mercredi 10 mai 2017

Appel 9 mai – Elections législatives Conférence de presse

48 heures après l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, la bataille des élections législatives bat déjà son plein.
Jeudi 11 mai, à 19 heures, au gymnase Japy à Paris, je lancerai en présence de nombreux candidats soutenus par le Parti communiste la campagne nationale des communistes.
Nos ambitions sont claires :
– concrétiser l’espoir ouvert par les 7,5 millions de voix recueillis le 23 avril par le vote Jean-Luc Mélenchon. Nous voulons donner à cette force nouvelle une représentation maximale dans l’Assemblée nationale, pour faire entendre l’exigence d’un nouveau progrès social et écologique pour le pays et refuser les projets libéraux d’Emmanuel Macron ;
– élire le maximum de députés qui refuseront de signer un chèque en blanc au Président pour légiférer dès cet été par ordonnances contre la casse du Code du Travail ;
– après la défaite infligée à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, à laquelle nous sommes fiers d’avoir contribué avec clarté, barrer maintenant la route à une entrée massive du Front national à l’Assemblée ;
– renouveler en profondeur l’Assemblée nationale en faisant entrer des députés représentant vraiment le peuple, c’est-à-dire des ouvriers, des infirmières, des cheminots, des professeurs des écoles, des employés, des chômeurs, des étudiants, des jeunes travailleurs dans la précarité, etc., des salariés, femmes et hommes à parité, de toutes conditions et de tous métiers, que ni En Marche, ni la droite, ni le FN ne présenteront. Nos candidats, dont près de 70 % n’ont aucun mandat électif, sont à l’image de cette France du travail.
Pour concrétiser ces objectifs, je renouvelle avec gravité et colère mon appel à la France insoumise pour que nous allions, non dans quelques circonscriptions, mais le plus largement et nationalement possible à la bataille sous une bannière commune, qui puisse rassembler France insoumise, le Parti communiste, Ensemble !, les forces citoyennes du Front de gauche, et toutes les forces de gauche et écologistes qui pourraient alors souhaiter se joindre à nous pour mener ensemble les combats qui s’annoncent.
Que cherche-t-on ? La défense d’intérêts de recomposition partisane ou une victoire du peuple qui rebatte les cartes après la présidentielle et redonne une chance à notre peuple de peser sur son avenir ? Sans accord national, nous diviserons les électeurs de Jean-Luc Mélenchon du 23 avril, alors qu’ils nous demandent une seule candidature, la plus à même de gagner, dans le maximum de circonscriptions. C’est la condition de l’élection du maximum de députés et de la mise en échec des tentatives de main mise sur la représentation nationale d’En Marche, de la droite et de l’extrême droite, qui, on le sait, peuvent être facilitées par la logique institutionnelle des mécanismes de la Vème République, contre la volonté de millions et de millions de nos concitoyens.
A ce jour, et alors que la bataille s’engage, cet accord fait toujours défaut. C’est pour nous incompréhensible. J’alerte sur le gâchis qui se prépare. Les discussions entre deux formations n’ont pu porter encore hier soir, malgré nos demandes, que sur un échange de retraits réciproques de candidatures portant sur moins de quinze circonscriptions pour chaque formation sur 577. Nous poursuivons nos échanges, mais les électeurs et électrices de Jean-Luc Mélenchon, de toute la gauche, la jeunesse, le monde du travail, les quartiers populaires ne comprendraient pas que nous en restions là.
Il reste quelques heures pour élargir le périmètre de la discussion et lui redonner l’ambition attendue. L’incompréhension est grande dans le pays et je la partage. Nous sommes prêts nationalement à tout moment pour avancer et nous avons fait des propositions pour le permettre. Et je demande à tous nos candidats, dans tous les départements, d’entrer en campagne la main tendue, ouverte à tout accord qui puisse débloquer cette situation.
Face aux candidats, à la droite, au FN qui travaillent tous à élargir le rassemblement opéré autour de leur candidat présidentiel, nous ne pouvons offrir à nos électeurs le terrible dilemne de la division.
Je veux lancer un second appel. Si nous avons battu Marine Le Pen au second tour. Le combat continue. Dans 45 circonscriptions où Marine Le Pen a réuni plus de 50 % des voix le 7 mai, j’invite à la mobilisation et à la convergence de toutes les forces démocratiques pour empêcher l’entrée massive du Front national à l’Assemblée nationale. Dans nombre de ces circonscriptions, il est possible de ne pas laisser les électeurs prisonniers d’un second tour droite ou En Marche face au FN. Nous sommes prêts à la discussion pour créer les conditions d’un rassemblement maximum pour qualifier, dans ces circonscriptions, une candidature porteuse d’un projet de justice, de démocratie et d’égalité.
Enfin, je veux dire que derrière l’énorme opération de com’ lancée par le Président de la République sur le thème du renouvellement et de l’audace, se cache de vieux projets du Medef et des méthodes anti-démocratiques archaïques. Le recours aux ordonnances pour légiférer contre le Code du Travail en contournant la négociation avec les syndicats n’est pas une fatalité. Le Président de la République n’a pas le pouvoir d’enclencher à lui seul cette mécanique. Une loi d’habilitation des ordonnances doit être votée au Parlement.
Nous appelons à la mobilisation sans attendre et nous disons : élisons le maximum de députés qui refuseront une telle loi habilitant les ordonnances et organisons le débat législatif en direct et sous le contrôle du monde salarié, dans le dialogue avec les organisations syndicales.
Nos députés, s’ils sont élus, seront porteurs de propositions pour un Code du Travail du 21e siècle et des droits nouveaux de sécurité d’emploi et de formation pour tous. Nous avons déjà déposé des propositions de loi en ce sens. Nous les verserons au débat de la campagne des élections législatives. C’est ce grand débat national et démocratique que nous voulons, pas un blitzkrieg antisocial durant l’été.
Nous ferons de cette question un enjeu majeur et premier de la campagne législative qui s’annonce.

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