mardi 22 novembre 2016

Présidentielle. Au PCF, derniers jours de débat avant le vote

Avant de se rendre aux urnes cette semaine, les communistes poursuivent leurs échanges. Leur secrétaire national, Pierre Laurent, a confirmé son choix d’un soutien à Jean-Luc Mélenchon.
Semaine décisive au PCF. À partir de jeudi, les militants communistes sont appelés à se prononcer sur leur choix de candidature pour la présidentielle de 2017. Et le débat se poursuit, au plan local comme national, sur les deux options en balance : soit un appel à voter pour Jean-Luc Mélenchon assorti d’une campagne autonome du PCF, soit la désignation d’un candidat communiste qui pourrait se retirer au profit d’une « candidature commune d’alternative à l’austérité ». Le 5 novembre, la conférence nationale du PCF s’était prononcée à 55,69 % en faveur de la seconde hypothèse.
Comme plusieurs responsables et élus ces deux dernières semaines, Pierre Laurent, le secrétaire national, a confirmé, vendredi dans une note de blog, le choix qu’il avait fait connaître à la veille de ce rendez-vous. « Face au paysage plein de dangers qui se met en place, je conçois l’appel à voter Jean-Luc Mélenchon comme un levier, un appel pour pousser plus loin le travail de rassemblement vers un front social, politique et citoyen », explique-t-il, tout en rappelant que, à ses yeux, il s’agit avec cette prise de position « non pas (de) se rallier mais (de) lancer sans tarder une grande campagne communiste autonome ».

« Construire la possibilité d’un véritable choix pour les électeurs »

Le dirigeant du PCF invite, face au risque de détournement de la colère populaire à l’instar de Trump aux États-Unis, à « construire la possibilité d’un véritable choix pour les électeurs, c’est-à-dire une candidature tout à la fois porteuse de résistance et d’un projet répondant à leurs attentes, et portée par un arc de rassemblement suffisamment crédible à leurs yeux. (…) C’est sur cette seconde dimension essentielle que risque de buter, à notre corps défendant, une candidature communiste », estime-t-il. Et d’objecter à ceux qui constatent l’absence d’accord politique avec le candidat de La France insoumise qu’une « totale liberté de campagne » et un « engagement immédiat dans les constructions les plus rassembleuses possibles dans chaque circonscription législative » seraient les « meilleures garanties » d’y parvenir.
En fin de semaine dernière, un texte signé par 23 membres du Conseil national du PCF favorables à la désignation d’un candidat communiste a aussi été rendu public. « Nous voulons être à l’offensive pour empêcher la droite et l’extrême droite de conquérir le pouvoir, rassembler tous ceux qui luttent contre l’austérité », y écrivent ces dirigeants, dont certains responsables de fédération, jugeant que la candidature de l’un des leurs serait « la garantie d’une démarche collective » et permettrait une plus grande « visibilité » de leurs propositions et de leur démarche. « Les militants, les sympathisants, tous ceux pour qui le PCF est un point de repère, longtemps désorientés par une stratégie trop floue ou illisible, retrouveront ainsi le chemin du débat et de l’action », ajoutent-ils, tandis que, selon eux, Jean-Luc Mélenchon « hypothèque par sa posture toute perspective majoritaire ». Parmi ces signataires figurent des économistes du PCF qui ont parallèlement rédigé une note à propos du programme de La France insoumise : celui-ci « ne présente pas seulement des divergences et des contradictions avec nos propositions. Sa conception même est fondamentalement contraire à toute perspective de rassemblement à gauche », jugent-ils.
Au-delà du candidat, les communistes auront aussi cette semaine à se prononcer sur la résolution qui fait état de la démarche générale du PCF pour 2017, adoptée par leur conférence nationale à plus de 90 %. Preuve pour Pierre Laurent que, « quel que soit le résultat, (leur) route restera commune sur le chemin du rassemblement ».

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