels que soient les ajustements tactiques de dernière heure, l’épisode grec a confirmé que le couple franco-allemand était le cœur de l’Europe de l’austérité et de la flexibilité.

Dire non, franchement non
François Hollande, de façon totalement cohérente, a fait le choix durable d’articuler la logique sociale-libérale adoptée en France depuis deux ans et le renforcement d’un "noyau dur" ou d’une "coopération renforcée" capable de dicter sa ligne à tous les peuples de l’Union. Circulez, il n’y a rien à voir : "There is no alternative". Malheur à qui n’accepte pas de passer sous les fourches caudines des marchés et de la technocratie. Pour les forces de notre pays qui n’admettent pas cette méthode et son arrogance, il n’y a pas d’autre choix, dans la rue ou à l’Assemblée, que de dire non, franchement non. La fermeté est la seule réponse possible à la fermeté.
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