jeudi 13 juillet 2017

Avis de tempête dans la majorité municipale avec la “Gauche nouvelle”

Se dirige-t-on vers une crise politique au sein de la majorité crolloise ? Tout semble le laisser penser... La création d’un nouveau groupe, Gauche nouvelle, au sein même de la majorité municipale, va c’est certain, créer des tensions et faire bouger les lignes dans les rangs du maire Philippe Lorimier. Le coup est rude. Cette décision, en effet, est loin d’être anodine.
Pourquoi ? Parce que les intéressés, au nombre de neuf, ne sont autres qu’Anne-Françoise Hyvrard (sensibilité PC), la première adjointe chargée du Quartier durable, Marc Brunello, 2e adjoint (PS) chargé des Déplacements, des Bâtiments et de l’Énergie, Françoise Bouchaud, 3e adjointe (PS) chargée de l’Éducation et de la Jeunesse, Nelly Gros, 7e adjointe (EELV) chargée de l’Agriculture, des Espaces naturels et des Risques, Patricia Morand conseillère déléguée (sensibilité PC) aux Solidarités, à l’Habitat social et vice-présidente du CCAS, Sylvie Bourdarias, conseillère déléguée (PS) au Vieillissement et au Lien intergénérationnel et Vincent Gay, conseiller délégué (EELV) à l’Économie, au Commerce, à l’Emploi et à l’Insertion. Voilà pour les sept élus de l’éxécutif auxquels il faut ajouter les deux conseillers EELV Didier Deplancke et Odile Barnola.
Mais comment en est-on arrivé là ? Gauche nouvelle explique : « des difficultés rencontrées au sein de la majorité ». Les dissidents évoquent sur le fond et pour justifier ce blocage « une question de méthode ». La méthode, c’est celle qu’ils avaient établie ensemble avec Philippe Lorimier en 2014 dans leur programme de liste d’union et qui leur avaient valu une large victoire dès le premier tour. La liste tirait sa force de ses sensibilités, toutes représentées, d’Europe Écologie Les Verts au Parti socialiste en passant par le Parti communiste. Alors ces difficultés, quelles sont-elles ? Les dissidents souhaitent « plus de participation citoyenne, de justice sociale et d’écologie dans la mise en œuvre du projet pour lequel ils ont été élus ».

« Nous ne voulons pas faire tomber le maire »

Or leur constat est que « trop souvent, les projets n’avancent pas comme ils le devraient : projets arrêtés, décisions arbitraires, manque de débats, tensions fréquentes, remise en cause des décisions » (lire ci contre).
Bref, ils ne sont pas satisfaits. Pour autant et ils insistent bien sur ce point : « Nous ne sommes pas dans une démarche destructive. Nous ne voulons pas faire tomber le maire. On veut que ce projet collectif décidé en 2014 reste un projet collectif ». Ils rappellent avoir « interpellé le maire et les autres élus sur ces difficultés » et reconnaissent « des améliorations ». Malgré tout, en créant ce groupe, ils entendent « agir pour que la deuxième partie du mandat respecte pleinement l’esprit et les valeurs du programme ».
On a joint Philippe Lorimier, sensé être au courant. Au ton de sa voix, de toute évidence, il tombait des nues. Sa seule réponse : « Je suis sidéré ! C’est proprement hallucinant !»
Paris, ni même Crolles, ne s’est fait en un jour. Il en est de même pour ce groupe. Après, les frondeurs ne veulent surtout pas « passer pour des intégristes, ce genre de bloc monolithique. On sait faire partie d’une équipe et notre point de vue c’est notre programme. Nous sommes actifs et motivés comme au premier jour.»
Mais il y a entre autres ce point de blocage emblématique, l’arrêt du projet “Cœur de ville”. Les élus de Gauche nouvelle n’ont pas digéré « que ce projet structurant pour la commune et impliquant un comité consultatif de citoyens ait été arrêté brutalement après des désaccords entre élus ».
Et de détailller : « Le dernier atelier avec les habitants a eu lieu le 7 avril 2016 ; le suivant a été plusieurs fois reporté puis annoncé après l’été 2016 ; la dernière discussion entre élus a eu lieu le 24 octobre 2016. Ce projet est pourtant essentiel pour la vision d’avenir du centre de Crolles, pour la revitalisation du commerce et la qualité de vie des habitants. »
S’ils ont choisi aussi de créer ce groupe, c’est parce qu’ils n’ont pas « trouvé meilleure manière pour essayer de faire bouger les choses ». Ils espèrent ainsi pouvoir à l’avenir « débattre de manière constructive au sein de la majorité sans négliger la vision et les enjeux territoriaux du Grésivaudan; redynamiser les axes forts : quartier durable, cœur de ville, résidence seniors, vivre ensemble, maraîchage communal, bio, Agenda 21... » Enfin, ce sont les élections récentes qui les ont confortés « dans la nécessité de réaffirmer un projet de Gauche et d’associer les citoyens pour les réconcilier avec la politique au sens noble : la vie de la cité. C’est cette vision que nous souhaitons porter ».
Pas sûr que Philippe Lorimier la partage désormais avec eux...

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