dimanche 26 mars 2017

Migrants : non à l'accord avec la Libye

Il y a un an, l'Union européenne signait un accord pour stopper l'arrivée des réfugiés sur le sol européen passant par la Grèce. Des milliers d'hommes et de femmes fuyant la guerre se trouvaient dès lors à la merci des autorités turques, entassés dans des camps contre le versement de 3 milliards d'euros. Cet accord qualifié d'accord de la honte provoquait une vague de protestations en Europe, de la part d'ONG, d'associations, de forces de gauche, de citoyens. L'ONU exprimait son inquiétude, et l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) refusait de s'associer à cette opération.
 
L'Union européenne veut mettre en place le même projet avec la Libye.
 
C'était l'objectif de la réunion des ministres de l'Intérieur du groupe de contacts sur la Méditerranée centrale qui s'est tenue le lundi 20 mars à Rome.
La Libye, pays en plein chaos livré en grande partie aux groupes armés, se voit investie de la mission d'intercepter les migrants avant qu'ils n'atteignent les eaux internationales et de les conduire dans des camps en Libye où seraient « garanties des conditions dignes et un respect des droits » selon la déclaration finale des ministres et « gouvernement libyen ».
De qui se moque-t-on ?

 
La Libye est tristement connue pour les violences répétées que subissent les migrants sur son territoire, « à la limite du mépris humain » doit reconnaître le ministre italien.
Cette opération vise d'abord à organiser à la fois l'arrêt du passage vers l’Italie auquel ont droit les migrants pour déposer leur demande d'asile, mais aussi le refoulement des réfugiés et leur renvoi dans leur pays d'origine.
Une fois encore l'Union européenne, France incluse, foule aux pieds ses devoirs d'accueil et de solidarité à l'égard des hommes et des femmes en pleine détresse qui, de fait, se trouveront incarcérés au mépris du droit international. Du vrai Trump !
L'Union européenne et les États-membres s'enfoncent toujours plus dans une politique de repli, de fermeture et sécuritaire.

 
Le Parti communiste français, ses élus et ses militants, condamne avec la plus grande fermeté ce nouvel « accord de la honte » et appelle le gouvernement à retirer la participation de la France à cette scandaleuse opération.
 
Le Parti communiste français se prononce en faveur de l'instauration de voies de passages sécurisées qui permettrait aux migrants à la fois d'échapper à l'emprise des passeurs et d'épargner de nombreuses vies humaines.

Paris, le 24 mars 2017

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