vendredi 11 novembre 2016

Hollande passe aux aveux

François Hollande n’est pas sûr de pouvoir se représenter, mais il en rêve. D’où une omniprésence médiatique. La moindre chrysanthème à inaugurer figure sur son agenda. Et le voilà qui se répand en interviews et en confidences dans la presse et dans des livres de journalistes. Et on en apprend de belles ! D’abord, on se dit qu’il consacre beaucoup de temps à son autopromotion. Mais le pire est dans le contenu. Passons sur des affirmations qui défient toute logique, du genre « la loi El-Khomri est une loi sociale ». Et regardons de plus près ce qu’il dit de deux affaires qui ont divisé la gauche : la déchéance de nationalité et Notre-Dame-des-Landes. A propos de la première, il reconnait que c’est une mesure de droite, et avoue l’avoir reprise pour parvenir à « l’unité nationale ». Comprendre : pour piéger l’opposition, sans considération de la question de principe, et sans égards pour la gauche. Il reconnait même que « la déchéance de nationalité n’a aucune valeur dissuasive » pour les terroristes.
À propos de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’impression est plus désastreuse encore. Voilà t’y pas que François Hollande avoue à deux journalistes qu’en fait « il est personnellement contre le projet », et que celui-ci « ne se fera pas ». On est stupéfait. Que ne l’a-t-il dit plus tôt ? Pourquoi tout ce temps perdu ? Pourquoi ce référendum manipulatoire du mois de juin ? L’opération "parlé vrai" se retourne cruellement en son contraire. Nos concitoyens en retireront l’impression d’un chef de l’État qui n’a pas dit la vérité (mais où est le mensonge : hier ou aujourd’hui ?), et qui s’incline devant son Premier ministre, enragé sur ce dossier comme sur d’autres. Voilà le spectacle désastreux d’un pouvoir qui tire à hue et à dia. Au total, l’ "opération vérité" se transforme en "opération mensonge". Et lorsqu’on demande à François Hollande quelles doivent être les priorités de la gauche, il répond : « Redonner la fierté aux Français », et assurer « la cohésion nationale ». Mais quel candidat de droite ne dirait pas exactement la même chose ? Derrière ce vrai-faux inventaire, on voit percer son principal argument : la droite, ça sera pire. Mais, pour la gauche, le problème ne se pose pas en ces termes. Est-ce que ça n’est pas la politique du tandem Hollande-Valls qui a préparé le terrain en déplaçant encore un peu plus le curseur à droite ? Est-ce que ça n’est pas le gouvernement sortant qui a divisé et affaibli la gauche au point que les libéraux de droite croient aujourd’hui pouvoir pratiquer une surenchère antisociale sans limite ? En fait, le bilan politique de François Hollande, il est dans le programme de Juppé.

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