lundi 26 décembre 2016

Contentieux électoral en Gambie : travailler à une issue qui préserve la Paix

Le 1er décembre 2016 les électeurs gambiens ont voté dans le calme après une campagne électorale reconnue libre et démocratique selon tous les observateurs. Le président sortant Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans, a reconnu sa défaite face à l'opposant Adama Barrow. Mais il a changé d'avis quelques jours plus tard et demande dorénavant de nouvelles élections. Le parti présidentiel lui a emboîté le pas et fait appel à la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire de Gambie. Pour justifier sa volte-face, Yahya Jammeh s’appuie sur un communiqué de la Commission électorale qui précise qu’il y a eu quelques erreurs dans la compilation des résultats mais qui ne changent rien aux résultats globaux. Adama Barrow a remporté le suffrage avec près de 20 000 voix d'avance face à Yahya Jammeh. Dans une déclaration télévisée le mardi 20 décembre au soir, M. Jammeh affirme qu’il ne partira pas tant que la Justice n’aura pas tranché le contentieux électoral.

Le Parti communiste français prend acte de l'élection d'Adama Barrow.
Le contentieux électoral ne doit pas être prétexte à une quelconque déstabilisation. Le choix du président sortant de recourir au juge des élections pour dénouer le différent électoral ne doit pas être traité avec mépris. La Cour suprême doit jouer son rôle dans le respect de la loi, de la volonté populaire et avec la vigilance du peuple souverain de Gambie.

Les déclarations du président de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) affirmant qu'une intervention militaire pourrait avoir lieu si Yahya Jammeh se maintien au pouvoir sont plus que maladroites. Quels sont les objectifs d'une telle prise de position ? L'expérience montre que ce type d'ingérence risque de jeter de l'huile sur le feu au lieu d'aller dans le sens d'une résolution du différent. Nombre de pays africains ont subi ces immixtions avec des conséquences dramatiques. Faut-il rappeler le cas de la Côte d'Ivoire, qui après une décennie de déstabilisation téléguidée de l'extérieur, a connu des ingérences post-électorales dont le seul objectif était de mettre au pouvoir un régime inféodé aux intérêts des grandes puissances et des multinationales, plaçant le pays sous une chape de plomb autoritaire et ultralibérale.
Faut-il rappeler également que la CEDEAO avait en 2014 penché en faveur des putschistes téléguidés par l'ex-dictateur Compaoré au Burkina Faso ?

Le PCF réaffirme son attachement à la paix et son soutien à toutes les initiatives basées sur le droit et la négociation en faveur d'une issue, dont la réponse revient au peuple gambien, afin de préserver la construction d'une entente et d'un avenir commun, en premier lieu avec le Sénégal.
C'est vers ces objectifs que doivent converger les pays voisins, les organisations sous-régionales et régionales, singulièrement l'Union africaine, ainsi que les organisations de la société civile gambienne.

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